missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
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missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
De mon avis personnel ce tableau serait à clarifier et pour avoir écumer un certain nombre des registres pour le district de Pont-de-Vaux, je pense que l'impact serait développer, je veux dire par là que l'information du nombre de missions est un tantinet fausse ou du moins ne veux pas dire grand chose.
Il faudrait plutôt compter les actes, cahier par cahier, puis établir une stats en corrélation avec le nombre d'habitant de chaque district et nous saurions vraiment où l'influence des prêtres réfractaires fut vraiment fortes, et où elle le fut moins.
Mon petit doigt, enfin mon intuition me dit que les districts de Pont-de-Vaux et Châtillon, les cantons de Montrevel et Coligny seraient dans la tête de file.
L'information du tableau indique Bourg comme ayant reçu beaucoup de missions, cela n'est pas étonnant vu la taille de ce très gros district, tant en taille, qu'en population. Le chiffre de Gex est aussi pas très étonnant lorsque l'on connait le patriotisme ardent de ce district qui a eu des taux records d'enrôlements volontaires en 1791 et 1792, par rapport à une population très modeste.
Il faut dire aussi qu'une mission c'est un cheminement dans le pays, cela veut parfois dire quelques mariages et baptêmes mais parfois aussi des dizaines d'un seul coup !
C'est donc par acte qu'il faudrait faire les comptes, travail monstrueux, travail de plusieurs années !
Sur ce sujet, il reste là aussi beaucoup à faire tant dans l'Ain que dans le reste de la France.
Il faudrait plutôt compter les actes, cahier par cahier, puis établir une stats en corrélation avec le nombre d'habitant de chaque district et nous saurions vraiment où l'influence des prêtres réfractaires fut vraiment fortes, et où elle le fut moins.
Mon petit doigt, enfin mon intuition me dit que les districts de Pont-de-Vaux et Châtillon, les cantons de Montrevel et Coligny seraient dans la tête de file.
L'information du tableau indique Bourg comme ayant reçu beaucoup de missions, cela n'est pas étonnant vu la taille de ce très gros district, tant en taille, qu'en population. Le chiffre de Gex est aussi pas très étonnant lorsque l'on connait le patriotisme ardent de ce district qui a eu des taux records d'enrôlements volontaires en 1791 et 1792, par rapport à une population très modeste.
Il faut dire aussi qu'une mission c'est un cheminement dans le pays, cela veut parfois dire quelques mariages et baptêmes mais parfois aussi des dizaines d'un seul coup !
C'est donc par acte qu'il faudrait faire les comptes, travail monstrueux, travail de plusieurs années !
Sur ce sujet, il reste là aussi beaucoup à faire tant dans l'Ain que dans le reste de la France.
Laurent- inceptio
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Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 52
Localisation : Moscou
Re: missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
le nombre de mission ne peut pas être faux puisqu'il est le fruit d'un comptage des dites missions d'après les cahiers des prêtres missionnaires. Il est le reflet d'une réalité : les passages des prêtres réfrataires dans les communes.
Il met en évidence, une évidence jusque là ignorée, voire mal jugée mais très répandu depuis la moitié du XIXe à savoir que les prêtres réfractaires n'étaient pas plus nombreux ni plus présents dans les montagnes, mais en plaine. Comme les loups, au demeurant
Le comptage des types d'actes peut être intéressant, et apprendra que le nombre d'actes passés et leur type, pouvant donner la "profondeur" de l'engagement des réfractaires dans une partie société civile. Par contre, confronté par rapport à la population, le comptage ne veut pas forcément dire quelques chose puisque les mêmes personnes peuvent passer plusieurs actes et d'autres aucun.
Le cas de Gex est intéressant et prouve que même si Gex n'est pas un des gros moteurs idéologique et révolutionnaire de l'Ain, le patriotisme de ses habitants, malgré la frontière suisse, est important au point que les réfractaires qui trouvent refugent en Suisse, ne s'arrêtent pas de trop à Gex et ne font que passer.
Là encore un comptage du nombre d'actes pourraient montrer l'importanace des passages : ils ne passent pas souvent mais le font ils "sérieusement" ?
Quant à Bourg c'est étonnant, car les prêtres réfracaires agissent aussi là où les activistes révolutionnaires sont les plus actifs et les plus nombreux. Cela s'explique par le fait que le patriotisme des habitants des villages entourant Bourg est "vampirisé" par la ville de Bourg qui laisse ses villages sans véritables activistes pouvant contrer idéologiquement les réfracataires et leur soutien : pour preuve en 1793 et l'an II, il n'y a pas de comités de surveillance dans les villages du canton de Bourg, ou le peu, presque inactif. Mais, l'arrestation des sans-culottes et la réaction thermidorienne de l'an 3 donne les coudées franches aux réfractaires qui pullullent jusque sous le Directoire, même en ville.
Mais une chose est sûr :
un travail scientifique, universitaire, sur ces missions est à faire.
Il met en évidence, une évidence jusque là ignorée, voire mal jugée mais très répandu depuis la moitié du XIXe à savoir que les prêtres réfractaires n'étaient pas plus nombreux ni plus présents dans les montagnes, mais en plaine. Comme les loups, au demeurant
Le comptage des types d'actes peut être intéressant, et apprendra que le nombre d'actes passés et leur type, pouvant donner la "profondeur" de l'engagement des réfractaires dans une partie société civile. Par contre, confronté par rapport à la population, le comptage ne veut pas forcément dire quelques chose puisque les mêmes personnes peuvent passer plusieurs actes et d'autres aucun.
Le cas de Gex est intéressant et prouve que même si Gex n'est pas un des gros moteurs idéologique et révolutionnaire de l'Ain, le patriotisme de ses habitants, malgré la frontière suisse, est important au point que les réfractaires qui trouvent refugent en Suisse, ne s'arrêtent pas de trop à Gex et ne font que passer.
Là encore un comptage du nombre d'actes pourraient montrer l'importanace des passages : ils ne passent pas souvent mais le font ils "sérieusement" ?
Quant à Bourg c'est étonnant, car les prêtres réfracaires agissent aussi là où les activistes révolutionnaires sont les plus actifs et les plus nombreux. Cela s'explique par le fait que le patriotisme des habitants des villages entourant Bourg est "vampirisé" par la ville de Bourg qui laisse ses villages sans véritables activistes pouvant contrer idéologiquement les réfracataires et leur soutien : pour preuve en 1793 et l'an II, il n'y a pas de comités de surveillance dans les villages du canton de Bourg, ou le peu, presque inactif. Mais, l'arrestation des sans-culottes et la réaction thermidorienne de l'an 3 donne les coudées franches aux réfractaires qui pullullent jusque sous le Directoire, même en ville.
Mais une chose est sûr :
un travail scientifique, universitaire, sur ces missions est à faire.
Dernière édition par Blanc-Desisles le Sam 29 Jan - 9:35, édité 1 fois
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
oui bien sûr cela n'ait pas faux, l'expression est mal appropriée mais la vue générale du tableau est à mon sens pas très représentative
Toutefois comme tu le dis si bien, la plaine reste plus religieuse, plus rétive, je me demande toutefois jusqu'à quel point, pour bien faire il faudrait également étudier quelques districts des départements voisins et également tracer des cartes des cheminements, les voies de passages, les cachettes, il y a tout un travail passionnant à faire, de la taille d'une thèse au minimum !
La question de Saint-Rambert toutefois m'interloque et je crois que le comptage des actes corrolé aux populations pourrait nous dire s'il y eut en vérité un travail de sape si important dans ce district, car enfin, j'ai toujours lu et entendu dire que la pénétration des réfractaires était difficile dans ce district, mais si l'on prend ce tableau, Saint-Rambert se place dans les districts ou la résistance passive est forte, ce qui pour le coup est une surprise
Je crois que le passage d'un prêtre pour quelques actes, n'a pas la même signification qu'un passage pour des dizaines de baptêmes ou de mariages comme j'ai pu le voir parfois dans certains cahiers. Il serait intéressant de faire des sondages dans quelques communes de Saint-Rambert et de POnt-de-Vaux pour voir l'impact final en nombre d'actes et donc l'impact réel dans la population, je suis persuadé que la hiérarchie serait tout autre que celle donnée par les passages de prêtres dans une commune. Ou du moins il serait mieux de dire, complémentaire, en fait ce tableau représente la fréquence des passages et donc l'activité constatée en général. Bourg est en tête car c'est ici que se prépare les missions, que se décident les actions, Bourg est la plaque tournante, le point de départ, c'est ici aussi que beaucoup de prêtres sont mis en résidence plus ou moins surveillée après le passage noir de la Terreur.
Quel sujet passionnant, si j'avais un autre diplôme universitaire à faire dans l'Ain, ce serait assurément le sujet que je prendrais !
Toutefois comme tu le dis si bien, la plaine reste plus religieuse, plus rétive, je me demande toutefois jusqu'à quel point, pour bien faire il faudrait également étudier quelques districts des départements voisins et également tracer des cartes des cheminements, les voies de passages, les cachettes, il y a tout un travail passionnant à faire, de la taille d'une thèse au minimum !
La question de Saint-Rambert toutefois m'interloque et je crois que le comptage des actes corrolé aux populations pourrait nous dire s'il y eut en vérité un travail de sape si important dans ce district, car enfin, j'ai toujours lu et entendu dire que la pénétration des réfractaires était difficile dans ce district, mais si l'on prend ce tableau, Saint-Rambert se place dans les districts ou la résistance passive est forte, ce qui pour le coup est une surprise
Je crois que le passage d'un prêtre pour quelques actes, n'a pas la même signification qu'un passage pour des dizaines de baptêmes ou de mariages comme j'ai pu le voir parfois dans certains cahiers. Il serait intéressant de faire des sondages dans quelques communes de Saint-Rambert et de POnt-de-Vaux pour voir l'impact final en nombre d'actes et donc l'impact réel dans la population, je suis persuadé que la hiérarchie serait tout autre que celle donnée par les passages de prêtres dans une commune. Ou du moins il serait mieux de dire, complémentaire, en fait ce tableau représente la fréquence des passages et donc l'activité constatée en général. Bourg est en tête car c'est ici que se prépare les missions, que se décident les actions, Bourg est la plaque tournante, le point de départ, c'est ici aussi que beaucoup de prêtres sont mis en résidence plus ou moins surveillée après le passage noir de la Terreur.
Quel sujet passionnant, si j'avais un autre diplôme universitaire à faire dans l'Ain, ce serait assurément le sujet que je prendrais !
Laurent- inceptio
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Localisation : Moscou
Re: missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
Le cas de Saint-Rambert est effectivement très intéressant et ton questionnement très juste.
Car il se montre entre 1793 et l'an 3 comme une force tranquille de la politique révolutionnaire et sans-culottes de l'Ain.
IL y a là un véritable travail novateur à faire, exactement !!!
Car ces sources, que tu as bien éclusé pour tes travaux, sont INEDITS et rarissimes.
Je ne veux pas souhaiter ton retour en France pour travailler sur ce sujet , même si tu es un bon camarade , mais malheureusement, à l'heure actuelle ne je vois pas d'étudiants arriver
Car il se montre entre 1793 et l'an 3 comme une force tranquille de la politique révolutionnaire et sans-culottes de l'Ain.
notamment avec la Saône et Loire et le Rhône, même la Savoie, si "haïe" par les bas bugistes. Je suppose des passages avec le Jura voisin, très importants.également tracer des cartes des cheminements, les voies de passages, les cachettes,
IL y a là un véritable travail novateur à faire, exactement !!!
Car ces sources, que tu as bien éclusé pour tes travaux, sont INEDITS et rarissimes.
Je ne veux pas souhaiter ton retour en France pour travailler sur ce sujet , même si tu es un bon camarade , mais malheureusement, à l'heure actuelle ne je vois pas d'étudiants arriver
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Re: missions rechristianisatrices de prêtres catholiques dans les districts de l'Ain de 1790 à 1801
cette étude approfondie des actes permettrait de connaître, comme les révolutionnaires le notaient et comme tu me l'as montré dans quelques actes de baptêmes, la place des femmes dans l'appel aux sacrements de prêtres réfractaires.
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