Le général Peyron

Louis-Hippolyte Peyron né à Auribeau dans les Basses-Alpes en 1756. Volontaire corps d’artillerie de la Marine en 1774, sert dans la division de Toulon, sur la frégate l’Aimable 1775-1777, sur la frégate la Gracieuse en 1778, sur le Vaisseau Le Sagittaire en 1778 et 1779, sur le Vaisseau l’Eveillé en 1782 et 1783, sur la Corvette La Sémillante en 1783. Sergent en 1784, congédié en 1785. Officier dans la Garde Nationale de Toulon, chargé d’une mission par le ministre de la Marine en juin 1793. Arrêté à Marseille par les fédéralistes, il est nommé Adjudant-chef de Brigade à l’Armée du Siège de Toulon en septembre 1793. Il suit le général Doppet à l’Armée des Pyrénées-Orientales en novembre. Il est nommé Général de Brigade et commandant la place de Perpignan en janvier 1794. Il suit Doppet en Cerdagne, puis participe à l’expédition de Ripoll en juin 1794. Chargé d’une mission, il quitte son poste et part pour Paris. Il est destitué pour ce fait le 10 octobre 1794. Il est réintégré ayant participé à la défense de la Convention Nationale lors de la journée de Vendémiaire, octobre 1795. Agent militaire chargé de lutter contre la désertion à Paris, commandant du département des Basses-Alpes en décembre, il est invité à cesser ses fonctions suite à ses dilapidations en juin 1796. Il se retire à Marseille après sa révocation, mais il est arrêté par le général Willot et incarcéré au fort Saint-Jean d’où il s’évade le 26 octobre. Il se rend à Paris où il obtînt une remise en liberté provisoire le 4 février 1797. Il passe volontairement et sans ordres à l’Armée d’Italie, chargé de dépêches pour Gênes, il est acquitté par un Conseil de Guerre en février 1798. Aurait du partir pour l’Orient en 1799, il reste sur place, commandant la Vallée d’Oneille en juin 1799, puis les troupes destinées à s’embarquer pour Malte en septembre. Sans emploi, admis au traitement de réforme en mai 1800, puis à la retraite en 1811. Il meurt au Castellet dans le Var le 5 juillet 1814. Georges Six, dictionnaire. Griois écrit de lui :

« Le général Peyron, provençal, commandant alors à Perpignan, se faisait remarquer par son éloquence boursouflée de lieux communs de républicanisme. Son affectation de sentiments généreux et de dévouement patriotique était tellement exagérée qu’on en fit justice au sein même de l’Assemblée. Il avait du rejoindre l’armée avant de partir, il fit ses adieux au club par un discours emphatique qu’il termina en s’écriant d’une voix de ténor « demain je serai aux avants-postes, sur telle position qu’il désigna, et si vous apprenez qu’elle est tombée au pouvoir de l’ennemi, vous apprendrez en même temps que Peyron est mort… ». Mais peu de jours après dans une affaire où nous fûmes complètement battus, les espagnols s’emparèrent de cette position et le lendemain un membre du club montant à la tribune, donna ces tristes détails : « ce qui rend l’événement plus cruel encore, c’est que nous avons à déploer la perte du brave général Peyron, vous n’avez pas oublié ses dernieres paroles son héroïque dévouement lui aura coûté la vie ». A l’instant tous les yeux se portèrent sur le pauvre général qui rentré des premiers dans Perpignan après la déroute, venait sans doute débiter ses grandes phrases accoutumées, les éclats de rire et les huées lui fermèrent la bouche ». Le petit fils de Griois ajoute « Bonaparte qui en savait long sur son compte, le traitait de mauvais officier et qui n’est bon à rien » .