Joachim Murat : chasseur - général et Roi

Murat, un personnage très particulier de cette période, dont le rôle, en Italie et à Naples, est trop souvent méconnu.

maison natale de Murat, d'après une carte postale semi-moderne

QUEL BONHEUR DE SE RETROUVER CHEZ SOI ( émotion)


C'est bien là le fond du problème que j'ai signalé 100 fois si ce n'est 1000.

L'Histoire franco -napoléonienne n'a retenue de J. Murat que le brillant sabreur aux tenues extravagantes ( chacun ses opinions) et 1814.
C'est vraiment trés court et trés limité.
Ses titres , son rang sont dus à Napoléon mais Napoléon lui doit Vendémiaire , Aboukir ( et tant d'autres) mais surtout Brumaire.
Si nous passons les Alpes, Murat est une petite partie de l'Histoire italienne mais il y est . Son souvenir persiste toujours à travers des associations et des centres d'études. Pourquoi ? Trés imprégné des idées du'ne Italie fédérée et unie du XVIII éme , il lancera en 1814 puis en 1815 deux campagnes pour aggrandir ses états. Et c'est là que le bât blesse, en 1814 ce sera contre Eugène, mais en 1815 ce sera contre son ancien "allié" l'Autriche.
Travailleur infatigable plus instinctif que stratège, il montre à la tête de la cavalerie ou dans ses missions politiques ou diplomatiques un savoir faire peu commun à son époque parmi ses frères d'armes et même au sein de la famille de son épouse.
Qui des frères Bonaparte a ne serait ce qu'un statue officielle dans le pays dont ils furent rois ?

Nous aurons le plaisir de discutter sur ce sujet.

Allez y ! Je ne suis ni suceptible ni sans cartouches sur le sujet :mdrr:

j'ai souvenir à la lecture de sa biogaphie illustrée par Job, du fait qu'il ai créer en Italie du Sud le cadastre et mis en palce des routes digne de ce nom.
Cela paraît presque désuet et idiot vu du XXIe siècle mais il ne faut pas oublirer qu'en France jusqu'en 1790 les routes n'ont ce noms qu'en été et que lorsque l'hiver arrive cela devient des bourbiers. Laurent B. "El Brayo" qui a bien travaillé sur la partie de l'Ain de Bourg à Mâcon, la RN actuelle n'était qu'un gros chemin de terre, que les représentant du peuple dès fin 1793 veulent aménager pour le rendre véritablement carrosable.
Cela pour dire que le travail de Murat à Naples est très administratif et quoditien mais quelles avancées pour un état qui était très en arrière sur le reste de l'Europe au début du XIXe.

Tout en s'appuyant sur les Napolitains en 7 ans il a développé ce que les Bourbons avaient commencé et importé les idées françaises sur tous les plans.
Rien que sur le plan militaire il a multiplié par trois l'armée des bourbons. Sur le plan financier de 130 000 ducats de dette en 1808, en 1813 le trésor est excédentaire . Ses aménagements dans le royaume sont "romains", eau et éclairage dans Naples, hospices, grands travaux : ponts , forts en bord de mer, réforme agraire, éducation...
Ce n'est pas pour rien qu'Umberto 1 er de Savoie a fait mettre sa statue dans une niche du Palais royal de Naples parmi les grands rois de cet état.

Et j'ajouterais, à propos de Murat, que sa femme fut bien souvent la cause des déboires du mari ! En ce qui concerne les routes, je confirme que nous serions très étonnés si nous devions cheminer sur les routes de France et de Navarre à cette époque. Un film des années 80 qui met en scène Casanova et la fuite de Varennes, illustre bien l'hallucinant périple que représentait en 1791, un voyage sur les routes de France. Le personnage de Murat mérite mieux en effet, la légende dorée de l'Empereur, et la trahison de Murat en 1814 ont beaucoup fait pour effacer les services rendus, y compris ceux rendu sous la Révolution. Il est tout à fait vrai de dire, qu'il fut l'un des précurseurs du rêve d'une Italie indépendante, et comme le dit justement Patrice, un visionnaire dans bien des domaines. Je trouve étrange pour ma part, que le cinéma ne se soit pas emparé d'une telle vie, d'un tel destin, quel parcours incroyable et quelle fin ! Dans les what if, qui sont je vous l'accorde une hérésie en histoire, nous pourrions nous demander ce que serait devenu Murat, s'il avait épousé une autre soeur de l'Empereur, Caroline étant véritablement catastrophique dans le destin de Murat, j'aurais voulu l'interroger à la fin de sa vie, pour savoir ce que finalement elle avait retenu de son influence et du parcours du frère et du mari. Nous avons souvent parlé avec Jérôme du rôle des femmes des militaires, des déserteurs et réfractaires en particulier, mère, soeur ou femme par ailleurs. L'histoire a retenu l'action des hommes et brandit aujourd'hui un féminisme de combat. Mais....... elles furent loin de l'effacement que l'histoire officielle veut bien nous le faire croire !

Enfin quelqu'un d'impartial !

Caroline ( Maria Annunziata) mérite un sujet pour elle seule . Elle est le meilleur et le pire pour Murat, je ne retiendrais d'elle que ses petits paniers d'osiers et son implication dans les fouilles de Pompeï - Herculanum. Disons que sa ma façon d'eviter de polémiquer sur cette trés belle femme dont la vie ressemble à Sue Helen dans Dallas

Tout sera plus clair pour tout le monde , quand on étudiera Murat en tant que personne et non comme un maréchal d'Empire de la promotion 1804.

Il ne faut pas croire , je reconnais la valeur militaire d'un grand nombre comme Masséna, Davout, Lannes, Suchet, j'en oublie, mais sur le plan politique je pense que Murat mérite une place à part.
Dés 1796 Bonaparte s'en sert sur le terrain mais durant cette première campagne d'Italie et jusqu'en 1803, Murat apprendra tellement bien à connaitre toutes les facettes de ce pays et de ces hommes qu'en 1808 il arrive à Naples avec l'expérience qui a manqué à Joseph.
Le séminariste de Toulouse y est pour beaucoup dans sa façon de s'intégrer dans le role "d'Italien".

Oui , Murat au cinéma ? Il y a eu ( toujours en Italie) des téléfilms sur sa vie et un film primé à Venise sur la fin de Murat; Je les connais , vraiment pas bons, égaux avec le Napoléon/Clavier de chez nous C'est pour dire ...

Redevenons sérieux, déja gouverneur de Paris il fait ses preuves, à Berg pareil, à Madrid il est l'homme de la situation le 2 mai , mais à Naples de son arrivée à 1814 sauf ce triste intermède pendant la campagne de Russie, il ne quitte pas son royaume .

A suivre ...

Le séminariste de Toulouse

détail mais très important dans la logique intellectuelle et l'organisation psychologique d'une personne. Les études au séminaire ne sont pas anodines et forment un esprit, même si le père est aubergiste, le fils ne le sera pas et n'en aura ni l'éducation ni l'instruction.

C'est évident , d'abord élève au Lycée de Cahors puis au séminaire lazariste de Toulouse, il apprend le latin et le grec mais forcémént à compter et à lire.
D'ailleurs toute sa vie il protégera les Arts. il fait de Naples une sorte de mécénat permanent ( réfection du théatre San Carlo, Rossini maitre de chapelle, Ingres en 1814-1815) Où est l'inculte ?
La question que l'on peut se poser c'est : A t'il agit par gout ou pour sa gloire ? Là j'avoue que je ne sais pas.
Il est assez mystérieux comme personnage, si Agar avait pu finir ses mémoires nous aurions apris beaucoup car il a été à ses cotés de 1804 à 1815.

Je suis intimement persuadé que beaucoup d'explications se trouvent encore en Italie. En France nous avons les fonds Vanel, les documents du Prince actuel, mais grace au Rete Murat ( réseau Murat) chaque année nous trouvons des choses sur lui.
C'est émouvant et stimulant.

Voici un document peu connu : les états de service de Murat.
A noter la mention : assassiné en 1815 !!

A propos de "assassiné" , que dire d'autre " assassiné légalement " ?
Médicis , le ministre le plus important de Ferdinant a dépensé talent et argent pour faire quitter la Corse à Murat pour qu'il vienne à Pizzo , qu'il soit capturé et fusillé.
Si les Napolitains ne l'avaient pas fait ce seraient les Anglais qui l'auraient fait tuer.
Talleyrand , lui même , haïssait Murat ( surement pour sa relation amicale avec Fouché et son passé jacobin).
Dès son depart de Naples, aprés Tolentino , Murat est fini, pire condamné à mort. En Corse il avait tout entre ses mains pour s'appropoié le pouvoir sur l'ile . Mais des agents napolitains lui font croire que son ancien royaume l'attend toujours et pour cournner le tout lui disent que son ex - GR a été envoyée en Calabre.

Certains pensent qu'il a voulu faire comme Napoléon , ils n'ont pas lu le livre du marquis de Sassenay sur les derniers mois de Murat ni les différentes correspondances des ambassadeurs en poste à Naples à ce moment là.
J'ai le rapport de l'ambassaduer d'Espagne , c'est édifiant ! Pas de compassion mais un vrai soulagement .
Il est vrai que l'affaire du duc d'Enghein était une tache sur l'habit de l'ex roi, belle manoeuvre de Bonaparte " coupable mais pas résponsable" comme l'on dirait de nos jours.
Rien que cette affaire mériterait un télé film, mais nous n'avons plus d'émission telle que "La caméra explore le temps"...
Normal, à une époque où nous passons le temps à nous excuser sur notre passé, tout doit être "politiquement correct".

Quoiqu'il en soit , Murat a entendu tellement de balles siffler à ses oreilles que 12 n'ont pas du le faire trembler , pas plus qu'à Ney ou La Bédoyère.

comme c'est intéressant !!
je ne savais pas qu'il avait été manipulé à ce point par les Bourbons de Naples
quand à l'affaire du duc d'Enghein, que dire : Murat à fait son travail et Enghein, qui en 1800 commandait dans l'armée de Condé, n'est pas un poussin sorti de l'oeuf non plus.

voici un document espagnol très intéressant :
une pièce de théâtre de 1808, mettant en scène la mort de Murat.

http://mdc.cbuc.cat/cdm4/document.php?CISOROOT=/guerraInd&CISOPTR=8369&REC=14

Comme quoi, les patriotes espagnols ont eu la dent dure à son encontre et que sa présence en Espagne n'est pas tant appréciée que cela.

Intéressante lettre de Caroline sur Murat :

« Ma chère Maman, le Roi [Murat] est arrivé hier et je me hâte de vous annonce cette heureuse nouvelle. Il est en bonne santé, et a enlevé toutes mes craintes relativement à la santé de l'Empereur qui se porte à merveille malgré toutes ses fatigues »…

Caroline BONAPARTE (1782-1839) soeur de Napoléon, épouse de Murat, Reine de Naples.
L.A.S., Naples 5 mars [1809 ?], à sa mère

Pour ceux qui ont quelques économies :

http://www.czernys.com/auctions_lot.php?oggetto=41129&asta=30#

voici deux gravures de Murat

Magnifique esquisse de Murat ! Splendide !

armes de Murat



Murat en 1806

émission radio en deux parties sur le maréchal, prince et roi de Naples, Murat :

https://www.youtube.com/watch?v=vtFTfmsuHKc

2e partie :

https://www.youtube.com/watch?v=7eS7YdPnq1s

voici un buste méconnu de Murat par Canova, rien de moins, il nous permet de voir Murat tel qu'il était

https://www.apollo-magazine.com/canovas-portrait-bust-of-joachim-murat-has-come-to-light-at-last/

13/10/1815 ~ 14/10/2019 ~ 204 ans  -  Gli ultimi giorni di Murat, a Pizzo torna la tradizionale rievocazione storica  



x  Les derniers jours de Murat, la reconstitution historique traditionnelle était revenue à Pizzo. x

SOURCE :

Catanzaro Gazzetta del Sud ~  Italia

Les tenues de Murat sont un véritable régal pour les amateurs d'uniformes. Le fait qu' il soit lieutenant du 1er Consul puis de l'Empereur, puis prince régnant, laissa à son imagination une liberté de conception de tenues en dehors des règlements habituels. Voici le roi de Naples, accompagné de ses aides de camp, sur la Ceres en juin 1809 décorant l"équipage après un combat contre les Anglais. Derrière le Vésuve fume imperturbable.
Ce tableau de Guillaume Désiré Joseph Descamps, peinte officiel de la cour napolitaine, compte deux versions dont une avec un splendide uniforme blanc et culotte amarante " d'inspiration polonaise". Peut être y en à t' il une troisième??