La Révolution française, regard sur la Russie
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La Révolution française, regard sur la Russie
Tiré du journal la Feuille Villageoise, d'un des numéros de l'année 1792 :
"Petersbourg : A la liste des potentats que la mort frappe ou menace, il faut ajouter le nom de l'impératrice de Russie. On avoit annoncé son emprisonnement, sa mort même. Ces nouvelles sont fausses, mais il est vrai que sa santé chancelle, et même que son trône s'ébranle. Son fils âgé de près de 40 ans, souffre impatiemment l'état de sujétion et de nullité où il est réduit. Ses mécontentements ont éclaté, il a même menacé sa mère. Meurtrière de son mari, Catherine peut tout craindre de son fisl, la mort de Potemkine son favori, son plus grand général, l'avoit déjà plongée dans la mélancolie, la fin tragique du Roi de Suède l'a frappée de terreur. Les révolutions qui se préparent chez elle, la forceront peut-être de respecter la tranquillité des autres Etats, car son ambition infatigable n'a cessé de troubler l'Europe, et d'ensanglanter la terre depuis quinze ans. En ce moment, elle conspiroit à la fois contre deux constitutions nouvelles, celle des français et celle des polonais. Ses armées alloient assiéger la Pologne, sa flotte alloit nous attaquer en Méditerranée, et voilà qu'une infirmité une querelle de famille dérange ses vastes entreprises !"
"Petersbourg : A la liste des potentats que la mort frappe ou menace, il faut ajouter le nom de l'impératrice de Russie. On avoit annoncé son emprisonnement, sa mort même. Ces nouvelles sont fausses, mais il est vrai que sa santé chancelle, et même que son trône s'ébranle. Son fils âgé de près de 40 ans, souffre impatiemment l'état de sujétion et de nullité où il est réduit. Ses mécontentements ont éclaté, il a même menacé sa mère. Meurtrière de son mari, Catherine peut tout craindre de son fisl, la mort de Potemkine son favori, son plus grand général, l'avoit déjà plongée dans la mélancolie, la fin tragique du Roi de Suède l'a frappée de terreur. Les révolutions qui se préparent chez elle, la forceront peut-être de respecter la tranquillité des autres Etats, car son ambition infatigable n'a cessé de troubler l'Europe, et d'ensanglanter la terre depuis quinze ans. En ce moment, elle conspiroit à la fois contre deux constitutions nouvelles, celle des français et celle des polonais. Ses armées alloient assiéger la Pologne, sa flotte alloit nous attaquer en Méditerranée, et voilà qu'une infirmité une querelle de famille dérange ses vastes entreprises !"
Laurent- inceptio
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Re: La Révolution française, regard sur la Russie
tiré d'un numéro de la feuille villageoise durant l'été 1792 :
"Varsovie : les hostilités entre les ruses et les polonais ont déjà commencé. Les russes ont été vigoureusement repoussés en voulant passer le Dniester. L'impératrice a fait précéder ses armées par un manifeste qui est un monument curieux du mépris des despotes pour les peuples et pour la justice. Le fer et la flamme à la main, elle prétend forcer la Nation et son prince à rétablir l'absurde constitution qu'ils ont aboli d'un voeu unanime. Si l'on veut l'en croire, c'est pour assurer l'indépendance des polonais qu'elle prend les armes ! Ce sont les principes républicains qu'elle vient défendre ! Pour comble de dérision, tandis qu'elle s'annonce en Pologne comme protectrice de la liberté contre la Monarchie, Catherine se déclare en France protectrice de la Monarchie contre la liberté. Nous parlons souvent des affaires de Pologne, c'est que la destinée de cet empire est ainsi que la nôtre ce qui va décider du sort de l'Europe et de l'Humanité pendant plusieurs siècles. Si le Roi de Prusse et le Roi de Hongrie persistent à laisser l'impératrice opprimer la Pologne, pour venir eux-mêmes écraser la France avec toutes leurs forces, l'Allemagne et l'Italie entière doivent trembler. Dès lors en Europe, nul prince ne pourra gouverner nul peuple ne pourra prospérer, nul homme n'osera penser et respirer sans la permission de ces trois puissances".
"Varsovie : les hostilités entre les ruses et les polonais ont déjà commencé. Les russes ont été vigoureusement repoussés en voulant passer le Dniester. L'impératrice a fait précéder ses armées par un manifeste qui est un monument curieux du mépris des despotes pour les peuples et pour la justice. Le fer et la flamme à la main, elle prétend forcer la Nation et son prince à rétablir l'absurde constitution qu'ils ont aboli d'un voeu unanime. Si l'on veut l'en croire, c'est pour assurer l'indépendance des polonais qu'elle prend les armes ! Ce sont les principes républicains qu'elle vient défendre ! Pour comble de dérision, tandis qu'elle s'annonce en Pologne comme protectrice de la liberté contre la Monarchie, Catherine se déclare en France protectrice de la Monarchie contre la liberté. Nous parlons souvent des affaires de Pologne, c'est que la destinée de cet empire est ainsi que la nôtre ce qui va décider du sort de l'Europe et de l'Humanité pendant plusieurs siècles. Si le Roi de Prusse et le Roi de Hongrie persistent à laisser l'impératrice opprimer la Pologne, pour venir eux-mêmes écraser la France avec toutes leurs forces, l'Allemagne et l'Italie entière doivent trembler. Dès lors en Europe, nul prince ne pourra gouverner nul peuple ne pourra prospérer, nul homme n'osera penser et respirer sans la permission de ces trois puissances".
Laurent- inceptio
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Re: La Révolution française, regard sur la Russie
Un peu plus tard toujours de la fameuse feuille villageoise :
" Varsovie : un peuple défend sa souveraineté son indépendance, sa constitution nouvelle contre lequel des traîtres, des rebelles, des émigrés ont suscité une puissance voisine et formidable, un peuple résiste par la seule force du patriotisme est le modèle qu'il faut présenter sans cesse aux français. Les Polonois ont déjà remporté de grands avantages sur les russes. Ceux-ci viennet d'être repoussés par le général Poniatowski, ils ont abandonné le champ de bataille avec quatorze pièces de canon. Le Roi de Pologne qui aime la constitution (car celle là est l'ouvrage d'un Roi), va commander son armée, tous les citoyens y courent en foule et d'eux mêmes. Deux jeunes cultivateurs avoient été enrôlés : un mouvement de foiblesse les saisit, ils s'échappent et se réfugient chez leur père, en les voyant, il rougit, il refuse de les entendre, fait atteler un chariot, leur ordonne de monter, et les ramène lui même à leur régiment en demandant qu'un châtiment exemplaire contienne les citoyens pusillanimes qui voudroient les imiter. Nous avons vu, il y a peu de mois, un laboureur français en donner un exemple plus sublime encore. Mais ce que nous n'avons pas vu, c'est le dévouement généreux que montrent les riches propriétaires de la Pologne. Tous veulent nourrir gratuitement les troupes qui passent sur leurs terres. Pour les riches français, ils continuent à laisser les pauvres s'épuiser, sans qu'à peine une douzaine d'entre eux ait délié sa bourse. Quelqu'un les excusoit singulièrement, comment voulez vous disoit il que ces pauvres riches contribuent pour les frais de la guerre ? Ils payent ceux qui vous la font ! On ne peut donner à tout le monde !"
" Varsovie : un peuple défend sa souveraineté son indépendance, sa constitution nouvelle contre lequel des traîtres, des rebelles, des émigrés ont suscité une puissance voisine et formidable, un peuple résiste par la seule force du patriotisme est le modèle qu'il faut présenter sans cesse aux français. Les Polonois ont déjà remporté de grands avantages sur les russes. Ceux-ci viennet d'être repoussés par le général Poniatowski, ils ont abandonné le champ de bataille avec quatorze pièces de canon. Le Roi de Pologne qui aime la constitution (car celle là est l'ouvrage d'un Roi), va commander son armée, tous les citoyens y courent en foule et d'eux mêmes. Deux jeunes cultivateurs avoient été enrôlés : un mouvement de foiblesse les saisit, ils s'échappent et se réfugient chez leur père, en les voyant, il rougit, il refuse de les entendre, fait atteler un chariot, leur ordonne de monter, et les ramène lui même à leur régiment en demandant qu'un châtiment exemplaire contienne les citoyens pusillanimes qui voudroient les imiter. Nous avons vu, il y a peu de mois, un laboureur français en donner un exemple plus sublime encore. Mais ce que nous n'avons pas vu, c'est le dévouement généreux que montrent les riches propriétaires de la Pologne. Tous veulent nourrir gratuitement les troupes qui passent sur leurs terres. Pour les riches français, ils continuent à laisser les pauvres s'épuiser, sans qu'à peine une douzaine d'entre eux ait délié sa bourse. Quelqu'un les excusoit singulièrement, comment voulez vous disoit il que ces pauvres riches contribuent pour les frais de la guerre ? Ils payent ceux qui vous la font ! On ne peut donner à tout le monde !"
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