l'opothérapie
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SEHRI : de 1789 à 1815 - association loi 1901 :: Histoire politique, sociale et économique de 1788 à 1816 :: Sciences, savants et technique :: le service de santé
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l'opothérapie
Dans tout le 17-18ème, les essais opothérapiques continuèrent.
Ettmuller assura avoir guéri une femme à demi morte d’une perte de sang rebelle à tout autre remède par prise de fiente de chien en poudre.
Vers 1624 : Ducheson (sieur de la Violette) recommandait encore des dragées faites de poumon de renard contre toutes les maladies du poumon. Renard, lièvre, loup, hyène seraient pour les gens riches, veau et agneau suffisants pour les pauvres. Certains pensaient encore que les animaux sauvages étaient plus efficaces. Sans doute étaient-ils difficiles à se procurer, ce qui en faisait leur valeur médicale?
Mme de Sévigné écrivait à sa fille "Melle de la Fayette vient de prendre du bouillon de vipère qui lui donne des forces à vue d'œil", et d'elle même "j'ai pris 8 gouttes d'essence d'urine de vipère pour mes vapeurs ».
Des poudres confectionnées par La Voisin étaint livrées à beaucoup de dames de qualité. Celle qui devait aider Mme de Montespan à conserver l'amour du roi contenait poussière de taupe séchée, sang de chauve-souris.
L’alchimiste David Planis Campy dit l’Edelph (1646) reprît Paracelse en rapportant que : l’eau distillée de sang était admirable contre les affections internes et la pleurésie, l’eau des crabes contre les cancers, l'eau de semence de grenouille contre les brûlures et l’érysipèle, de la vessie de hareng pour l'expulsion des urines.
"Le sang des animaux bu tout chaud par un homme communique au buveur les façons et les airs de la bête : du sang d'âne, animal pesant et assoupi, tiré près des oreilles guérit les maniaques les plus dangereux, de la râpure de corne de taureau râpée pendant le coït rend les gens vigoureux en amour ou du sang et cerveau d'un moineau tué en même temps. "
Kirikirius dans son "Art Magnétique" formulait que les parties des animaux conviennent aux mêmes parties que l'homme, par exemple : foie de loup/renard pour les atteintes hépatiques.
Daniel Becker (1622) appliquait le même principe « la belle et divine harmonie qui se trouve entre les parties et par laquelle un membre est propre à soulager le même membre et les mêmes parties, prouve combien il est évident et certain qu'ont peut tirer de très grands remèdes du corps humain,
les choses semblables étant conservées par leurs semblables si véritablement que certaines parties des bêtes soulagent et guérissent les mêmes parties du corps de l'homme. »
Le bouillon de grenouilles eut l'honneur en 1791 de conduire à la découverte de la pile électrique. Galvani en préparant un bouillon pour sa femme observa pendant un orage les mouvements électriques des pattes de grenouilles qu'il avait pendues à un balcon de fer. Il chercha alors les lois
du phénomène.
Enfin, en 1798, La Pharmacopée universelle de Léremy signa l'apogée de l'opothérapie.
Inévitablement, avec les progrès de la science, les médecins étaient de plus en plus septiques au sujet des médecines animales, plus bizarres qu'efficaces. Après les abus, vint donc la décadence de l'opothérapie. Les préparations organiques si difficiles à conserver, si répugnantes, aussi bien à l'esprit qu'à l'estomac disparurent.
Ettmuller assura avoir guéri une femme à demi morte d’une perte de sang rebelle à tout autre remède par prise de fiente de chien en poudre.
Vers 1624 : Ducheson (sieur de la Violette) recommandait encore des dragées faites de poumon de renard contre toutes les maladies du poumon. Renard, lièvre, loup, hyène seraient pour les gens riches, veau et agneau suffisants pour les pauvres. Certains pensaient encore que les animaux sauvages étaient plus efficaces. Sans doute étaient-ils difficiles à se procurer, ce qui en faisait leur valeur médicale?
Mme de Sévigné écrivait à sa fille "Melle de la Fayette vient de prendre du bouillon de vipère qui lui donne des forces à vue d'œil", et d'elle même "j'ai pris 8 gouttes d'essence d'urine de vipère pour mes vapeurs ».
Des poudres confectionnées par La Voisin étaint livrées à beaucoup de dames de qualité. Celle qui devait aider Mme de Montespan à conserver l'amour du roi contenait poussière de taupe séchée, sang de chauve-souris.
L’alchimiste David Planis Campy dit l’Edelph (1646) reprît Paracelse en rapportant que : l’eau distillée de sang était admirable contre les affections internes et la pleurésie, l’eau des crabes contre les cancers, l'eau de semence de grenouille contre les brûlures et l’érysipèle, de la vessie de hareng pour l'expulsion des urines.
"Le sang des animaux bu tout chaud par un homme communique au buveur les façons et les airs de la bête : du sang d'âne, animal pesant et assoupi, tiré près des oreilles guérit les maniaques les plus dangereux, de la râpure de corne de taureau râpée pendant le coït rend les gens vigoureux en amour ou du sang et cerveau d'un moineau tué en même temps. "
Kirikirius dans son "Art Magnétique" formulait que les parties des animaux conviennent aux mêmes parties que l'homme, par exemple : foie de loup/renard pour les atteintes hépatiques.
Daniel Becker (1622) appliquait le même principe « la belle et divine harmonie qui se trouve entre les parties et par laquelle un membre est propre à soulager le même membre et les mêmes parties, prouve combien il est évident et certain qu'ont peut tirer de très grands remèdes du corps humain,
les choses semblables étant conservées par leurs semblables si véritablement que certaines parties des bêtes soulagent et guérissent les mêmes parties du corps de l'homme. »
Le bouillon de grenouilles eut l'honneur en 1791 de conduire à la découverte de la pile électrique. Galvani en préparant un bouillon pour sa femme observa pendant un orage les mouvements électriques des pattes de grenouilles qu'il avait pendues à un balcon de fer. Il chercha alors les lois
du phénomène.
Enfin, en 1798, La Pharmacopée universelle de Léremy signa l'apogée de l'opothérapie.
Inévitablement, avec les progrès de la science, les médecins étaient de plus en plus septiques au sujet des médecines animales, plus bizarres qu'efficaces. Après les abus, vint donc la décadence de l'opothérapie. Les préparations organiques si difficiles à conserver, si répugnantes, aussi bien à l'esprit qu'à l'estomac disparurent.
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: l'opothérapie
Amusant Jérôme cette synthèse.
Mais faut il rappeler que l'on a longtemps soigné le diabète avec de l'insuline de porc, prévenu le tétanos avec du sérum de cheval, fabriqué de nombreux vaccins avec des œufs de poule, que l'on utilise toujours la bave de sangsue comme anticoagulant etc... ?
Amicalement
Marc
Mais faut il rappeler que l'on a longtemps soigné le diabète avec de l'insuline de porc, prévenu le tétanos avec du sérum de cheval, fabriqué de nombreux vaccins avec des œufs de poule, que l'on utilise toujours la bave de sangsue comme anticoagulant etc... ?
Amicalement
Marc
Marc Morillon- inceptio
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Date d'inscription : 04/05/2016
Age : 71
Localisation : Draguignan
Re: l'opothérapie
Ne faut-il pas voir "la décadence de l'opothérapie" comme une rupture des liens de l'homme et de la femme avec la Mère nature ?
Certes, la révolution industrielle et l'hygiénisme de la fin du XIXe-début du XXe siècle ont hâté le mouvement sous l'impulsion de l'école obligatoire et d'une politique de santé visant à proscrire l'auto-médicamentation.
Malgrés tout, le phénomène est resté vivace durant tout le XIXe s. jusque dans les années 1960 avec les charlantants vantants leurs baumes et autres recettes miracles !
Certes, la révolution industrielle et l'hygiénisme de la fin du XIXe-début du XXe siècle ont hâté le mouvement sous l'impulsion de l'école obligatoire et d'une politique de santé visant à proscrire l'auto-médicamentation.
Malgrés tout, le phénomène est resté vivace durant tout le XIXe s. jusque dans les années 1960 avec les charlantants vantants leurs baumes et autres recettes miracles !
MONTFERME- collatio
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Date d'inscription : 14/09/2010
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Localisation : Saint-Rambert en Bugey
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