l'espion Michel
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l'espion Michel
Voici une série d'articles très intéressants publiés sur le site de notre ami Robert Ouvrard :
De 1803 à 1812, un certain Michel, employé au bureau de l'administration de la guerre de Napoléon, vendit des secrets militaires à la Russie. Les Parisiens n’auront connaissance de cette affaire, et de son épilogue, qu’à la lecture du Journal de l'Empire le 2 Mai 1812.
http://www.histoire-empire.org/1813/affaire_tchernichew/Vandal.htm
http://www.histoire-empire.org/1813/affaire_tchernichew/Savary.htm
MÉMOIRES DU CHANCELIER PASQUIER.
Affaire Tchernitchew
A quelque temps de là, on fit une fort grave découverte, et celle-là eut une plus tragique issue. Déjà depuis quelque temps, l'ambassade de Russie était l'objet d'une surveillance très active. M. le duc de Bassano m'avait demandé un homme de confiance qui lui rendrait compte directement. L'homme que j'envoyai fut ce même officier de paix dont l'activité m'avait satisfait dans l'affaire de La Sala. Le service venait d'être organisé, lorsqu'un courrier russe fut, je ne sais sous quel prétexte, arrêté à la frontière. En visitant ses papiers, on le trouva porteur de paquets expédiés à Saint-Pétersbourg par M. de Czernicheff, aide de camp de l'empereur de Russie et envoyé en mission extraordinaire à Paris. Ces paquets contenaient les états les plus détaillés sur la situation et la force de tous les corps de troupes françaises en Allemagne. Or ces états, originairement rédigés pour le cabinet de Napoléon, n'avaient pu tomber entre les mains de l'envoyé russe que par une infidélité très coupable. On n'avait pu en découvrir l'auteur, quand, le jour même du départ de M. de Czernicheff, l'agent de police, qui surveillait l'hôtel où il logeait, eut l'idée de faire ouvrir l'appartement qu'il venait de quitter et de le visiter dans le plus grand détail. L'envoyé russe avait passé la nuit à brûler des papiers dont les cendres remplissaient la cheminée. Pour remuer les cendres, on retira un petit tapis de pied qui était devant le foyer, sous lequel on trouva un billet qui, sans doute, avait été jeté au feu comme les autres, mais que le tapis avait recouvert. Ce billet était évidemment de l'homme qui avait fourni les états.
La pièce fut apportée au ministre de la police, puis chez le ministre de la guerre, qui fit appeler aussitôt tous les chefs de bureau; mais aucun ne reconnut l'écriture. On imagina enfin d'aller chez le prince de Neufchâtel auquel, comme major général de l'armée, les états étaient envoyés, chez qui, par conséquent, on avait pu les copier. Le prince ayant consulté son principal secrétaire, celui-ci reconnut l'écriture d'un employé qui avait autrefois travaillé avec lui au ministère de la guerre et qui s'y trouvait encore dans le bureau où les états étaient établis; amené une heure après chez le ministre de la police, l'employé avoua qu'il faisait depuis huit ou dix ans ce coupable métier. Tous les ambassadeurs russes à Paris s'étaient transmis le secret de cette utile corruption. Le malheureux ne tarda pas à payer de sa vie un crime qui était impardonnable. Tous les gouvernements sont impitoyables pour ces sortes de trahisons, tous cependant ne manquent pas de les encourager, toutes les fois qu'ils y trouvent leur profit. Napoléon affecta une grande colère contre une perfidie qui s'était poursuivie, disait-il, au temps de sa plus grande liaison avec l'empereur Alexandre.
De 1803 à 1812, un certain Michel, employé au bureau de l'administration de la guerre de Napoléon, vendit des secrets militaires à la Russie. Les Parisiens n’auront connaissance de cette affaire, et de son épilogue, qu’à la lecture du Journal de l'Empire le 2 Mai 1812.
http://www.histoire-empire.org/1813/affaire_tchernichew/Vandal.htm
http://www.histoire-empire.org/1813/affaire_tchernichew/Savary.htm
MÉMOIRES DU CHANCELIER PASQUIER.
Affaire Tchernitchew
A quelque temps de là, on fit une fort grave découverte, et celle-là eut une plus tragique issue. Déjà depuis quelque temps, l'ambassade de Russie était l'objet d'une surveillance très active. M. le duc de Bassano m'avait demandé un homme de confiance qui lui rendrait compte directement. L'homme que j'envoyai fut ce même officier de paix dont l'activité m'avait satisfait dans l'affaire de La Sala. Le service venait d'être organisé, lorsqu'un courrier russe fut, je ne sais sous quel prétexte, arrêté à la frontière. En visitant ses papiers, on le trouva porteur de paquets expédiés à Saint-Pétersbourg par M. de Czernicheff, aide de camp de l'empereur de Russie et envoyé en mission extraordinaire à Paris. Ces paquets contenaient les états les plus détaillés sur la situation et la force de tous les corps de troupes françaises en Allemagne. Or ces états, originairement rédigés pour le cabinet de Napoléon, n'avaient pu tomber entre les mains de l'envoyé russe que par une infidélité très coupable. On n'avait pu en découvrir l'auteur, quand, le jour même du départ de M. de Czernicheff, l'agent de police, qui surveillait l'hôtel où il logeait, eut l'idée de faire ouvrir l'appartement qu'il venait de quitter et de le visiter dans le plus grand détail. L'envoyé russe avait passé la nuit à brûler des papiers dont les cendres remplissaient la cheminée. Pour remuer les cendres, on retira un petit tapis de pied qui était devant le foyer, sous lequel on trouva un billet qui, sans doute, avait été jeté au feu comme les autres, mais que le tapis avait recouvert. Ce billet était évidemment de l'homme qui avait fourni les états.
La pièce fut apportée au ministre de la police, puis chez le ministre de la guerre, qui fit appeler aussitôt tous les chefs de bureau; mais aucun ne reconnut l'écriture. On imagina enfin d'aller chez le prince de Neufchâtel auquel, comme major général de l'armée, les états étaient envoyés, chez qui, par conséquent, on avait pu les copier. Le prince ayant consulté son principal secrétaire, celui-ci reconnut l'écriture d'un employé qui avait autrefois travaillé avec lui au ministère de la guerre et qui s'y trouvait encore dans le bureau où les états étaient établis; amené une heure après chez le ministre de la police, l'employé avoua qu'il faisait depuis huit ou dix ans ce coupable métier. Tous les ambassadeurs russes à Paris s'étaient transmis le secret de cette utile corruption. Le malheureux ne tarda pas à payer de sa vie un crime qui était impardonnable. Tous les gouvernements sont impitoyables pour ces sortes de trahisons, tous cependant ne manquent pas de les encourager, toutes les fois qu'ils y trouvent leur profit. Napoléon affecta une grande colère contre une perfidie qui s'était poursuivie, disait-il, au temps de sa plus grande liaison avec l'empereur Alexandre.
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
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