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Les parricides des Boissettes, Seine-et-Marne

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Les parricides des Boissettes, Seine-et-Marne Empty Les parricides des Boissettes, Seine-et-Marne

Message  Laurent Mar 6 Déc - 13:55

Baron Despatys, Magistrats et Cri
minels, 1795-1844, d’après les mémoires de Gaillard, ancien président à la Cour de Justice Criminelle de Seine-et-Marne, Conseiller à la Cour Impériale de Paris, Conseiller en Cassation, Librairie Plon, Paris, 1913.

affaire le parricide des Boissettes (août 1800-1801).

"Trois ans et demi après l'incendie et le pillage de la ferme de la Hotte à Favières près de Tournan, le massacre de tous ses habitants en avril 1797, triple crime dont les auteurs restèrent inconnus, un odieux parricide fut commis à la porte de Melun.

Un vigneron fort âgé, nommé Chartrettes, habitant de Boissettes, qui s'était dessaisi de ses propriétés en faveur de ses 5 enfants, à la charge de lui faire chacun une rente viagère de 25 francs, s'était rendu un jour de la fin d'août 1800, à Boissise la Bertrand, pour assister à la noce d'un neveu. Le soir même, il disparut. On ne s'aperçut de sa disparition que le 3ème jour, ses voisins le croyant resté à Boissise la Bertrand, habité par trois de ses enfants. Les environs du village furent explorés ce jour-là, sans résultat.

Le lendemain, on vit flotter sur la Seine, en face de Boissettes, un chapeau. Bientôt on aperçut embarrassée dans les joncs, à peu de distance de la berge, une redingote qu'on reconnut pour appartenir à Chartrettes, le chapeau, qu'on parvînt à saisir lui avait également appartenu. Boissise la Bertrand étant en aval de la Seine, par rapport à Boissettes, la redingote ne pouvait avoir remonté le courant, on en conclut que le vieillard avait regagné son domicile. Il portait sa redingote en guise de manteau sans l'emmancher, ce qui expliquait comme elle était séparée du cadavre qu'on supposait dans le fleuve. On ne tarde pas en effet à l'y retrouver. Il ne portait aucun blessure, aucune contusion, aucune trace de violence, ce qui semblait établir que Chartrettes s'était laissé tomber dans l'eau. Ayant assisté à un repas de noce, il pouvait avoir bu plus qu'à son ordinaire, d'un autre côté, Boissettes et Boissise la Bertrand, sont reliés par un chemin longeant la Seine, mais les medecins attestèrent que la mort avait précédé l'immersion.

Le vieillard n'avait pas d'ennemis, sa mise, sa fortune, ne pouvaient pas exciter la cupidité de voleurs étrangers au pays. Les soupçons tombèrent donc sur Pricat Chartrettes, celui de ses fils qui habitait Boissettes, sa femme jouissant sous tous les rapports d'une détestable réputation dans la commune, était bien capable de l'avoir excité à ce crime, pour se libérer de la rente à payer à son beau-père.

Privat fut arrêté mis en accusation, son frère Sylvain habitant Beaulieu dépendance de Boissise la Bertrand inculpé comme lui, avait échappé à cette accusation. Mais de nouvelles charges s'élevèrent bientôt contre Sylvain [...]

Un habitant de Boissettes avait dit dans un cabaret de Melun, que le père Chartrettes n'était pas revenu par le bord de l'eau, mais bien par le chemin ordinaire, qu'il avait dû rentrer chez lui vers 8 heures du soir, que certainement ses voisins avaient dû entendre quelque chose. Le ménage le plus proche n'avait rien entendu, mais répétait ce que ses deux petites filles lui avaient dit, la plus jeune avait à peine 5 ans. Déconcertée d'abord, elle se mit à pleurer, se cacha sous le tablier de sa mère [...] pour donner le temps à la petite fille le temps de se remettre, il l'envoya avec sa mère dans son jardin, où il appela plusieurs enfants du voisinage, on joua on courrut, on mangea quelques fruits, pendant que la soeur aînée était entendue. Celle-ci déclara que, le jour de la noce à laquelle le père Chartrettes s'était rendu, sur les 8 heures du soir, étant sortie dans la cour avec sa soeur, pour satisfaire un besoin avant de se coucher, elles avaient entendu une plainte comme d'un homme qui va mourir, qu'elles avaient eu peur, qu'elles étaient rentrées pour raconter à papa et maman, "quoi qu'elles" venaient d'entendre
.

La plus jeune interrogée, indique que le père Chartrettes est revenu dans sa maison, qu'elle a entendu un homme mourir, et imite la plainte que doit exhaler une personne qui meurt étouffée. Par la suite le Juge Gaillard tombe sur la trace d'un jeune maçon du Limousin travaillant à Boissise la Bertrand et qui revenant de Melun, le jour de la noce, avait vu sur les 11 heures du soir deux hommes, jeter un cadavre dans la rivière en face de Boissettes, et que ces deux hommes étaient suivis d'une femme portant vêtement et un chapeau... l'homme parait introuvable, le juge découvre qu'il s'agit d'un certain Léonard, qui aurait confié à son camarade françois que l'un des frères de l'accusé, lui avait donné de l'argent pour qu'il disparaisse sur le champ. Gaillard met 4 mois pour retrouver le maçon Léonard, qui est finalement découvert à 4 lieues de Melun à Echouboulains, commune du Canton de Chatelet. Cuisiné, il finit par raconter :

"c'est vrai que j'ai bu, même trop bu, dans le cabaret qu'on vous a dit, c'est vrai aussi que mes camarades et le cabaretier voyant que je ne marchais pas trop solidement, voulaient que je prisse la route d'en haut pour gagner Boissise la Bertrand, crainte que je ne tombe dans l'eau, mais je m'ai obstiné à prendre par en bas, mais j'avais pas assez bu pour ne pas voir le chemin, avec ça que la lune était dans son plein. Quand je me suis retrouvé vis-à-vis Boissettes, j'étais bien fatigué, il avait plu la veille, avec ça que je faisais plus de pas qu'il ne fallait, je me suis assis sur le bord du fossé, tout près d'un chemin par où que les gens de Boissettes vont à la rivière, et je me suis endormi. En me réveillant j'ai entendu sonner 11 heures à l'horloge de l'église, tout de suite j'ai vu quelque chose qui m'a fait bien peur, deux hommes, un petit et un plus grand, qui portaient un homme mort, ils l'ont jeté à la rivière, y avait derrière eux une femme qui portait dans son tablier un chapeau et une redingote qu'elle a aussi jeté dans l'eau"


D'autres indiscrétion viennent accabler Sylvain et Privat Chartrettes, qui sont bientôt condamnés à mort pour parricide en novembre 1801 et exécutés à Melun

_________________
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