Creuse volontaires
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Creuse volontaires
Nouvelle rubrique pour les volontaires du département de la Creuse
Dernière édition par Laurent le Lun 20 Aoû - 13:18, édité 2 fois
Laurent- inceptio
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Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 52
Localisation : Moscou
2e bataillon de la Creuse
Bonsoir,
Pour poursuivre sur les états des cadres et les historiques des bataillons de volontaires de 1792, livraison de celui-ci, établi par mes soins au siècle dernier
A corriger si besoin et compléter sans aucun doute.
Merci.
Olivier Siffrin
2e bataillon de la Creuse, ou 2ème de Grenadiers et Chasseurs.
Etat des cadres à la formation, le 21 septembre 1792
Etat-major.
- Lieutenant-colonel en premier : Claude-Louis GUDIN
Né à Auroux (Nièvre) en 1753. Fils d’homme de loi. Chef du bureau des impositions, puis payeur général du département de la Creuse. Commandant de la garde nationale de Guéret.
- Quartier-maître : Léonard-Arnoult GUILLON
Né à Moutier-d’Ahun en 1768.
-Chirurgien-major : Pierre BLANDIN
Né à Aubusson en 1768.
-Tambour-major : André CABANET
Né à Saint-Etienne.
Compagnie de grenadiers.
- Capitaine : Nicolas ARNOULT
Né à Châtillon-sur-Saône (Vosges) en 1765. A servi de 1781 à 1791 au régiment de Flandre-Infanterie.
- Lieutenant : Jean-Baptiste DEPLAIGNE
Né à Chénérailles en 1770. Fils d’un tailleur d’habit.
- Sous-lieutenant : Léonard DUMONT
Né à Ahun en 1771. Fils de marchand.
1ère compagnie
- Capitaine : Pierre MATIVET
Né à Saint-Médard-La Rochette en 1771. Fils de cultivateur. Etudiant.
- Lieutenant : Augustin PAUJOUX
- Sous-lieutenant : Pierre PINET
Né à La Souterraine en 1773. Fils de négociant.
2ème compagnie
- Capitaine : Joseph TIXIER
Né à Bourganeuf en 1760. Fils de marchand.
- Lieutenant : Gilbert PICOT
Né à Boussac en 1776. Fils de cabaretier. A servi 8 ans comme canonnier au Corps royal des Canonniers-matelots.
- Sous-lieutenant : Jean-Baptiste BORDE
Né à Bourganeuf en 1766.
3ème compagnie
- Capitaine : Antoine-André MARCHANDON
Né à Saint-Vaury en 1771. Etudiant en droit.
- Lieutenant : joeph MAGE
Né à Aubusson en 1771. Fils de négociant. Etudiant. A servi dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI.
- Sous-lieutenant : Félix FAUCHIER
Né à Guéret en 1773. Fils de négociant.
5ème compagnie (formée le 26 décembre 1792)
- Capitaine : Jacques MALIEURAT
Né à Jarnages en 1774.
- Lieutenant : Léonard DESCHAMPS
Né à Sannat en 1772. Fils de bourgeois.
- Sous-lieutenant : Léonard LETANG
Né en 1777 à Bénévent.
Notice historique :
Année 1792.
Levé pour répondre à la réquisition de 800 grenadiers et chasseurs faite le 12 août par le général Biron, commandant l’Armée du Rhin, le 2e bataillon de la Creuse ne compte, au moment où est dressé le procès-verbal de sa formation le 21 septembre, qu’une compagnie de grenadiers et trois compagnies de chasseurs, totalisant en tout 346 hommes. Les volontaires quittent Guéret pour Strasbourg le lendemain. Ils sont tous armés de fusils de calibre et de baïonnettes [1]
Année 1793.
Du 10 décembre 1792 au 15 janvier, le bataillon cantonne sur les bords du Rhin, à Rhinau, au sud de Strasbourg. Il est chargé de la surveillance du fleuve [2]. Le 1er janvier, une quatrième compagnie de chasseurs est formée avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 29 octobre et dix hommes fournis par chacune des autres compagnies [3] . Une compagnie formée à Guéret et partie le 26 décembre 1792 arrive le 18 janvier, devenant ainsi la compagnie n° 5 [4].
De la fin de janvier au début d’août, le bataillon est en cantonnement à Plobsheim, dans les environs de Strasbourg [5]. Une sixième compagnie est formée le 5 mars avec 47 recrues parties de Guéret le 1er janvier et de 12 autres, parties le 14 février, ainsi qu’avec des volontaires venant des autres compagnies [6]. Les 7e et 8e compagnies de chasseurs sont formées les 1er et 3 juin [7] avec des requis de l’Allier, du Rhône-et-Loire et de la Corrèze [8]. L’effectif du bataillon est alors de 937 hommes [9]. Une compagnie de canonniers avait été créée le 1er avril et avait reçu deux pièces d’artillerie [10].
Le bataillon est en cantonnement au camp de l’île de Schafsteg, sur le Rhin, du 10 août au début de septembre [11]. L’arsenal de Strasbourg lui fait parvenir 10 000 cartouches d’infanterie [12], et le 12 septembre, 400 hommes du bataillon participent à une attaque contre le fort de Kehl, en face de Strasbourg. L’opération échoue à cause de la mauvaise volonté des bateliers strasbourgeois, et les Français repassent sur la rive gauche du Rhin [13].
On retrouve le bataillon creusois à Plobsheim le 11 brumaire an II (2 octobre), et il compte alors 721 hommes présents sous les armes sur un effectif de 890 volontaires [14].
Année 1994
Cantonné de nouveau à l’île de Schafsteg pendant la première moitié de pluviôse (fin janvier) [15] , le bataillon reçoit 220 hommes de nouvelle levée originaires du district de Saint-Dié (Vosges) [16] . On le retrouve à Marckolsheim de ventôse à floréal (février à mai), toujours chargé de la surveillance du Rhin [17].
Fort de 723 hommes présents sous les armes, en comptant 256 autres aux hôpitaux [18], le bataillon est embrigadé avec le 1er bataillon du 48e régiment d’infanterie et le 8e bataillon de la Haute-Saône, dit de Luxeuil, le 8 messidor an II (26 juin) à Frankweiller, pour former la 95e demi-brigade [19].
Le 29 pluviôse an IV (17 février 1796), il entre dans la composition de la 62e demi-brigade de deuxième formation [20].
[1] SHD – Xw 29 (Copies d'actes des archives départementales de la Creuse)
[2] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[3] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[4] SHD – Xw 29 (Copies d'actes des archives départementales de la Creuse)
[5] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[6] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[7] SHD - Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[8] Général G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI (1935-1937), p. 523.
[9] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[10] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[11] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[12] J. COLIN, la campagne de 1793 en Alsace et dans le Palatinat, Paris, 1902, p. 159.
[13] J. COLIN, op. cit., p. 309 et 318-319
[14] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[15] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[16] Général G. DUMONT, op. cit., p. 523
[17] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[18] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[19] SHD – Xb 211 (Archives des demi-brigade de 1ère formation : 95e demi-brigade)
[20] SHD – Catalogue des séries 16 Yc 1
Pour poursuivre sur les états des cadres et les historiques des bataillons de volontaires de 1792, livraison de celui-ci, établi par mes soins au siècle dernier
A corriger si besoin et compléter sans aucun doute.
Merci.
Olivier Siffrin
2e bataillon de la Creuse, ou 2ème de Grenadiers et Chasseurs.
Etat des cadres à la formation, le 21 septembre 1792
Etat-major.
- Lieutenant-colonel en premier : Claude-Louis GUDIN
Né à Auroux (Nièvre) en 1753. Fils d’homme de loi. Chef du bureau des impositions, puis payeur général du département de la Creuse. Commandant de la garde nationale de Guéret.
- Quartier-maître : Léonard-Arnoult GUILLON
Né à Moutier-d’Ahun en 1768.
-Chirurgien-major : Pierre BLANDIN
Né à Aubusson en 1768.
-Tambour-major : André CABANET
Né à Saint-Etienne.
Compagnie de grenadiers.
- Capitaine : Nicolas ARNOULT
Né à Châtillon-sur-Saône (Vosges) en 1765. A servi de 1781 à 1791 au régiment de Flandre-Infanterie.
- Lieutenant : Jean-Baptiste DEPLAIGNE
Né à Chénérailles en 1770. Fils d’un tailleur d’habit.
- Sous-lieutenant : Léonard DUMONT
Né à Ahun en 1771. Fils de marchand.
1ère compagnie
- Capitaine : Pierre MATIVET
Né à Saint-Médard-La Rochette en 1771. Fils de cultivateur. Etudiant.
- Lieutenant : Augustin PAUJOUX
- Sous-lieutenant : Pierre PINET
Né à La Souterraine en 1773. Fils de négociant.
2ème compagnie
- Capitaine : Joseph TIXIER
Né à Bourganeuf en 1760. Fils de marchand.
- Lieutenant : Gilbert PICOT
Né à Boussac en 1776. Fils de cabaretier. A servi 8 ans comme canonnier au Corps royal des Canonniers-matelots.
- Sous-lieutenant : Jean-Baptiste BORDE
Né à Bourganeuf en 1766.
3ème compagnie
- Capitaine : Antoine-André MARCHANDON
Né à Saint-Vaury en 1771. Etudiant en droit.
- Lieutenant : joeph MAGE
Né à Aubusson en 1771. Fils de négociant. Etudiant. A servi dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI.
- Sous-lieutenant : Félix FAUCHIER
Né à Guéret en 1773. Fils de négociant.
5ème compagnie (formée le 26 décembre 1792)
- Capitaine : Jacques MALIEURAT
Né à Jarnages en 1774.
- Lieutenant : Léonard DESCHAMPS
Né à Sannat en 1772. Fils de bourgeois.
- Sous-lieutenant : Léonard LETANG
Né en 1777 à Bénévent.
Notice historique :
Année 1792.
Levé pour répondre à la réquisition de 800 grenadiers et chasseurs faite le 12 août par le général Biron, commandant l’Armée du Rhin, le 2e bataillon de la Creuse ne compte, au moment où est dressé le procès-verbal de sa formation le 21 septembre, qu’une compagnie de grenadiers et trois compagnies de chasseurs, totalisant en tout 346 hommes. Les volontaires quittent Guéret pour Strasbourg le lendemain. Ils sont tous armés de fusils de calibre et de baïonnettes [1]
Année 1793.
Du 10 décembre 1792 au 15 janvier, le bataillon cantonne sur les bords du Rhin, à Rhinau, au sud de Strasbourg. Il est chargé de la surveillance du fleuve [2]. Le 1er janvier, une quatrième compagnie de chasseurs est formée avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 29 octobre et dix hommes fournis par chacune des autres compagnies [3] . Une compagnie formée à Guéret et partie le 26 décembre 1792 arrive le 18 janvier, devenant ainsi la compagnie n° 5 [4].
De la fin de janvier au début d’août, le bataillon est en cantonnement à Plobsheim, dans les environs de Strasbourg [5]. Une sixième compagnie est formée le 5 mars avec 47 recrues parties de Guéret le 1er janvier et de 12 autres, parties le 14 février, ainsi qu’avec des volontaires venant des autres compagnies [6]. Les 7e et 8e compagnies de chasseurs sont formées les 1er et 3 juin [7] avec des requis de l’Allier, du Rhône-et-Loire et de la Corrèze [8]. L’effectif du bataillon est alors de 937 hommes [9]. Une compagnie de canonniers avait été créée le 1er avril et avait reçu deux pièces d’artillerie [10].
Le bataillon est en cantonnement au camp de l’île de Schafsteg, sur le Rhin, du 10 août au début de septembre [11]. L’arsenal de Strasbourg lui fait parvenir 10 000 cartouches d’infanterie [12], et le 12 septembre, 400 hommes du bataillon participent à une attaque contre le fort de Kehl, en face de Strasbourg. L’opération échoue à cause de la mauvaise volonté des bateliers strasbourgeois, et les Français repassent sur la rive gauche du Rhin [13].
On retrouve le bataillon creusois à Plobsheim le 11 brumaire an II (2 octobre), et il compte alors 721 hommes présents sous les armes sur un effectif de 890 volontaires [14].
Année 1994
Cantonné de nouveau à l’île de Schafsteg pendant la première moitié de pluviôse (fin janvier) [15] , le bataillon reçoit 220 hommes de nouvelle levée originaires du district de Saint-Dié (Vosges) [16] . On le retrouve à Marckolsheim de ventôse à floréal (février à mai), toujours chargé de la surveillance du Rhin [17].
Fort de 723 hommes présents sous les armes, en comptant 256 autres aux hôpitaux [18], le bataillon est embrigadé avec le 1er bataillon du 48e régiment d’infanterie et le 8e bataillon de la Haute-Saône, dit de Luxeuil, le 8 messidor an II (26 juin) à Frankweiller, pour former la 95e demi-brigade [19].
Le 29 pluviôse an IV (17 février 1796), il entre dans la composition de la 62e demi-brigade de deuxième formation [20].
[1] SHD – Xw 29 (Copies d'actes des archives départementales de la Creuse)
[2] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[3] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[4] SHD – Xw 29 (Copies d'actes des archives départementales de la Creuse)
[5] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[6] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[7] SHD - Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[8] Général G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI (1935-1937), p. 523.
[9] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[10] SHD – Xv 11 (Archives des bataillons de volontaires : bataillons de la Creuse)
[11] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[12] J. COLIN, la campagne de 1793 en Alsace et dans le Palatinat, Paris, 1902, p. 159.
[13] J. COLIN, op. cit., p. 309 et 318-319
[14] SHD – B2 324 (Armée du Rhin et des Vosges : situations 1793)
[15] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[16] Général G. DUMONT, op. cit., p. 523
[17] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[18] SHD – B2 325 (Armée du Rhin et de la Moselle : situations 1793)
[19] SHD – Xb 211 (Archives des demi-brigade de 1ère formation : 95e demi-brigade)
[20] SHD – Catalogue des séries 16 Yc 1
Olivier Siffrin- disputatio
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2e bataillon de la Creuse
Il semble que Belhomme, qui sert de guide pour la notice du site existant pour ce bataillon, se soit trompé à propos de ce 2e de la Creuse ... qui a plutôt œuvré sur le Rhin et la Moselle que sur les rives de la Loire.
Les "4 compagnies de chasseurs de la Creuse" également signalées dans la notice sont sans doute les 4 compagnies de chasseurs d'origine. Et sans doute les "4 compagnies de chasseurs de la Creuse" signalées ensuite sont-elles encore une fois ces mêmes compagnies.
Quelles sont les références ou les sources qui signalent ces compagnies ?
Olivier Siffrin
Les "4 compagnies de chasseurs de la Creuse" également signalées dans la notice sont sans doute les 4 compagnies de chasseurs d'origine. Et sans doute les "4 compagnies de chasseurs de la Creuse" signalées ensuite sont-elles encore une fois ces mêmes compagnies.
Quelles sont les références ou les sources qui signalent ces compagnies ?
Olivier Siffrin
Olivier Siffrin- disputatio
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Localisation : Paris
Re: Creuse volontaires
bravo et merci Olivier pour ce travail
:serhiaples:
:serhiaples:
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: Creuse volontaires
Il s'agit toujours de Belhomme dans son compliqué ouvrage sur l'infanterie française
Je n'ai pas tout à fait compris ce que vous vouliez dire ou à moitié, si j'ai bien compris mais cela paraissait évident à vous lire, ce que dit belhomme de l'incorporation dans un bataillon d'infanterie légère de l'Ouest serait à attribuer aux compagnies de chasseurs, mais ensuite que voulez vous dire ?
Si vous pouviez afficher ici les modifications, je les ferais immédiatement
Je n'ai pas tout à fait compris ce que vous vouliez dire ou à moitié, si j'ai bien compris mais cela paraissait évident à vous lire, ce que dit belhomme de l'incorporation dans un bataillon d'infanterie légère de l'Ouest serait à attribuer aux compagnies de chasseurs, mais ensuite que voulez vous dire ?
Si vous pouviez afficher ici les modifications, je les ferais immédiatement
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secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
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Re: Creuse volontaires
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: Creuse volontaires
Voilà donc la preuve qu'il y avait bien un 3ème bataillon de la Creuse, Olivier probablement pourra nous éclairer ? Ne serait-ce donc pas lui qui serait versé dans un bataillon d'infanterie légère de l'Ouest ??
Cyril puisqu'il s'agit de la division de Luçon en sait aussi peut être un peu à ce sujet ?
Cyril puisqu'il s'agit de la division de Luçon en sait aussi peut être un peu à ce sujet ?
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secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
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Re: Creuse volontaires
Bonjour,
Une notice pour le 1er bataillon de la Creuse.
Merci.
Olivier
1er bataillon de la Creuse.
Date de formation : 13 octobre 1791
(Source : G. Dumont, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux du département de la Creuse, Mémoires de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, Tomes XXVI, 1935-1937, p. 493-566 ; C. Rousset, Les volontaires 1791-1794, Paris, 1888, p. 312, E. Déprez, Les volontaires nationaux (1791-1793), Paris, 1908, p. 419, L. Hennet, Etat militaire de France pour l’année 1793, Paris, 1903, p. 323). Seul V. Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, Paris, 1893-1902, tome III, p. 481, diverge sur la date, donnant par erreur celle du 1er octobre).
Historique :
(Cet historique est un résumé tiré de la partie consacrée au 1er bataillon de la Creuse dans l’article de G. Dumont, op. cit. , p. 493-510.
1791
Appelé par le décret du 22 juillet 1791 à former un bataillon de volontaires de 574 hommes, levés dans la garde nationale du département, les autorités de la Creuse emploient jusqu’à la fin du mois de septembre beaucoup d’efforts pour réunir les hommes initialement inscrits. Finalement réuni à Guéret, le bataillon est régulièrement constitué le 10 octobre et passé en revue le 13 par le général de La Morlière. Il compte 563 volontaires, et si ceux-ci sont armés de fusils et de baïonnettes, ils n’ont ni habits ni équipement.
Le bataillon se met en route le 18 octobre, et par Montluçon, Moulins, Nevers, Auxerre et Troyes, arrive le 4 novembre à Châlons-sur-Marne. Il prend ses cantonnements d’hiver partie dans les casernes de la ville, partie en cantonnement dans les localités voisines. Un adjudant sous-officier est nommé par les autorités militaires en novembre, mais l’adjudant-major ne sera désigné qu’en mars ou avril 1792.
Fin 1791, le bataillon est présenté à Lafayette, à Chalons, et fait une pétition pour être placé sous son commandement.
1792
Activement préparé à son entrée en campagne par son nouvel adjudant-major, le bataillon part pour Metz le 20 avril et est envoyé le 5 mai au camp de Brandeville (armée des Ardennes). Il assiste à l’affaire de l’abbaye d’Orval le 20 juin, puis au combat de Virton, en Luxembourg. Le 11 août, il reçoit l’ordre du maréchal Luckner de se rendre à Thionville pour se placer sous les ordres du général Wimpffen. Puis il se distingue pendant le siège et le bombardement de la place du 25 août au 6 octobre. En récompense, le 1er bataillon de la Creuse fait partie de ceux désignés dans le décret de la Convention du 4 décembre comme ayant bien mérité de la patrie.
Pour se conformer au décret du 6 mai 1792 portant à 800 hommes l’effectif des bataillons de volontaires, un complément de 230 recrues est levé et envoyé par le département de la Creuse en novembre ; une compagnie de canonniers est également créée. La compagnie de grenadiers est détachée à l’armée de Belgique ; elle combattra à Jemmapes.
Le bataillon passe ses quartiers d’hiver à Verdun. A partir d’octobre, le départ de beaucoup de volontaires, usant de leur droit de quitter les rangs après une année de campagne, diminue les effectifs
1793
Dès la mi-janvier, le bataillon quitte Verdun pour le camp sous Sedan, et passe à la 2e division de l’armée des Ardennes, sous Chazot. En mars, il reçoit une centaine de recrues de la Meuse. Un procès-verbal de revue du 8 mai donne un effectif de 37 officiers, état-major compris et 823 hommes, dont 586 présents, 154 détachés à Bouillon et 83 aux hôpitaux. Mal habillé et mal équipé, il perçoit 35000 livres pour pourvoir à ses besoins.
Le bataillon fait partie, sous Beauregard, du détachement qui opère avec l’armée de la Moselle lors de la prise d’Arlon le 9 juin, puis revient au camp de Sedan où sa compagnie de grenadiers le rejoint enfin. Au camp d’Ivoy et Bouillon en août, il cantonne à Montmédy le 25 août. En octobre, il fournit plusieurs détachements, avec un dépôt à Verdun.
Passé à l’armée de la Moselle en novembre, il se poste à Sarrelouis, puis à Deux-Ponts et agit sur la droite de l’ennemi vers Kaiserlautern en vue du déblocus de Landau. Il se heurte le 28 novembre aux avant-postes ennemis, enlève le 29 un bivouac à la baïonnette et sauve les débris du régiment des Deux-Ponts qui avait été enfoncé par la cavalerie ennemie. Il prend part le 30 à l’attaque générale et doit, le soir, battre en retraite sur la position dite des Deux-Jumeaux entre Hombourg et Deux-Ponts. Il bivouaque ensuite dans les bois de Bagatelle, puis aux environs de Bitche.
Le bataillon quitte ses cantonnements le 12 décembre, suit la route de Wissembourg et ne s’arrête qu’au contact des avant-postes ennemis. Il emporte, le 23, la redoute de Limbach avec quatre de ses compagnies électrisées par l’audace du capitaine Beillot. Mais mal gardé la nuit suivante, le bataillon est surpris et perd le lieutenant Fleuret et 15 soldats tués, 2 officiers et 30 soldats blessés. Jusqu’à fin décembre, les Creusois se battent tous les jours, subissant encore une surprise le 31 décembre.
1794
Après la retraite des austro-prussiens, le 1er janvier, et le déblocus de Landau, le bataillon participe au siège de Fort-Vauban, puis va cantonner à Lauterbourg, puis en février, à Spire et Speedorf où il finit de passer l’hiver.
A Knittelsheim, à l’armée du Rhin, le 4 avril, il est renforcé de 233 réquisitionnaires bretons. Son effectif est de 32 officiers et 1066 hommes au moment d’être passé en revue. « La tenue du bataillon est médiocre, dit le procès-verbal. La police et la discipline sont très négligées mais l’instruction y est à peu près suivie ». Sa section de canonniers ne compte plus que 21 hommes.
Envoyé sur les lignes de la Queich, puis détaché à l’armée de Sambre-et-Meuse, le bataillon pousse jusqu’à Arlon, puis revient au camp de Tiercelet et rentre à l’armée de la Moselle (division Taponnier). Il passe ensuite à l’armée du Rhin et s’installe sur les hauteurs de Pirmasens. Il se distingue le 2 juillet à l’attaque de Trippstadt et à l’affaire du 13 près d’Heltersberg, où il force l’ennemi à abandonner ses retranchements.
Amalgame :
Le 1er bataillon de la Creuse est amalgamé le 19 thermidor an II (6 août 1794) à Erlebach avec le 4e bataillon d’infanterie légère (ci-devant Corses) et le 5e bataillon de l’Ain pour former la 4e demi-brigade légère.
(Source : C. Rousset, op. cit, p. 364)
La 4e demi-brigade légère entre à son tour le 16 février 1796 dans la composition de la 21 demi-brigade légère, avec les 14e bis demi-brigade légère et 21e bis demi-brigade légère.
(Source : C. Rousset, op. cit, p. 397, donne comme date le 1er ventôse an IV = 20 février 1796 ;
Etat des cadres :
(Etabli par G. Dumont, op . cit., p. 499-502 [13 octobre 1792], p. 507-508 [8 mai 1973], p. 509-510 [6 août 1794])
Etat des cadres à la formation (13 octobre 1791)
Etat-major.
- 1er Lieutenant-colonel : Froment de Champdumont (Fr.-Marie de)
Né à Evaux en 1737. Capitaine au régiment de Ginestous. Officier au régiment de grenadiers royaux en 1772. Capitaine au régiment provincial de Moulins ; réformé en 1779. Chevalier de Saint-Louis. Commandant la garde nationale d’Evaux.
[démissionnaire du bataillon le 26 décembre 1791)
- 2e Lieutenant-colonel : Bandy de Nalèche (Gilbert-Jacques)
Né à Felletin en 1756. A servi au régiment de Damas, lieutenant de cavalerie, puis capitaine de grenadier. Chevalier de Saint-Louis.
- Quartier-maitre trésorier : Gerbaud de Malgane (François-Jean-Baptiste)
Né à Chénérailles en 1773. Fils d’avocat au Parlement.
- Adjudant-major : vacant
- Adjudant sous-officier : vacant
- Tambour-maître : Brette (Barthélemy)
- Armurier : vacant
Grenadier (57 hommes)
- Capitaine : Rebière de Land (Philippe-Barthélemy)
Né à Chénérailles en 1748. Fils de bourgeois.
- Lieutenant : Voysin (Valery-Joseph-Jérôme)
Né à Guéret en 1764. Fils d’un avocat au Parlement.
- Sous-lieutenant : Lavaud (Pierre)
Né au Grand-Bourg de Salagnac en 1766.
1ère compagnie (d’Evaux, 63 hommes)
- Capitaine : Souchard (J.-B. Abdon)
Né à Evaux en 1757. Fils d’un procureur fiscal. Commerçant.
- Lieutenant : Mazeron (Antoine)
Né à Evaux en 1760. Fils de procureur au baillage d’Evaux. Etudiant en médecine à Montpellier.
- Sous-lieutenant : Laporte (Jean-Louis de)
Né à Mainsat le 13 septembre 1767.
2e compagnie (de La Souterraine, 63 hommes)
- Capitaine : Périgaud de Rocheneuve (Louis-Pierre)
Né à Chambon en 1741. Fils d’un conseiller du roi, président en l’élection de Combrailles. Propriétaire et rentier, ayant servi dans la Garde parisienne soldée (1789-1790)
- Lieutenant : Beillot (Jean-Armand)
Né au Dorat (Haute-Vienne) en 1762. Ex-génovéfain résident à Evreux.
- Sous-lieutenant : Pichon de Bury (Joseph-Grégoire)
Né à Saint-Maurice.
3e compagnie (de Felletin, 63 hommes)
- Capitaine : Dartige (Jacques)
Né à Felletin en 1756. A servi comme soldat, caporal et sergent au Dépôt de la guerre (1776-1777), puis dans Metz-Artillerie (1777-1784).
- Lieutenant : Besse (Louis)
Né à Felletin en 1761. fils de marchand. Dragon au 6e régiment de 1783 à 1791.
- Sous-lieutenant : Dumas (Marc-Antoine)
Né au Mas-d’Artige en 1760. dragon au régiment de Belzunce (1780-1786).
4e compagnie (de Guéret, etc., 63 hommes)
- Capitaine : Soudy (Guillaume)
Né à saint-Vaury. A servi au 1er bataillon d’infanterie des colonies (1787-1790)
- Lieutenant : Favier (Louis)
Né à La Celle-Dunoise en 1769. Fils de notaire.
- Sous-lieutenant : Dumont (Etienne)
Né à La Celle-Dunoise en 1766. Fils de bourgeois.
5e compagnie (de Bourganeuf, 63 hommes)
- Capitaine : Gavaud (Marc-Antoine)
Né à Bourganeuf en 1768, fils de gendarme de la garde du roi. Gendarme de la garde du roi (1786-1789). Commandant de la Garde nationale de Bourganeuf.
- Lieutenant : Cazeneaux [ou Cazenaud] (Joseph)
Né à Bourganeuf en 1769.
- Sous-lieutenant : Fleuret (Paul)
Né à La Souterraine en 1768.
6e compagnie (de Guéret, 63 hommes)
- Capitaine : Dumarest (Etienne-François)
Né à Guéret en 1758, fils de procureur au Présidial. Majour de la Garde nationale de Guéret.
- Lieutenant : Fayolle (Jean-Baptiste)
Né à Guéret en 1766. Fils de procureur au Présidial.
- Sous-lieutenant : Fillioux (Calude-Antoine)
Né à Guéret en 1771.
7e compagnie (de Boussac, 63 hommes)
- Capitaine : Micheau (Jean-Baptiste)
Né à Boussac en 1765. Etudiant.
- Lieutenant : L’Etang (Etienne-Bernard de)
Né à Jarnages en 1763. Fils d’avocat.
- Sous-lieutenant : Jabin de Doignon (Charles)
Né à Gouzon.
8e compagnie (d’Aubusson, 63 hommes)
- Capitaine : Dumonteil (François)
Né à Aubusson en 1771. Fils de marchand. A servi dans Viennois-Infanterie ‘1786-1790)
- Lieutenant : Labric, dit Labrique (Jean-Baptiste)
Né à Aubusson en 1756. Soldat au régiment royal des Vaisseaux (1757-1769[ ?])
- Sous-lieutenant : Rigaudie (Antoine)
Né à Aubusson en 1762.
Etat des cadres le 8 mai 1793.
- 1er chef : Nalège
- 2e chef : Rocheneuve
- Adjudant-major : Gayet, dit Chambry (Claude-François).
Né à Paris en 1758. Soldat dans le régiment de Navarre en 1777. Caporal en 1783, sergent en 1785. Nommé au 15 décembre 1791.
- Adjudant sous-officier :Taquenet (Jean)
Né à La Ribière en 1768. A servi au régiment de Bresse (1788-1790)
- Quartier-maître : Mazeron
- Chirurgien-major : Bazennerie (Philippe-François)
Né à Dun-le-Palleteau en 1764. Fils de chirurgien. Chirurgien à Dun.
- Grenadiers
Capitaine : Rebière ; Lieutenant : Lavaud ; Sous-lieutenant : Ninard
- 1ère compagnie
Capitaine : Souchard ; Lieutenant : Laporte ; Sous-lieutenant : Villante
- 2e compagnie
Capitaine : Beillot ; Lieutenant : Bury ; Sous-lieutenant : Champeaux
- 3e compagnie
Capitaine : Dartige ; Lieutenant : Cibost ; Sous-lieutenant : Dumas
- 4e compagnie
Capitaine : Soudy ; Lieutenant : Favier ; Sous-lieutenant : Dumont
- 5e compagnie
Capitaine : Cazeneaux ; Lieutenant : Fleuret ; Sous-lieutenant : Riffalin
- 6e compagnie
Capitaine : Dumarest ; Lieutenant : Fayolle ; Sous-lieutenant : Fillioux
- 7e compagnie
Capitaine : Micheau ; Lieutenant : L’Etang ; Sous-lieutenant : Jabin
- 8e compagnie
Capitaine : Dumonteil ; Lieutenant : Labrie ; Sous-lieutenant : Rigaudie
- Canonniers
Capitaine : Rostollant (Claude)
Né à Névache (Haute-Alpes) en 1762. Soldat dans Toul-Artillerie en 1783 ; sous-officier canonnier dans la garde nationale soldée parisienne en 1789, sous-lieutenant et passé au 104e régiment en 1791. Nommé adjudant-major au 1er de la Creuse en 1792, puis capitaine des canonniers en nov. 1792.
Lieutenant : Besse ; Sous-lieutenant : Marceron
Etat des cadres le 6 août 1794, au moment de l’amalgame :
- Chef : Chambry
- Quartier-maître : Ninard
- Adjudant-major : Fayolle
- Adjudant sous-officier : Taquenet
- Chirurgien-major : Bazennerie
- Grenadiers
Capitaine : Dumas (L.) ; Lieutenant : Raymond (P.) ; Sous-lieutenant : Mosnier (V.)
- 1ère compagnie
Capitaine : Souchard (J. B. A.) ; Lieutenant : Laporte (J. L.) ; Sous-lieutenant : Villante (G.)
- 2e compagnie
Capitaine : Beillot (J. A.); Lieutenant : Bury (J. G.) ; Sous-lieutenant : Champeaux (L.)
- 3e compagnie
Capitaine : Dartige (J.) ; Lieutenant : Chastron (J.) ; Sous-lieutenant : Janny (G.)
- 4e compagnie
Capitaine : Soudy (G.) ; Lieutenant : Dumont (E.) ; Sous-lieutenant : Marcellot (J. B.)
- 5e compagnie
Capitaine : Cazeneaux (J.) ; Lieutenant : Thibord (A.) ; Sous-lieutenant : Clamont (S.)
- 6e compagnie
Capitaine : Dumarest (E. F.) ; Lieutenant : Lacombe (C. A.) ; Sous-lieutenant : Rogues (F. J. B.)
- 7e compagnie
Capitaine : Micheau (J. B.) ; Lieutenant : L’Etang (E. B.) ; Sous-lieutenant : Jabin (C.)
- 8e compagnie
Capitaine : Dumonteil (F.) ; Lieutenant : Rigaudie (A.) ; Sous-lieutenant : Sambon (J.)
- Canonniers
Capitaine : Simmonet (J. G.)
Pétitions :
Discours de Barallon, député de la Creuse, lu à la Convention nationale le 24 mars 1793.
« Citoyens, le premier bataillon de la Creuse, vous expose ses besoins. Personne n'ignore le courage qu'il a toujours montré, surtout au siège de Thionville. Sa bonne tenue, sa discipline, sa subordination sont de puissantes recommandations auprès de vous. 300 hommes de ce corps sont en ce moment aux prises avec l'ennemi ; tout le bataillon y serait s'il était en état de marcher. Mais les volontaires manquent de linge, de bas, da guêtres, de souliers, de tous les objets en un mot de petit équipement. Le conseil d'administration observe que la campagne dernière, extrêmement destructive, a tout anéanti; qu'au surplus la retenue, qui ne s'élève qu'à 9 livres par trimestre, ne saurait suffire à des volontaires qui usent pour 18 livres de souliers dans ce même espace de temps. J’ajouterai, d'après la vérification que j’en ai faite dans les bureaux de la guerre, que ce bataillon est un de ceux qui a le moins coûté à la République. Vous ne permettrez donc pas, citoyens, que son courage reste plus longtemps enchaîné, et vous vous hâterez d’accorder à ces zélés défenseurs de la patrie les secours indispensables qu'ils réclament.
Je convertis en motion la pétition du 1er bataillon de la Creuse, et je demande que le ministre de la guerre soit autorisé à lui fournir sur-le-champ tous les objets de petit équipement dont il a réellement besoin. »
(La Convention nationale passe à l'ordre du jour motivé sur ce que le ministre de la guerre est autorisé à fournir aux bataillons de volontaires tout ce qui leur est essentiellement nécessaire.)
(in Archives parlementaires - Convention nationale,T.60, page 508 (séance du 24 mars 1793).
Une notice pour le 1er bataillon de la Creuse.
Merci.
Olivier
1er bataillon de la Creuse.
Date de formation : 13 octobre 1791
(Source : G. Dumont, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux du département de la Creuse, Mémoires de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, Tomes XXVI, 1935-1937, p. 493-566 ; C. Rousset, Les volontaires 1791-1794, Paris, 1888, p. 312, E. Déprez, Les volontaires nationaux (1791-1793), Paris, 1908, p. 419, L. Hennet, Etat militaire de France pour l’année 1793, Paris, 1903, p. 323). Seul V. Belhomme, Histoire de l’infanterie en France, Paris, 1893-1902, tome III, p. 481, diverge sur la date, donnant par erreur celle du 1er octobre).
Historique :
(Cet historique est un résumé tiré de la partie consacrée au 1er bataillon de la Creuse dans l’article de G. Dumont, op. cit. , p. 493-510.
1791
Appelé par le décret du 22 juillet 1791 à former un bataillon de volontaires de 574 hommes, levés dans la garde nationale du département, les autorités de la Creuse emploient jusqu’à la fin du mois de septembre beaucoup d’efforts pour réunir les hommes initialement inscrits. Finalement réuni à Guéret, le bataillon est régulièrement constitué le 10 octobre et passé en revue le 13 par le général de La Morlière. Il compte 563 volontaires, et si ceux-ci sont armés de fusils et de baïonnettes, ils n’ont ni habits ni équipement.
Le bataillon se met en route le 18 octobre, et par Montluçon, Moulins, Nevers, Auxerre et Troyes, arrive le 4 novembre à Châlons-sur-Marne. Il prend ses cantonnements d’hiver partie dans les casernes de la ville, partie en cantonnement dans les localités voisines. Un adjudant sous-officier est nommé par les autorités militaires en novembre, mais l’adjudant-major ne sera désigné qu’en mars ou avril 1792.
Fin 1791, le bataillon est présenté à Lafayette, à Chalons, et fait une pétition pour être placé sous son commandement.
1792
Activement préparé à son entrée en campagne par son nouvel adjudant-major, le bataillon part pour Metz le 20 avril et est envoyé le 5 mai au camp de Brandeville (armée des Ardennes). Il assiste à l’affaire de l’abbaye d’Orval le 20 juin, puis au combat de Virton, en Luxembourg. Le 11 août, il reçoit l’ordre du maréchal Luckner de se rendre à Thionville pour se placer sous les ordres du général Wimpffen. Puis il se distingue pendant le siège et le bombardement de la place du 25 août au 6 octobre. En récompense, le 1er bataillon de la Creuse fait partie de ceux désignés dans le décret de la Convention du 4 décembre comme ayant bien mérité de la patrie.
Pour se conformer au décret du 6 mai 1792 portant à 800 hommes l’effectif des bataillons de volontaires, un complément de 230 recrues est levé et envoyé par le département de la Creuse en novembre ; une compagnie de canonniers est également créée. La compagnie de grenadiers est détachée à l’armée de Belgique ; elle combattra à Jemmapes.
Le bataillon passe ses quartiers d’hiver à Verdun. A partir d’octobre, le départ de beaucoup de volontaires, usant de leur droit de quitter les rangs après une année de campagne, diminue les effectifs
1793
Dès la mi-janvier, le bataillon quitte Verdun pour le camp sous Sedan, et passe à la 2e division de l’armée des Ardennes, sous Chazot. En mars, il reçoit une centaine de recrues de la Meuse. Un procès-verbal de revue du 8 mai donne un effectif de 37 officiers, état-major compris et 823 hommes, dont 586 présents, 154 détachés à Bouillon et 83 aux hôpitaux. Mal habillé et mal équipé, il perçoit 35000 livres pour pourvoir à ses besoins.
Le bataillon fait partie, sous Beauregard, du détachement qui opère avec l’armée de la Moselle lors de la prise d’Arlon le 9 juin, puis revient au camp de Sedan où sa compagnie de grenadiers le rejoint enfin. Au camp d’Ivoy et Bouillon en août, il cantonne à Montmédy le 25 août. En octobre, il fournit plusieurs détachements, avec un dépôt à Verdun.
Passé à l’armée de la Moselle en novembre, il se poste à Sarrelouis, puis à Deux-Ponts et agit sur la droite de l’ennemi vers Kaiserlautern en vue du déblocus de Landau. Il se heurte le 28 novembre aux avant-postes ennemis, enlève le 29 un bivouac à la baïonnette et sauve les débris du régiment des Deux-Ponts qui avait été enfoncé par la cavalerie ennemie. Il prend part le 30 à l’attaque générale et doit, le soir, battre en retraite sur la position dite des Deux-Jumeaux entre Hombourg et Deux-Ponts. Il bivouaque ensuite dans les bois de Bagatelle, puis aux environs de Bitche.
Le bataillon quitte ses cantonnements le 12 décembre, suit la route de Wissembourg et ne s’arrête qu’au contact des avant-postes ennemis. Il emporte, le 23, la redoute de Limbach avec quatre de ses compagnies électrisées par l’audace du capitaine Beillot. Mais mal gardé la nuit suivante, le bataillon est surpris et perd le lieutenant Fleuret et 15 soldats tués, 2 officiers et 30 soldats blessés. Jusqu’à fin décembre, les Creusois se battent tous les jours, subissant encore une surprise le 31 décembre.
1794
Après la retraite des austro-prussiens, le 1er janvier, et le déblocus de Landau, le bataillon participe au siège de Fort-Vauban, puis va cantonner à Lauterbourg, puis en février, à Spire et Speedorf où il finit de passer l’hiver.
A Knittelsheim, à l’armée du Rhin, le 4 avril, il est renforcé de 233 réquisitionnaires bretons. Son effectif est de 32 officiers et 1066 hommes au moment d’être passé en revue. « La tenue du bataillon est médiocre, dit le procès-verbal. La police et la discipline sont très négligées mais l’instruction y est à peu près suivie ». Sa section de canonniers ne compte plus que 21 hommes.
Envoyé sur les lignes de la Queich, puis détaché à l’armée de Sambre-et-Meuse, le bataillon pousse jusqu’à Arlon, puis revient au camp de Tiercelet et rentre à l’armée de la Moselle (division Taponnier). Il passe ensuite à l’armée du Rhin et s’installe sur les hauteurs de Pirmasens. Il se distingue le 2 juillet à l’attaque de Trippstadt et à l’affaire du 13 près d’Heltersberg, où il force l’ennemi à abandonner ses retranchements.
Amalgame :
Le 1er bataillon de la Creuse est amalgamé le 19 thermidor an II (6 août 1794) à Erlebach avec le 4e bataillon d’infanterie légère (ci-devant Corses) et le 5e bataillon de l’Ain pour former la 4e demi-brigade légère.
(Source : C. Rousset, op. cit, p. 364)
La 4e demi-brigade légère entre à son tour le 16 février 1796 dans la composition de la 21 demi-brigade légère, avec les 14e bis demi-brigade légère et 21e bis demi-brigade légère.
(Source : C. Rousset, op. cit, p. 397, donne comme date le 1er ventôse an IV = 20 février 1796 ;
Etat des cadres :
(Etabli par G. Dumont, op . cit., p. 499-502 [13 octobre 1792], p. 507-508 [8 mai 1973], p. 509-510 [6 août 1794])
Etat des cadres à la formation (13 octobre 1791)
Etat-major.
- 1er Lieutenant-colonel : Froment de Champdumont (Fr.-Marie de)
Né à Evaux en 1737. Capitaine au régiment de Ginestous. Officier au régiment de grenadiers royaux en 1772. Capitaine au régiment provincial de Moulins ; réformé en 1779. Chevalier de Saint-Louis. Commandant la garde nationale d’Evaux.
[démissionnaire du bataillon le 26 décembre 1791)
- 2e Lieutenant-colonel : Bandy de Nalèche (Gilbert-Jacques)
Né à Felletin en 1756. A servi au régiment de Damas, lieutenant de cavalerie, puis capitaine de grenadier. Chevalier de Saint-Louis.
- Quartier-maitre trésorier : Gerbaud de Malgane (François-Jean-Baptiste)
Né à Chénérailles en 1773. Fils d’avocat au Parlement.
- Adjudant-major : vacant
- Adjudant sous-officier : vacant
- Tambour-maître : Brette (Barthélemy)
- Armurier : vacant
Grenadier (57 hommes)
- Capitaine : Rebière de Land (Philippe-Barthélemy)
Né à Chénérailles en 1748. Fils de bourgeois.
- Lieutenant : Voysin (Valery-Joseph-Jérôme)
Né à Guéret en 1764. Fils d’un avocat au Parlement.
- Sous-lieutenant : Lavaud (Pierre)
Né au Grand-Bourg de Salagnac en 1766.
1ère compagnie (d’Evaux, 63 hommes)
- Capitaine : Souchard (J.-B. Abdon)
Né à Evaux en 1757. Fils d’un procureur fiscal. Commerçant.
- Lieutenant : Mazeron (Antoine)
Né à Evaux en 1760. Fils de procureur au baillage d’Evaux. Etudiant en médecine à Montpellier.
- Sous-lieutenant : Laporte (Jean-Louis de)
Né à Mainsat le 13 septembre 1767.
2e compagnie (de La Souterraine, 63 hommes)
- Capitaine : Périgaud de Rocheneuve (Louis-Pierre)
Né à Chambon en 1741. Fils d’un conseiller du roi, président en l’élection de Combrailles. Propriétaire et rentier, ayant servi dans la Garde parisienne soldée (1789-1790)
- Lieutenant : Beillot (Jean-Armand)
Né au Dorat (Haute-Vienne) en 1762. Ex-génovéfain résident à Evreux.
- Sous-lieutenant : Pichon de Bury (Joseph-Grégoire)
Né à Saint-Maurice.
3e compagnie (de Felletin, 63 hommes)
- Capitaine : Dartige (Jacques)
Né à Felletin en 1756. A servi comme soldat, caporal et sergent au Dépôt de la guerre (1776-1777), puis dans Metz-Artillerie (1777-1784).
- Lieutenant : Besse (Louis)
Né à Felletin en 1761. fils de marchand. Dragon au 6e régiment de 1783 à 1791.
- Sous-lieutenant : Dumas (Marc-Antoine)
Né au Mas-d’Artige en 1760. dragon au régiment de Belzunce (1780-1786).
4e compagnie (de Guéret, etc., 63 hommes)
- Capitaine : Soudy (Guillaume)
Né à saint-Vaury. A servi au 1er bataillon d’infanterie des colonies (1787-1790)
- Lieutenant : Favier (Louis)
Né à La Celle-Dunoise en 1769. Fils de notaire.
- Sous-lieutenant : Dumont (Etienne)
Né à La Celle-Dunoise en 1766. Fils de bourgeois.
5e compagnie (de Bourganeuf, 63 hommes)
- Capitaine : Gavaud (Marc-Antoine)
Né à Bourganeuf en 1768, fils de gendarme de la garde du roi. Gendarme de la garde du roi (1786-1789). Commandant de la Garde nationale de Bourganeuf.
- Lieutenant : Cazeneaux [ou Cazenaud] (Joseph)
Né à Bourganeuf en 1769.
- Sous-lieutenant : Fleuret (Paul)
Né à La Souterraine en 1768.
6e compagnie (de Guéret, 63 hommes)
- Capitaine : Dumarest (Etienne-François)
Né à Guéret en 1758, fils de procureur au Présidial. Majour de la Garde nationale de Guéret.
- Lieutenant : Fayolle (Jean-Baptiste)
Né à Guéret en 1766. Fils de procureur au Présidial.
- Sous-lieutenant : Fillioux (Calude-Antoine)
Né à Guéret en 1771.
7e compagnie (de Boussac, 63 hommes)
- Capitaine : Micheau (Jean-Baptiste)
Né à Boussac en 1765. Etudiant.
- Lieutenant : L’Etang (Etienne-Bernard de)
Né à Jarnages en 1763. Fils d’avocat.
- Sous-lieutenant : Jabin de Doignon (Charles)
Né à Gouzon.
8e compagnie (d’Aubusson, 63 hommes)
- Capitaine : Dumonteil (François)
Né à Aubusson en 1771. Fils de marchand. A servi dans Viennois-Infanterie ‘1786-1790)
- Lieutenant : Labric, dit Labrique (Jean-Baptiste)
Né à Aubusson en 1756. Soldat au régiment royal des Vaisseaux (1757-1769[ ?])
- Sous-lieutenant : Rigaudie (Antoine)
Né à Aubusson en 1762.
Etat des cadres le 8 mai 1793.
- 1er chef : Nalège
- 2e chef : Rocheneuve
- Adjudant-major : Gayet, dit Chambry (Claude-François).
Né à Paris en 1758. Soldat dans le régiment de Navarre en 1777. Caporal en 1783, sergent en 1785. Nommé au 15 décembre 1791.
- Adjudant sous-officier :Taquenet (Jean)
Né à La Ribière en 1768. A servi au régiment de Bresse (1788-1790)
- Quartier-maître : Mazeron
- Chirurgien-major : Bazennerie (Philippe-François)
Né à Dun-le-Palleteau en 1764. Fils de chirurgien. Chirurgien à Dun.
- Grenadiers
Capitaine : Rebière ; Lieutenant : Lavaud ; Sous-lieutenant : Ninard
- 1ère compagnie
Capitaine : Souchard ; Lieutenant : Laporte ; Sous-lieutenant : Villante
- 2e compagnie
Capitaine : Beillot ; Lieutenant : Bury ; Sous-lieutenant : Champeaux
- 3e compagnie
Capitaine : Dartige ; Lieutenant : Cibost ; Sous-lieutenant : Dumas
- 4e compagnie
Capitaine : Soudy ; Lieutenant : Favier ; Sous-lieutenant : Dumont
- 5e compagnie
Capitaine : Cazeneaux ; Lieutenant : Fleuret ; Sous-lieutenant : Riffalin
- 6e compagnie
Capitaine : Dumarest ; Lieutenant : Fayolle ; Sous-lieutenant : Fillioux
- 7e compagnie
Capitaine : Micheau ; Lieutenant : L’Etang ; Sous-lieutenant : Jabin
- 8e compagnie
Capitaine : Dumonteil ; Lieutenant : Labrie ; Sous-lieutenant : Rigaudie
- Canonniers
Capitaine : Rostollant (Claude)
Né à Névache (Haute-Alpes) en 1762. Soldat dans Toul-Artillerie en 1783 ; sous-officier canonnier dans la garde nationale soldée parisienne en 1789, sous-lieutenant et passé au 104e régiment en 1791. Nommé adjudant-major au 1er de la Creuse en 1792, puis capitaine des canonniers en nov. 1792.
Lieutenant : Besse ; Sous-lieutenant : Marceron
Etat des cadres le 6 août 1794, au moment de l’amalgame :
- Chef : Chambry
- Quartier-maître : Ninard
- Adjudant-major : Fayolle
- Adjudant sous-officier : Taquenet
- Chirurgien-major : Bazennerie
- Grenadiers
Capitaine : Dumas (L.) ; Lieutenant : Raymond (P.) ; Sous-lieutenant : Mosnier (V.)
- 1ère compagnie
Capitaine : Souchard (J. B. A.) ; Lieutenant : Laporte (J. L.) ; Sous-lieutenant : Villante (G.)
- 2e compagnie
Capitaine : Beillot (J. A.); Lieutenant : Bury (J. G.) ; Sous-lieutenant : Champeaux (L.)
- 3e compagnie
Capitaine : Dartige (J.) ; Lieutenant : Chastron (J.) ; Sous-lieutenant : Janny (G.)
- 4e compagnie
Capitaine : Soudy (G.) ; Lieutenant : Dumont (E.) ; Sous-lieutenant : Marcellot (J. B.)
- 5e compagnie
Capitaine : Cazeneaux (J.) ; Lieutenant : Thibord (A.) ; Sous-lieutenant : Clamont (S.)
- 6e compagnie
Capitaine : Dumarest (E. F.) ; Lieutenant : Lacombe (C. A.) ; Sous-lieutenant : Rogues (F. J. B.)
- 7e compagnie
Capitaine : Micheau (J. B.) ; Lieutenant : L’Etang (E. B.) ; Sous-lieutenant : Jabin (C.)
- 8e compagnie
Capitaine : Dumonteil (F.) ; Lieutenant : Rigaudie (A.) ; Sous-lieutenant : Sambon (J.)
- Canonniers
Capitaine : Simmonet (J. G.)
Pétitions :
Discours de Barallon, député de la Creuse, lu à la Convention nationale le 24 mars 1793.
« Citoyens, le premier bataillon de la Creuse, vous expose ses besoins. Personne n'ignore le courage qu'il a toujours montré, surtout au siège de Thionville. Sa bonne tenue, sa discipline, sa subordination sont de puissantes recommandations auprès de vous. 300 hommes de ce corps sont en ce moment aux prises avec l'ennemi ; tout le bataillon y serait s'il était en état de marcher. Mais les volontaires manquent de linge, de bas, da guêtres, de souliers, de tous les objets en un mot de petit équipement. Le conseil d'administration observe que la campagne dernière, extrêmement destructive, a tout anéanti; qu'au surplus la retenue, qui ne s'élève qu'à 9 livres par trimestre, ne saurait suffire à des volontaires qui usent pour 18 livres de souliers dans ce même espace de temps. J’ajouterai, d'après la vérification que j’en ai faite dans les bureaux de la guerre, que ce bataillon est un de ceux qui a le moins coûté à la République. Vous ne permettrez donc pas, citoyens, que son courage reste plus longtemps enchaîné, et vous vous hâterez d’accorder à ces zélés défenseurs de la patrie les secours indispensables qu'ils réclament.
Je convertis en motion la pétition du 1er bataillon de la Creuse, et je demande que le ministre de la guerre soit autorisé à lui fournir sur-le-champ tous les objets de petit équipement dont il a réellement besoin. »
(La Convention nationale passe à l'ordre du jour motivé sur ce que le ministre de la guerre est autorisé à fournir aux bataillons de volontaires tout ce qui leur est essentiellement nécessaire.)
(in Archives parlementaires - Convention nationale,T.60, page 508 (séance du 24 mars 1793).
Olivier Siffrin- disputatio
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Re: Creuse volontaires
merci Olivier pour cette nouvelle et appréciable contribution.
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Président de la S.E.H.R.I.
Re: Creuse volontaires
Voilà, merci à toi Olivier, j'ai mis en page, ajouté les dates de Belhomme pour l'embrigadement, j'attends que le site soit disponible pour mettre en ligne tout ça !
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secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
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Re: Creuse volontaires
Le travail sur le 1er bataillon de la Creuse m'a permis de trouver des informations pour compléter la notice du 2e bataillon.
Voici donc une nouvelle version corrigée , un peu enrichie et remise en forme du 2e bataillon de la Creuse, à mettre en lieu et place de celle déjà présente.
Merci.
Olivier
2e bataillon de la Creuse, ou 2ème de Grenadiers et Chasseurs.
Date de formation : 21 septembre 1792
(Source : SHD – Xv29 ; C. Rousset, Les volontaires 1791-1974, Paris 1888, p . 432)
Historique :
1792.
Levé pour répondre à la réquisition de 800 grenadiers et chasseurs faite le 12 août par le général Biron, commandant l’Armée du Rhin, le 2e bataillon de la Creuse ne compte, au moment où est dressé le procès-verbal de sa formation le 21 septembre, qu’une compagnie de grenadiers et trois compagnies de chasseurs, totalisant en tout 346 hommes. Les volontaires quittent Guéret pour Strasbourg le lendemain. Ils sont tous armés de fusils de calibre et de baïonnettes [1]
1793.
Du 10 décembre 1792 au 15 janvier, le bataillon cantonne sur les bords du Rhin, à Rhinau, au sud de Strasbourg. Il est chargé de la surveillance du fleuve [2]. Le 1er janvier, une quatrième compagnie de chasseurs est formée avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 29 octobre et dix hommes fournis par chacune des autres compagnies [3] . Une compagnie formée à Guéret et partie le 26 décembre 1792 arrive le 18 janvier, devenant ainsi la compagnie n° 5 [4].
De la fin de janvier au début d’août, le bataillon est en cantonnement à Plobsheim, dans les environs de Strasbourg [5]. Une sixième compagnie est formée le 5 mars avec 47 recrues parties de Guéret le 1er janvier et de 12 autres, parties le 14 février, ainsi qu’avec des volontaires venant des autres compagnies [6]. Les 7e et 8e compagnies de chasseurs sont formées les 1er et 3 juin [7] avec des requis de l’Allier, du Rhône-et-Loire et de la Corrèze [8]. L’effectif du bataillon est alors de 937 hommes [9]. Une compagnie de canonniers avait été créée le 1er avril et avait reçu deux pièces d’artillerie [10].
Le bataillon est en cantonnement au camp de l’île de Schafsteg, sur le Rhin, du 10 août au début de septembre [11]. L’arsenal de Strasbourg lui fait parvenir 10 000 cartouches d’infanterie [12], et le 12 septembre, 400 hommes du bataillon participent à une attaque contre le fort de Kehl, en face de Strasbourg. L’opération échoue à cause de la mauvaise volonté des bateliers strasbourgeois, et les Français repassent sur la rive gauche du Rhin [13].
On retrouve le bataillon creusois à Plobsheim le 11 brumaire an II (2 octobre), et il compte alors 721 hommes présents sous les armes sur un effectif de 890 volontaires [14].
1994
Cantonné de nouveau à l’île de Schafsteg pendant la première moitié de pluviôse (fin janvier) [15], le bataillon reçoit 220 hommes de nouvelle levée originaires du district de Saint-Dié (Vosges) et compte désormais 908 hommes présents. Le compte rendu de la revue signale que l’administration du bataillon est « dans un grand chaos », que « l’espèce d’hommes est bonne, les officiers ont besoin d’instruction » [16] . On le retrouve à Marckolsheim de ventôse à floréal (février à mai), toujours chargé de la surveillance du Rhin [17].
[1] SHD – Xw 29
[2] SHD – B2 324
[3] SHD – Xv 11
[4] SHD – Xw 29
[5] SHD – B2 324
[6] SHD – Xv 11
[7] SHD - Xv 11
[8] Général G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI (1935-1937), p. 523.
[9] SHD – B2 324
[10] SHD – Xv 11
[11] SHD – B2 324
[12] J. COLIN, La campagne de 1793 en Alsace et dans le Palatinat, Paris, 1902, p. 159.
[13] J. COLIN, op. cit., p. 309 et 318-319
[14] SHD – B2 324
[15] SHD – B2 325
[16] Général G. DUMONT, op. cit., p. 523
[17] SHD – B2 325
Amalgame / Embrigadement :
Fort de 723 hommes présents sous les armes, en comptant 256 autres aux hôpitaux [1], le bataillon est embrigadé avec le 1er bataillon du 48e régiment d’infanterie et le 8e bataillon de la Haute-Saône, dit de Luxeuil, le 8 messidor an II (26 juin) à Frankweiller, pour former la 95e demi-brigade [2].
Le 29 pluviôse an IV (17 février 1796), il entre dans la composition de la 62e demi-brigade de deuxième formation [20], avec la 4e ancienne demi-brigade de bataille (3e bataillon), la 140e ancienne demi-brigade de bataille, le 4e bataillon de Maine-et-Loire (partiellement) et le 4e bataillon de Vosges-et-Meuse (partiellement) ([4]
[1] SHD – B2 325
[2] SHD – Xb 211
[3] SHD – Catalogue des séries 16 Yc 1
[4] D’après C. Rousset, op. cit., p. 383
Etat des cadres :
(Données établies à partir de : SDH – 16 Yc1 112 Registre de contrôle du 2e bataillon de la Creuse ; Xb 211 Archives de la 95e demi-brigade ; Xw 29 Copie archives départementales Creuse ; Xv 11 Archives des bataillons de la Creuse. Archives nationales – AF II 365 A – Secrétariat d’Etat : enquête du Comité de salut public sur les cadres de l’armée en l’an II : 2e bataillon de la Creuse; G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI, 1935-1937).
Etat des cadres à la formation (21 septembre 1792)
Etat-major.
- Lieutenant-colonel en premier : Claude-Louis GUDIN
Né à Auroux (Nièvre) en 1753. Fils d’homme de loi. Chef du bureau des impositions, puis payeur général du département de la Creuse. Commandant de la garde nationale de Guéret.
- Quartier-maître : Léonard-Arnoult GUILLON
Né à Moutier-d’Ahun en 1768.
-Chirurgien-major : Pierre BLANDIN
Né à Aubusson en 1768.
-Tambour-major : André CABANET
Né à Saint-Etienne.
Adjudant-major : Antoine-Nicolas MORIZOT (nommé le 8 décembre 1792)
Né à Pesme (Haute-Saône) en 1762. Soldat, caporal puis fourrier dans Aunis-Infanterie (1782-1789) ; adjudant sous-officier au 11e bataillon du Doubs en septembre 1792.
Compagnie de grenadiers
- Capitaine : Nicolas ARNOULT
Né à Châtillon-sur-Saône (Vosges) en 1765. A servi de 1781 à 1791 au régiment de Flandre-Infanterie.
[Élu lieutenant-colonel en second en février 1793)
- Lieutenant : Jean-Baptiste DEPLAIGNE
Né à Chénérailles en 1770. Fils d’un tailleur d’habit.
- Sous-lieutenant : Léonard DUMONT
Né à Ahun en 1771. Fils de marchand.
1ère compagnie de chasseurs
- Capitaine : Pierre MATIVET
Né à Saint-Médard-La Rochette en 1771. Fils de cultivateur. Etudiant.
- Lieutenant : Augustin PAUJOUX
- Sous-lieutenant : Pierre PINET
Né à La Souterraine en 1773. Fils de négociant.
2e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Joseph TIXIER
Né à Bourganeuf en 1760. Fils de marchand.
- Lieutenant : Gilbert PICOT
Né à Boussac en 1776. Fils de cabaretier. A servi 8 ans comme canonnier au Corps royal des Canonniers-matelots.
- Sous-lieutenant : Jean-Baptiste BORDE
Né à Bourganeuf en 1766.
3e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Antoine-André MARCHANDON
Né à Saint-Vaury en 1771. Etudiant en droit.
- Lieutenant : Joseph MAGE
Né à Aubusson en 1771. Fils de négociant. Etudiant. A servi dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI.
- Sous-lieutenant : Félix FAUCHIER
Né à Guéret en 1773. Fils de négociant.
Cadres des compagnies formées ultérieurement :
4e compagnies de chasseurs (formée au bataillon le 1er janvier 1793 avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 28 oct. et 10 hommes tirés de chacune des autres compagnies)
- Capitaine : François FAUCHIER
- Lieutenant : Joseph LAGOUTTE
Né à Guéret [déchu par arrêté des représentants aux armées le 4 mai 1793]
- Sous-lieutenant : Antoine COURSAGET
Né à Aubusson en 1769
5e compagnie (formée à Guéret le 26 décembre 1792 à partir d’un noyau de 47 volontaires du district de La Souterraine; a rejoint le bataillon le 18 janvier 1793).
- Capitaine : Jacques MALIEURAT
Né à Jarnages en 1774.
- Lieutenant : Léonard DESCHAMPS
Né à Sannat en 1772. Fils de bourgeois.
- Sous-lieutenant : Léonard LETANG
Né en 1777 à Bénévent.
6e compagnie de chasseurs (formée au bataillon le 5 mars 1793 par un noyau de 47 recrues parties de Guéret les 1er janvier, et 12 le 14 février, et un prélèvement sur les anciens volontaires)
Capitaine : Antoine-Nicolas MORIZOT
(Précédemment adjudant-major)
Lieutenant : Valéry-Hieronimus VOISIN (ou VOYSIN)
Né à Guéret. A servi dans les troupes de ligne.
Sous-lieutenant : Jean-Baptiste FRADET
Né à La Celle-Dunoise en 1774. Fils de fermier. Sergent des grenadiers à la formation.
Compagnie de canonniers (formée le 1er avril 1793) :
- Lieutenant : Antoine COURSAGET
(Précédemment sous-lieutenant de la 4e compagnie)
7e et 8e compagnies (formées du 1er au 3 juin avec 550 recrues des districts de Cusset (Alleir), de Roanne (Rhône-et-Loire) et de Tulle (Corrèze)
7e compagnies de chasseurs
- Capitaine : Nicolas GROEBLY
Né à Dunebourg (Meurthe) en 1740. Soldat au régiment suisse de Viguier en 1759, Caporal en 1762, sergent en 1782, sergent-major et licencié en 1792. Instructeur du bataillon en 1792.
- Lieutenant : Léonard DUMONT
Précédemment sous-lieutenant de la compagnie de grenadiers.
- Sous-Lieutenant : Jacques LAFOND
Né à Chamborand en 1765. Fils de laboureur. Précédemment sergent-major au bataillon.
8e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Joseph MAGE
Précédemment lieutenant de la 3e compagnie.
- Lieutenant : Simon CANON
Né à Lépaud en 1774
- Sous-lieutenant : Sylvain VINCENT
Né à Bourg d’Hem en 1769. Précédemment sergent-major des grenadiers, puis adjudant sous-officier.
Etat des cadres le 8 messidor an II (26 juin 1794) au moment de l’amalgame :
Lieutenant-col. en 1er : C. L. GUDIN
Lieutenant-col. en 2e : N. ARNOULT
Quartier-maître : A. L. GUILLON
Adjudant-major : L. ROUCHON
Chirurgien : P. BLANDIN
Grenadiers :
Capitaine : G. PICOT ; Lieutenant : J. DEPLAIGNE; Sous-lieutenant : J. RAMBERT
1ère compagnie :
Capitaine : P. MATHIVET ; Lieutenant : P. E. PIGNET; Sous-lieutenant : J. SIMON
2e compagnie
Capitaine : J. TIXIER; Lieutenant : C. DORET; Sous-lieutenant : J. B. MÉCHIN
3e compagnie
Capitaine : A. MARCHANDON; Lieutenant : L. DELESTANG; Sous-lieutenant : L. MEUNIER
4e compagnie
Capitaine : R. COLSON ; Lieutenant : L. DESCHAMP ; Sous-lieutenant : L. POISONNIER
5e compagnie
Capitaine : F. FAUCHIER ; Lieutenant : J. GAMICHON ; Sous-lieutenant : F. FILLIOUX
6e compagnie
Capitaine : A.N. MORIZOT ; Lieutenant : J. B. FRADET ; Sous-lieutenant : JA. CONTENET
7e compagnie
Capitaine : N. GROEBLY ; Lieutenant : L. DUMONT ; Sous-lieutenant : J. LAFOND
8e compagnie
Capitaine : J. MAGE ; Lieutenant : vacant; Sous-lieutenant : S. VINCENT
Canonniers
Lieutenant : G. COURSAGER ; Sous-lieutenant : L. FRANÇOIS
Voici donc une nouvelle version corrigée , un peu enrichie et remise en forme du 2e bataillon de la Creuse, à mettre en lieu et place de celle déjà présente.
Merci.
Olivier
2e bataillon de la Creuse, ou 2ème de Grenadiers et Chasseurs.
Date de formation : 21 septembre 1792
(Source : SHD – Xv29 ; C. Rousset, Les volontaires 1791-1974, Paris 1888, p . 432)
Historique :
1792.
Levé pour répondre à la réquisition de 800 grenadiers et chasseurs faite le 12 août par le général Biron, commandant l’Armée du Rhin, le 2e bataillon de la Creuse ne compte, au moment où est dressé le procès-verbal de sa formation le 21 septembre, qu’une compagnie de grenadiers et trois compagnies de chasseurs, totalisant en tout 346 hommes. Les volontaires quittent Guéret pour Strasbourg le lendemain. Ils sont tous armés de fusils de calibre et de baïonnettes [1]
1793.
Du 10 décembre 1792 au 15 janvier, le bataillon cantonne sur les bords du Rhin, à Rhinau, au sud de Strasbourg. Il est chargé de la surveillance du fleuve [2]. Le 1er janvier, une quatrième compagnie de chasseurs est formée avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 29 octobre et dix hommes fournis par chacune des autres compagnies [3] . Une compagnie formée à Guéret et partie le 26 décembre 1792 arrive le 18 janvier, devenant ainsi la compagnie n° 5 [4].
De la fin de janvier au début d’août, le bataillon est en cantonnement à Plobsheim, dans les environs de Strasbourg [5]. Une sixième compagnie est formée le 5 mars avec 47 recrues parties de Guéret le 1er janvier et de 12 autres, parties le 14 février, ainsi qu’avec des volontaires venant des autres compagnies [6]. Les 7e et 8e compagnies de chasseurs sont formées les 1er et 3 juin [7] avec des requis de l’Allier, du Rhône-et-Loire et de la Corrèze [8]. L’effectif du bataillon est alors de 937 hommes [9]. Une compagnie de canonniers avait été créée le 1er avril et avait reçu deux pièces d’artillerie [10].
Le bataillon est en cantonnement au camp de l’île de Schafsteg, sur le Rhin, du 10 août au début de septembre [11]. L’arsenal de Strasbourg lui fait parvenir 10 000 cartouches d’infanterie [12], et le 12 septembre, 400 hommes du bataillon participent à une attaque contre le fort de Kehl, en face de Strasbourg. L’opération échoue à cause de la mauvaise volonté des bateliers strasbourgeois, et les Français repassent sur la rive gauche du Rhin [13].
On retrouve le bataillon creusois à Plobsheim le 11 brumaire an II (2 octobre), et il compte alors 721 hommes présents sous les armes sur un effectif de 890 volontaires [14].
1994
Cantonné de nouveau à l’île de Schafsteg pendant la première moitié de pluviôse (fin janvier) [15], le bataillon reçoit 220 hommes de nouvelle levée originaires du district de Saint-Dié (Vosges) et compte désormais 908 hommes présents. Le compte rendu de la revue signale que l’administration du bataillon est « dans un grand chaos », que « l’espèce d’hommes est bonne, les officiers ont besoin d’instruction » [16] . On le retrouve à Marckolsheim de ventôse à floréal (février à mai), toujours chargé de la surveillance du Rhin [17].
[1] SHD – Xw 29
[2] SHD – B2 324
[3] SHD – Xv 11
[4] SHD – Xw 29
[5] SHD – B2 324
[6] SHD – Xv 11
[7] SHD - Xv 11
[8] Général G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI (1935-1937), p. 523.
[9] SHD – B2 324
[10] SHD – Xv 11
[11] SHD – B2 324
[12] J. COLIN, La campagne de 1793 en Alsace et dans le Palatinat, Paris, 1902, p. 159.
[13] J. COLIN, op. cit., p. 309 et 318-319
[14] SHD – B2 324
[15] SHD – B2 325
[16] Général G. DUMONT, op. cit., p. 523
[17] SHD – B2 325
Amalgame / Embrigadement :
Fort de 723 hommes présents sous les armes, en comptant 256 autres aux hôpitaux [1], le bataillon est embrigadé avec le 1er bataillon du 48e régiment d’infanterie et le 8e bataillon de la Haute-Saône, dit de Luxeuil, le 8 messidor an II (26 juin) à Frankweiller, pour former la 95e demi-brigade [2].
Le 29 pluviôse an IV (17 février 1796), il entre dans la composition de la 62e demi-brigade de deuxième formation [20], avec la 4e ancienne demi-brigade de bataille (3e bataillon), la 140e ancienne demi-brigade de bataille, le 4e bataillon de Maine-et-Loire (partiellement) et le 4e bataillon de Vosges-et-Meuse (partiellement) ([4]
[1] SHD – B2 325
[2] SHD – Xb 211
[3] SHD – Catalogue des séries 16 Yc 1
[4] D’après C. Rousset, op. cit., p. 383
Etat des cadres :
(Données établies à partir de : SDH – 16 Yc1 112 Registre de contrôle du 2e bataillon de la Creuse ; Xb 211 Archives de la 95e demi-brigade ; Xw 29 Copie archives départementales Creuse ; Xv 11 Archives des bataillons de la Creuse. Archives nationales – AF II 365 A – Secrétariat d’Etat : enquête du Comité de salut public sur les cadres de l’armée en l’an II : 2e bataillon de la Creuse; G. DUMONT, Les levées révolutionnaires et les bataillons de volontaires nationaux de la Creuse, in Mémoire de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, T. XXVI, 1935-1937).
Etat des cadres à la formation (21 septembre 1792)
Etat-major.
- Lieutenant-colonel en premier : Claude-Louis GUDIN
Né à Auroux (Nièvre) en 1753. Fils d’homme de loi. Chef du bureau des impositions, puis payeur général du département de la Creuse. Commandant de la garde nationale de Guéret.
- Quartier-maître : Léonard-Arnoult GUILLON
Né à Moutier-d’Ahun en 1768.
-Chirurgien-major : Pierre BLANDIN
Né à Aubusson en 1768.
-Tambour-major : André CABANET
Né à Saint-Etienne.
Adjudant-major : Antoine-Nicolas MORIZOT (nommé le 8 décembre 1792)
Né à Pesme (Haute-Saône) en 1762. Soldat, caporal puis fourrier dans Aunis-Infanterie (1782-1789) ; adjudant sous-officier au 11e bataillon du Doubs en septembre 1792.
Compagnie de grenadiers
- Capitaine : Nicolas ARNOULT
Né à Châtillon-sur-Saône (Vosges) en 1765. A servi de 1781 à 1791 au régiment de Flandre-Infanterie.
[Élu lieutenant-colonel en second en février 1793)
- Lieutenant : Jean-Baptiste DEPLAIGNE
Né à Chénérailles en 1770. Fils d’un tailleur d’habit.
- Sous-lieutenant : Léonard DUMONT
Né à Ahun en 1771. Fils de marchand.
1ère compagnie de chasseurs
- Capitaine : Pierre MATIVET
Né à Saint-Médard-La Rochette en 1771. Fils de cultivateur. Etudiant.
- Lieutenant : Augustin PAUJOUX
- Sous-lieutenant : Pierre PINET
Né à La Souterraine en 1773. Fils de négociant.
2e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Joseph TIXIER
Né à Bourganeuf en 1760. Fils de marchand.
- Lieutenant : Gilbert PICOT
Né à Boussac en 1776. Fils de cabaretier. A servi 8 ans comme canonnier au Corps royal des Canonniers-matelots.
- Sous-lieutenant : Jean-Baptiste BORDE
Né à Bourganeuf en 1766.
3e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Antoine-André MARCHANDON
Né à Saint-Vaury en 1771. Etudiant en droit.
- Lieutenant : Joseph MAGE
Né à Aubusson en 1771. Fils de négociant. Etudiant. A servi dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI.
- Sous-lieutenant : Félix FAUCHIER
Né à Guéret en 1773. Fils de négociant.
Cadres des compagnies formées ultérieurement :
4e compagnies de chasseurs (formée au bataillon le 1er janvier 1793 avec 28 volontaires arrivés de Guéret depuis le 28 oct. et 10 hommes tirés de chacune des autres compagnies)
- Capitaine : François FAUCHIER
- Lieutenant : Joseph LAGOUTTE
Né à Guéret [déchu par arrêté des représentants aux armées le 4 mai 1793]
- Sous-lieutenant : Antoine COURSAGET
Né à Aubusson en 1769
5e compagnie (formée à Guéret le 26 décembre 1792 à partir d’un noyau de 47 volontaires du district de La Souterraine; a rejoint le bataillon le 18 janvier 1793).
- Capitaine : Jacques MALIEURAT
Né à Jarnages en 1774.
- Lieutenant : Léonard DESCHAMPS
Né à Sannat en 1772. Fils de bourgeois.
- Sous-lieutenant : Léonard LETANG
Né en 1777 à Bénévent.
6e compagnie de chasseurs (formée au bataillon le 5 mars 1793 par un noyau de 47 recrues parties de Guéret les 1er janvier, et 12 le 14 février, et un prélèvement sur les anciens volontaires)
Capitaine : Antoine-Nicolas MORIZOT
(Précédemment adjudant-major)
Lieutenant : Valéry-Hieronimus VOISIN (ou VOYSIN)
Né à Guéret. A servi dans les troupes de ligne.
Sous-lieutenant : Jean-Baptiste FRADET
Né à La Celle-Dunoise en 1774. Fils de fermier. Sergent des grenadiers à la formation.
Compagnie de canonniers (formée le 1er avril 1793) :
- Lieutenant : Antoine COURSAGET
(Précédemment sous-lieutenant de la 4e compagnie)
7e et 8e compagnies (formées du 1er au 3 juin avec 550 recrues des districts de Cusset (Alleir), de Roanne (Rhône-et-Loire) et de Tulle (Corrèze)
7e compagnies de chasseurs
- Capitaine : Nicolas GROEBLY
Né à Dunebourg (Meurthe) en 1740. Soldat au régiment suisse de Viguier en 1759, Caporal en 1762, sergent en 1782, sergent-major et licencié en 1792. Instructeur du bataillon en 1792.
- Lieutenant : Léonard DUMONT
Précédemment sous-lieutenant de la compagnie de grenadiers.
- Sous-Lieutenant : Jacques LAFOND
Né à Chamborand en 1765. Fils de laboureur. Précédemment sergent-major au bataillon.
8e compagnie de chasseurs
- Capitaine : Joseph MAGE
Précédemment lieutenant de la 3e compagnie.
- Lieutenant : Simon CANON
Né à Lépaud en 1774
- Sous-lieutenant : Sylvain VINCENT
Né à Bourg d’Hem en 1769. Précédemment sergent-major des grenadiers, puis adjudant sous-officier.
Etat des cadres le 8 messidor an II (26 juin 1794) au moment de l’amalgame :
Lieutenant-col. en 1er : C. L. GUDIN
Lieutenant-col. en 2e : N. ARNOULT
Quartier-maître : A. L. GUILLON
Adjudant-major : L. ROUCHON
Chirurgien : P. BLANDIN
Grenadiers :
Capitaine : G. PICOT ; Lieutenant : J. DEPLAIGNE; Sous-lieutenant : J. RAMBERT
1ère compagnie :
Capitaine : P. MATHIVET ; Lieutenant : P. E. PIGNET; Sous-lieutenant : J. SIMON
2e compagnie
Capitaine : J. TIXIER; Lieutenant : C. DORET; Sous-lieutenant : J. B. MÉCHIN
3e compagnie
Capitaine : A. MARCHANDON; Lieutenant : L. DELESTANG; Sous-lieutenant : L. MEUNIER
4e compagnie
Capitaine : R. COLSON ; Lieutenant : L. DESCHAMP ; Sous-lieutenant : L. POISONNIER
5e compagnie
Capitaine : F. FAUCHIER ; Lieutenant : J. GAMICHON ; Sous-lieutenant : F. FILLIOUX
6e compagnie
Capitaine : A.N. MORIZOT ; Lieutenant : J. B. FRADET ; Sous-lieutenant : JA. CONTENET
7e compagnie
Capitaine : N. GROEBLY ; Lieutenant : L. DUMONT ; Sous-lieutenant : J. LAFOND
8e compagnie
Capitaine : J. MAGE ; Lieutenant : vacant; Sous-lieutenant : S. VINCENT
Canonniers
Lieutenant : G. COURSAGER ; Sous-lieutenant : L. FRANÇOIS
Olivier Siffrin- disputatio
- Messages : 33
Date d'inscription : 28/08/2011
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Re: Creuse volontaires
Bonsoir,
Suite et non pas fin (il reste toujours quelque chose à trouver) pour le département de la Creuse.
G. Dumont, que nous suivons pour l’essentiel dans ce qui suit, a dans son travail sur les levées d’hommes en Creuse de 1791 à 1793 (1) relevé et comptabilisé les levées et formations suivantes :
- 1er bataillon de volontaires nationaux (formé le 13 oct. 1791) = 563 hommes
- Grenadier et chasseurs, ou 2e bataillon de la Creuse (formé le 21 sept. 1792) = 364 hommes
- Complément de l’armée de ligne = 85 hommes
- Complément des 1er et 2e bataillons = 305 hommes
- Camp de Soissons (2 compagnies) = 200 hommes
- Compagnie franches (décret sur la formation de 54 compagnies franches) = 0
- Levée des 300 000 hommes et levées pour la Vendée = 3 600 hommes
- Levée des 30 000 cavaliers = 50 hommes
- Levée de canonniers = 0
- Levée en masse = 3 000
- Divers = 305
Autres levées de 1792.
Les compagnies franches.
Les levées destinées à la formation des 54 compagnies franches (décret du 28 mai 1792), dont l’application a été très mollement mise en œuvre dans le département qu’à partir du mois de juillet, n’a pas dû donner beaucoup de résultat. Le ministre de la Guerre avait d’ailleurs dès le 12 juillet donné l’ordre de « diriger sur Nîmes ou Saint-Esprit les citoyens qui se feront inscrire dans les compagnies franches et dans la Légion Franche de l’armée du Midi sous M . de Montesquiou » (2).
Les compagnies du camp de Soissons.
Les compagnies levées pour le camp de Soissons le furent dans le cadre de la loi du 22 juillet portant formation de 42 bataillons de Réserve. A ce titre, la Creuse était appelée à fournir 600 hommes, soit 6 compagnies de 100 hommes qui, une fois levées et formées, devaient sous la conduite de chefs de conduite élus pour la route se rendre à Soissons pour participer à la formation d’un camp sous Paris.
Seules deux compagnies de 100 hommes purent être levées. Elles partirent de Guéret les 12 et 13 septembre (3). Les autorités du département ayant déjà les plus grandes difficultés à lever des hommes pour le bataillon de grenadiers et chasseurs (2e de la Creuse), en cours de constitution au même moment, il décida le 14 septembre de suspendre la formation des quatre autres compagnies destinées au camp de Soissons. Elles ne furent jamais levées ensuite.
Les deux compagnies levées pour le camp de Soissons sont sans aucun doute ces deux compagnies de la Creuse dont le Journal militaire indique la présence à Meaux le 1er janvier 1793, en les nommant d’ailleurs « compagnies franches » (4). Il est très plausible qu’elles entrèrent dans la composition de l’un des bataillons dit de Réserve formés à partir des multiples compagnies arrivées de tous les départements.
Levées et formations de 1793.
Jérôme Croyet a donné sur le forum la photographie de l’état de situation d’un 3ème bataillon de la Creuse, à l’effectif extrêmement réduit, dans l’armée de l’Ouest, division de Luçon, daté du 19 fructidor an II (5 sept. 1794) (5). A notre avis, il ne peut s’agir d’un bataillon de volontaires nationaux de la Creuse réellement et légalement levé, formé et organisé au titre des différentes lois de 1791 et 1792 portant création des bataillons de volontaires nationaux. Les nomenclatures officielles des bataillons levés et formés de 1791 à 1793 comme les monographies et articles sur le sujet ne mentionnent jamais d’autres bataillons que le 1er bataillon de volontaires nationaux de la Creuse et le bataillon de grenadiers et chasseurs, dit 2e bataillon de la Creuse. Ce 3e bataillon de la Creuse, abusivement et non réglementairement ainsi nommé, est sans doute le regroupement provisoire en corps ou en bataillon de marche de compagnies originaires de la Creuse levées dans le cadre de la levée des 300 000 hommes, ou plus sûrement des levées pour la Vendée ou de la levée en masse (6).
Levée des 300 000 hommes et levées pour la Vendée.
Ces deux phases dans les levées d’hommes sont concomitantes, et je reprends ici encore largement le travail de G. Dumont pour en donner l’essentiel.
Par le décret du 24 février 1793 sur la levée des 300 000 hommes, la Creuse se voyait tenu de fournir un contingent de 3546 hommes. Une répartition fut établie entre districts, puis communes, et la désignation des requis par votes fut la règle quasiment partout. L’opposition à cette nouvelle levée se manifesta essentiellement par une très forte insoumission et des désertions précoces dans les contingents en attente de départ. G. Dumont estime à 1200 le nombre d’hommes réellement fourni au titre de la loi du 24 février.
Ces recrues entrèrent en majorité dans les 4e, 5e, 6e bataillons des Côtes maritime de l’Ouest.
Au moment même où s’effectuaient ces levées, le commencement des troubles dans l’Ouest forçait l’administration du département des Deux-Sèvres à demander de l’aide aux départements voisins. Le Directoire de la Creuse décidait dès le 18 mars de requérir 200 gardes nationaux des différents districts pour les envoyer à « Parthenay, point de réunion des troupes qui doivent marcher au secours du département des Deux-Sèvres ». Ce détachement quitta effectivement le département.
Un nouveau détachement de 200 gardes nationaux fut levé, toujours après répartition des contingents entre district, après un appel au secours du département de la Vienne, le 6 mai. Ces hommes furent toutefois retenus et casernés à Guéret sur ordre des représentants Monestier et Petitjean. Le 13 mai, le département décida une nouvelle levée de 500 hommes, à réunir à La Souterraine « pour y être organisés en compagnies de 100 hommes à diriger au fur et à mesure sur Poitiers ». Il semble que seul une centaine ait pu être levé, et le département déclara qu’il ne pouvait former qu’une nouvelle compagnie complète, et sans pouvoir l’armer.
Le représentant Meaulle, chargé par la Convention d’organiser la levée de troupes dans les départements du Centre et de l’Ouest pour combattre la rébellion vendéenne, décida d’envoyer à Tours les deux compagnies levées le 6 mai et casernés à Guéret. Après l’attente de leur habillement et de leur équipement et armement, diminuées par les défections (effectifs de 41 pour la première, de 60 pour la seconde), elles partirent effectivement pour Tours le 3 septembre.
Parlant des différents contingents envoyés vers la Vendée, G. Dumont écrit : « Nous n’avons pu, faute de documents, identifier tous les détachements fournis. Mais il semble bien que quatre d’entre eux formèrent finalement les compagnies dites 1ère, 2e, 3e et 4e de la Creuse que nous retrouvons plus tard » (7). Ces quatre compagnies pourraient peut-être correspondre à ce « 3e bataillon » creusois de la division de Luçon, qui d’après les quatre capitaines cités dans l’état de situation, devait compter quatre compagnies.
Levée en masse.
Dans le cadre des réquisitions décidées par le décret du 23 août 1793 sur la Levée en masse, la Creuse était tenue de fournir 5619 hommes, soit 7 bataillons, destinés d’abord à rejoindre l’armée des Alpes. G. Dumont a pu établir que le résultat des efforts des autorités du département permit le départ de 3002 hommes (8)
Les Creusois furent en définitive envoyés à l’armée de l’Ouest, et G. Dumont a relevé l’affectation de certains bataillons et compagnies de requis
- Le 6 frimaire an II (26 nov. 1793), le capitaine Rouchon, commandant la compagnie de Bourganeuf, demanda la réunion de ses recrues avec celles de Felletin et d’Aubusson pour former un bataillon complet, et l’agent supérieur donna son accord. « Mais nous ne l’avons pas pu suivre », écrit G. Dumont. (9)
- 84 hommes du district de Guéret dans le 1er Mayenne-et-Loire, le 6 nivôse an II (26 déc. 1793)
- le bataillon de 650 hommes du district d’Evaux fut incorporé le 27 fructidor an II (13 sept. 1794) dans le 3e bataillon de l’Allier, avec 50 réquisitionnaires d’Aubusson
- 80 requis du district de Guéret dans le 11e de Paris, le 27 fructidor an II (13 sept. 1794)
- 500 requis dans le 4e du Loiret, le 1er vendémiaire an III (22 sept. 1794)
- 37 requis dans le 3e des Vosges, le 11 vendémiaire an III (2 octobre 1794)
- 80 requis dans le 5e du Calvados, le 13 nivôse an III (2 janvier 1795)
- Et aussi 191 requis dans le 77e régiment d’infanterie.
(1) G. Dumont, Les levées … p. 540
(2) Archives de la Guerre, cité dans G. Dumont , op. cit, p. 517
(3) G. Dumont, op. cit., p. 524-527. Les chefs de conduites des deux compagnies formées étaient, pour la première (Boussac, Felletin, La Souterraine) J.B. Lavaud, capitaine, Jean Salleneuve, sergent-major, J.B. Villatte, caporal-fourrier ; pour la deuxième (Aubusson, Bourganeuf, Evaux, Guéret) J.B. de Fournoux, capitaine, J.M. Grellet, sergent-major, P.C. Gorry ou Gaury, caporal-fourrier.
(4) Journal militaire, 1er janvier 1793, p. 15.
(5)
[Mettre ici copie de la pièce, si possible]
(6) Il est également exclu que ce 3e bataillon soit identifié comme étant le 1er ou 2e bataillon renommé suite à une inattention ou une erreur d’écriture. Les 1er et 2e bataillons n’ont jamais stationné ni combattu dans l’Ouest. On le sait aussi, les levées de compléments destinés aux 1er et 2e bataillons, faites en 1792 et au tout début de 1793, ont bien rejoint ces corps ( Voir ci-dessus Historiques des 1er et 2e bataillons de la Creuse).
(7) G. Dumont, op. cit, p. 534
(8) G. Dumont, op. cit., p. 536-539
(9) Autre hypothèse pour identifier l’origine de cette mention d’un 3e bataillon de la Creuse.
Suite et non pas fin (il reste toujours quelque chose à trouver) pour le département de la Creuse.
G. Dumont, que nous suivons pour l’essentiel dans ce qui suit, a dans son travail sur les levées d’hommes en Creuse de 1791 à 1793 (1) relevé et comptabilisé les levées et formations suivantes :
- 1er bataillon de volontaires nationaux (formé le 13 oct. 1791) = 563 hommes
- Grenadier et chasseurs, ou 2e bataillon de la Creuse (formé le 21 sept. 1792) = 364 hommes
- Complément de l’armée de ligne = 85 hommes
- Complément des 1er et 2e bataillons = 305 hommes
- Camp de Soissons (2 compagnies) = 200 hommes
- Compagnie franches (décret sur la formation de 54 compagnies franches) = 0
- Levée des 300 000 hommes et levées pour la Vendée = 3 600 hommes
- Levée des 30 000 cavaliers = 50 hommes
- Levée de canonniers = 0
- Levée en masse = 3 000
- Divers = 305
Autres levées de 1792.
Les compagnies franches.
Les levées destinées à la formation des 54 compagnies franches (décret du 28 mai 1792), dont l’application a été très mollement mise en œuvre dans le département qu’à partir du mois de juillet, n’a pas dû donner beaucoup de résultat. Le ministre de la Guerre avait d’ailleurs dès le 12 juillet donné l’ordre de « diriger sur Nîmes ou Saint-Esprit les citoyens qui se feront inscrire dans les compagnies franches et dans la Légion Franche de l’armée du Midi sous M . de Montesquiou » (2).
Les compagnies du camp de Soissons.
Les compagnies levées pour le camp de Soissons le furent dans le cadre de la loi du 22 juillet portant formation de 42 bataillons de Réserve. A ce titre, la Creuse était appelée à fournir 600 hommes, soit 6 compagnies de 100 hommes qui, une fois levées et formées, devaient sous la conduite de chefs de conduite élus pour la route se rendre à Soissons pour participer à la formation d’un camp sous Paris.
Seules deux compagnies de 100 hommes purent être levées. Elles partirent de Guéret les 12 et 13 septembre (3). Les autorités du département ayant déjà les plus grandes difficultés à lever des hommes pour le bataillon de grenadiers et chasseurs (2e de la Creuse), en cours de constitution au même moment, il décida le 14 septembre de suspendre la formation des quatre autres compagnies destinées au camp de Soissons. Elles ne furent jamais levées ensuite.
Les deux compagnies levées pour le camp de Soissons sont sans aucun doute ces deux compagnies de la Creuse dont le Journal militaire indique la présence à Meaux le 1er janvier 1793, en les nommant d’ailleurs « compagnies franches » (4). Il est très plausible qu’elles entrèrent dans la composition de l’un des bataillons dit de Réserve formés à partir des multiples compagnies arrivées de tous les départements.
Levées et formations de 1793.
Jérôme Croyet a donné sur le forum la photographie de l’état de situation d’un 3ème bataillon de la Creuse, à l’effectif extrêmement réduit, dans l’armée de l’Ouest, division de Luçon, daté du 19 fructidor an II (5 sept. 1794) (5). A notre avis, il ne peut s’agir d’un bataillon de volontaires nationaux de la Creuse réellement et légalement levé, formé et organisé au titre des différentes lois de 1791 et 1792 portant création des bataillons de volontaires nationaux. Les nomenclatures officielles des bataillons levés et formés de 1791 à 1793 comme les monographies et articles sur le sujet ne mentionnent jamais d’autres bataillons que le 1er bataillon de volontaires nationaux de la Creuse et le bataillon de grenadiers et chasseurs, dit 2e bataillon de la Creuse. Ce 3e bataillon de la Creuse, abusivement et non réglementairement ainsi nommé, est sans doute le regroupement provisoire en corps ou en bataillon de marche de compagnies originaires de la Creuse levées dans le cadre de la levée des 300 000 hommes, ou plus sûrement des levées pour la Vendée ou de la levée en masse (6).
Levée des 300 000 hommes et levées pour la Vendée.
Ces deux phases dans les levées d’hommes sont concomitantes, et je reprends ici encore largement le travail de G. Dumont pour en donner l’essentiel.
Par le décret du 24 février 1793 sur la levée des 300 000 hommes, la Creuse se voyait tenu de fournir un contingent de 3546 hommes. Une répartition fut établie entre districts, puis communes, et la désignation des requis par votes fut la règle quasiment partout. L’opposition à cette nouvelle levée se manifesta essentiellement par une très forte insoumission et des désertions précoces dans les contingents en attente de départ. G. Dumont estime à 1200 le nombre d’hommes réellement fourni au titre de la loi du 24 février.
Ces recrues entrèrent en majorité dans les 4e, 5e, 6e bataillons des Côtes maritime de l’Ouest.
Au moment même où s’effectuaient ces levées, le commencement des troubles dans l’Ouest forçait l’administration du département des Deux-Sèvres à demander de l’aide aux départements voisins. Le Directoire de la Creuse décidait dès le 18 mars de requérir 200 gardes nationaux des différents districts pour les envoyer à « Parthenay, point de réunion des troupes qui doivent marcher au secours du département des Deux-Sèvres ». Ce détachement quitta effectivement le département.
Un nouveau détachement de 200 gardes nationaux fut levé, toujours après répartition des contingents entre district, après un appel au secours du département de la Vienne, le 6 mai. Ces hommes furent toutefois retenus et casernés à Guéret sur ordre des représentants Monestier et Petitjean. Le 13 mai, le département décida une nouvelle levée de 500 hommes, à réunir à La Souterraine « pour y être organisés en compagnies de 100 hommes à diriger au fur et à mesure sur Poitiers ». Il semble que seul une centaine ait pu être levé, et le département déclara qu’il ne pouvait former qu’une nouvelle compagnie complète, et sans pouvoir l’armer.
Le représentant Meaulle, chargé par la Convention d’organiser la levée de troupes dans les départements du Centre et de l’Ouest pour combattre la rébellion vendéenne, décida d’envoyer à Tours les deux compagnies levées le 6 mai et casernés à Guéret. Après l’attente de leur habillement et de leur équipement et armement, diminuées par les défections (effectifs de 41 pour la première, de 60 pour la seconde), elles partirent effectivement pour Tours le 3 septembre.
Parlant des différents contingents envoyés vers la Vendée, G. Dumont écrit : « Nous n’avons pu, faute de documents, identifier tous les détachements fournis. Mais il semble bien que quatre d’entre eux formèrent finalement les compagnies dites 1ère, 2e, 3e et 4e de la Creuse que nous retrouvons plus tard » (7). Ces quatre compagnies pourraient peut-être correspondre à ce « 3e bataillon » creusois de la division de Luçon, qui d’après les quatre capitaines cités dans l’état de situation, devait compter quatre compagnies.
Levée en masse.
Dans le cadre des réquisitions décidées par le décret du 23 août 1793 sur la Levée en masse, la Creuse était tenue de fournir 5619 hommes, soit 7 bataillons, destinés d’abord à rejoindre l’armée des Alpes. G. Dumont a pu établir que le résultat des efforts des autorités du département permit le départ de 3002 hommes (8)
Les Creusois furent en définitive envoyés à l’armée de l’Ouest, et G. Dumont a relevé l’affectation de certains bataillons et compagnies de requis
- Le 6 frimaire an II (26 nov. 1793), le capitaine Rouchon, commandant la compagnie de Bourganeuf, demanda la réunion de ses recrues avec celles de Felletin et d’Aubusson pour former un bataillon complet, et l’agent supérieur donna son accord. « Mais nous ne l’avons pas pu suivre », écrit G. Dumont. (9)
- 84 hommes du district de Guéret dans le 1er Mayenne-et-Loire, le 6 nivôse an II (26 déc. 1793)
- le bataillon de 650 hommes du district d’Evaux fut incorporé le 27 fructidor an II (13 sept. 1794) dans le 3e bataillon de l’Allier, avec 50 réquisitionnaires d’Aubusson
- 80 requis du district de Guéret dans le 11e de Paris, le 27 fructidor an II (13 sept. 1794)
- 500 requis dans le 4e du Loiret, le 1er vendémiaire an III (22 sept. 1794)
- 37 requis dans le 3e des Vosges, le 11 vendémiaire an III (2 octobre 1794)
- 80 requis dans le 5e du Calvados, le 13 nivôse an III (2 janvier 1795)
- Et aussi 191 requis dans le 77e régiment d’infanterie.
(1) G. Dumont, Les levées … p. 540
(2) Archives de la Guerre, cité dans G. Dumont , op. cit, p. 517
(3) G. Dumont, op. cit., p. 524-527. Les chefs de conduites des deux compagnies formées étaient, pour la première (Boussac, Felletin, La Souterraine) J.B. Lavaud, capitaine, Jean Salleneuve, sergent-major, J.B. Villatte, caporal-fourrier ; pour la deuxième (Aubusson, Bourganeuf, Evaux, Guéret) J.B. de Fournoux, capitaine, J.M. Grellet, sergent-major, P.C. Gorry ou Gaury, caporal-fourrier.
(4) Journal militaire, 1er janvier 1793, p. 15.
(5)
[Mettre ici copie de la pièce, si possible]
(6) Il est également exclu que ce 3e bataillon soit identifié comme étant le 1er ou 2e bataillon renommé suite à une inattention ou une erreur d’écriture. Les 1er et 2e bataillons n’ont jamais stationné ni combattu dans l’Ouest. On le sait aussi, les levées de compléments destinés aux 1er et 2e bataillons, faites en 1792 et au tout début de 1793, ont bien rejoint ces corps ( Voir ci-dessus Historiques des 1er et 2e bataillons de la Creuse).
(7) G. Dumont, op. cit, p. 534
(8) G. Dumont, op. cit., p. 536-539
(9) Autre hypothèse pour identifier l’origine de cette mention d’un 3e bataillon de la Creuse.
Olivier Siffrin- disputatio
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Re: Creuse volontaires
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: Creuse volontaires
Concernant l’envoi des compagnies de volontaires de la Creuse en Vendée et la pénurie d’armes, cette lettre du commissaire dans les départements du Centre et de l’Ouest, Méaulle, écrite à Guéret le 12 juillet 1793 :
« En exécution du décret du 24 juin, j'ai parcouru les départements de Seine-et-Marne, de l’Yonne, Saône-et-Loire, du Puy-de-Dôme et de la Creuse, pour y inviter les citoyens à prendre les armes contre les rebelles de la Vendée.
Partout les citoyens ont montré le plus grand zèle, partout j’ai trouvé des républicains prêts à marcher contre les royalistes et les brigands ; mais il m’a été impossible de répondre au courage et au dévouement des généreux défenseurs de la République : le défaut d'armes m'a mis dans la fâcheuse nécessité de borner mes réquisitions, contre le gré même des patriotes. Au lieu de 10 000 hommes dont j'aurais pu, pour ma part, renforcer l'armée de la Vendée, j’en
procurerai uniquement 4 000.
Aujourd'hui, dans la ville de Guéret, j'ai été en quelque sorte forcé par l’ardeur républicaine. Je délibérais au département avec les autorités constituées ; après quelques discussions, j'avais, à raison des travaux de la campagne, du grand nombre de citoyens déjà fournis par le département de la Creuse, et de la pénurie des armes, arrêté de ne requérir sur-le-champ qu'une compagnie de volontaires ; j’ai été entouré par des jeunes gens ; ils m'ont demandé, avec le plus vif empressement, de les mettre tous en réquisition. « Que faisons-nous ici ? me disaient-ils. Quoi ! nous restons dans l'inaction quand nos frères de Nantes sont assaillis par des hordes de brigands. Menez-nous donc promptement à la Vendée, vous verrez que nous saurons venger les mânes de nos frères immolés par le couteau des prêtres. »
J’ai cédé un vœu aussi fortement exprimé. Je demande, citoyens nos collègues, que vous ordonniez au ministre de la guerre de faire parvenir à Tours 200 fusils pour l'armement des volontaires du département de la Creuse. J'espère que dans douze ou quinze jours les jeunes gens dont je vous ai parlé, formés en compagnie, seront réunis dans cette ville, que je leur ai indiquée pour lieu de leur rassemblement. »
« En exécution du décret du 24 juin, j'ai parcouru les départements de Seine-et-Marne, de l’Yonne, Saône-et-Loire, du Puy-de-Dôme et de la Creuse, pour y inviter les citoyens à prendre les armes contre les rebelles de la Vendée.
Partout les citoyens ont montré le plus grand zèle, partout j’ai trouvé des républicains prêts à marcher contre les royalistes et les brigands ; mais il m’a été impossible de répondre au courage et au dévouement des généreux défenseurs de la République : le défaut d'armes m'a mis dans la fâcheuse nécessité de borner mes réquisitions, contre le gré même des patriotes. Au lieu de 10 000 hommes dont j'aurais pu, pour ma part, renforcer l'armée de la Vendée, j’en
procurerai uniquement 4 000.
Aujourd'hui, dans la ville de Guéret, j'ai été en quelque sorte forcé par l’ardeur républicaine. Je délibérais au département avec les autorités constituées ; après quelques discussions, j'avais, à raison des travaux de la campagne, du grand nombre de citoyens déjà fournis par le département de la Creuse, et de la pénurie des armes, arrêté de ne requérir sur-le-champ qu'une compagnie de volontaires ; j’ai été entouré par des jeunes gens ; ils m'ont demandé, avec le plus vif empressement, de les mettre tous en réquisition. « Que faisons-nous ici ? me disaient-ils. Quoi ! nous restons dans l'inaction quand nos frères de Nantes sont assaillis par des hordes de brigands. Menez-nous donc promptement à la Vendée, vous verrez que nous saurons venger les mânes de nos frères immolés par le couteau des prêtres. »
J’ai cédé un vœu aussi fortement exprimé. Je demande, citoyens nos collègues, que vous ordonniez au ministre de la guerre de faire parvenir à Tours 200 fusils pour l'armement des volontaires du département de la Creuse. J'espère que dans douze ou quinze jours les jeunes gens dont je vous ai parlé, formés en compagnie, seront réunis dans cette ville, que je leur ai indiquée pour lieu de leur rassemblement. »
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Re: Creuse volontaires
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
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Très bon tout cela, merci Jérôme !
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