INVENTAIRE DU FONDS GROUVEL - BIBLIOTHEQUE SEHRI

Nos lecteurs connaissent sans doute désormais le nom du vicomte Robert Grouvel (1900-1965), particulièrement célèbre pour être l’auteur d’une encyclopédie historique et uniformologique consacrée aux Corps de Troupe de l’Emigration française, 1789-1815 (3 volumes, La Sabretache, 1957-1964). Si l’on sait qu’il descendait du baron d’Empire François Grouvel (1771-1836), qui commença sa carrière sous la Révolution, en 1791, et l’acheva sous la Monarchie de Juillet après avoir été nommé vicomte en 1824, sous la Restauration, on ignore que le vicomte Grouvel épousa une descendante du baron néerlandais van Coehoorn (d’origine suédoise), « le Vauban hollandais », et qu’il dut sans doute à cette dernière son attachement à l’Ancien Régime et encore plus à l’émigration…

A sa mort, ses papiers passèrent à son fils François que j’ai eu la chance de connaître (pour m’avoir ouvert ce fonds pour mon mémoire d’histoire et m’avoir accueilli avec mon ami Patrice Courcelle) alors qu’il était à la retraite (LCL de cavalerie, ancien légionnaire) et établi en région parisienne ; il y puisa la matière de deux ouvrages fort intéressants (car bien documentés), mais malheureusement le fruit d’une publication « confidentielle », consacrés à Loyal Emigrant et aux Gardes du Corps en émigration. François Grouvel étant disparu soudainement il y a quelques années, le « fonds Grouvel » faillit bien être dispersé mais sa veuve, Madame Anne Grouvel, a eu en 2011 l’élégance de le céder à l’Institut de France qui lui-même l’a remis aux archives du Musée Condé, au château de Chantilly.

Membre de La Sabretache depuis 1926, le vicomte Grouvel participa très tôt au Passepoil, à la Revue française et bien sûr aux Carnets de La Sabretache dont il fut le directeur pendant de nombreuses années. Entre les deux guerres, ses origines, son talent et enfin sa passion pour l’uniformologie lui ouvrirent de nombreuses portes de collections privées et de musées et, tout au long de ses investigations, il accumula une somme proprement incroyable de notes, croquis, dessins, etc. relatifs aux troupes de l’Ancien Régime et aux corps de troupe de l’émigration (préparant ainsi le travail du baron Louis de Beaufort), pris sur le vif puis mis en couleurs (aquarelle). Ce fonds, accessible depuis juillet 2012 aux archives du Musée Condé, compte 132 boîtes d’archives et 82 dossiers et classeurs dont les trésors restent à redécouvrir…