le maréchal Masséna

une émission radio en deux parties sur le maréchal Masséna :

https://www.youtube.com/watch?v=5JLo6Nrzj4Q

deuxième partie :

https://www.youtube.com/watch?v=-ElukDjp7PI

Pendant la Bataille de Wagram (juillet 1809), la division Boudet harcelée par la cavalerie autrichienne menaçait de désorganiser d’autres divisions françaises vers lesquelles elle se dirigeait. Il fallait donc l’avertir et l’en éloigner pour éviter une catastrophe. Masséna, à ce moment de la bataille, n’avait qu’un aide de camp disponible : son… fils Prosper Masséna. Survint alors l’infortuné Marbot, avec sa monture épuisée, à qui il confia l’ordre dangereux de transmettre le message. Ce dernier, fidèle à l’honneur militaire, s’acquitta de la mission mais sans pouvoir retenir quelques regrets devant son maréchal : « J’aurais dû me taire ; mais indigné d’un égoïsme aussi peu déguisé, je ne pus m’empêcher de répondre, et cela devant plusieurs généraux ». Masséna eut longtemps contre lui une « rancune tenace ». Il n’est pas inutile de préciser que son fils, par bravade ou fierté, décida tout de même d’accompagner Marbot. Ce geste ne manqua pas de plaire à ce dernier.

Remarquable général dont la dernière biographie remonte aux sixties! il serait temps de renouveler la bio de ce grand capitaine qui sauva la France en 1799.

Le capitaine François Philippe, volontaire au 3e bataillon du Mont Blanc, servant ensuite dans la 18e demi-brigade légère de première formation, puis dans la 29e demi-brigade légère de seconde formation, a écrit des mémoires avant sa mort précoce, il avait eu une jambe gelée dans les Alpes durant les quartiers d'hiver (1794-1795), revînt à son poste, il fut couvert de blessures terribles, coups de feu, de sabre, et de lance à la traversée du pont de Lodi (10 mai 1796). Invalide et estropié, il fut momentanément affecté au service des places, commandant les îles de Sainte-Marguerite, puis obtenant son congé, il mourut en 1803. Il a écrivit quelques lignes au vitriol sur le maréchal Masséna et à une époque (été 1795) où il était censé (selon la légende), être aimé de ses soldats, je fus surpris moi-même de la lecture de son opinion. Si le futur maréchal fut effectivement le vainqueur de Souvorov dans les batailles de Zurich (1799), général russe qui rentra "en slip" dans une retraite digne de celle des Français en Russie, avec une armée totalement décimée et accablée, Masséna fut aussi l'homme des pillages, déjà en Italie, et comme le dit Philippe bien avant la fameuse campagne de Bonaparte, en Espagne et au Portugal, il se montra le plus âpre des pillards. Un grand soldat, grand général, un des rares capables de commander en chef une armée parmi ses pairs, il fut aussi l'homme vénal, intéressé aux gains, des femmes, du luxe, le capitaine Philippe lui prête un désintérêt du sang de ses hommes, comme c'était le cas de Murat par exemple, prompt à éreinter ses troupes et à les envoyer à la mort, voici l'extrait :

En arrivant à Albenga, nous apprîmes des détails sur les derniers événements de l’armée d’Italie. Nous apprîmes par des camarades comment Masséna avait fait égorger plus de 600 hommes pour vouloir reprendre la redoute de Melogno, défendue par une forte artillerie et 1 500 hommes. Nous apprîmes comment, après y être monté deux fois sans succès, le soldat se disposait à y monter pour la troisième fois, lorsque les officiers s’offrirent à former eux-mêmes une avant-garde pour l’encourager, comment 60 d’entre eux restèrent morts ou blessés, comment aucun officier supérieur ne parut dans toutes les affaires, excepté l’adjudant-général Lefèvre, qui y fut blessé, comment le même général a bien voulu permettre que tous les magasins de la République fussent pillés et volés. Ces nouvelles, données par des témoins de l’action, nous donnèrent un triste augure de l’homme à qui nous devions obéir.