La vaccine

La découverte la plus importante est probablement celle d’un médecin de campagne anglais, Edward Jenner (1749-1823). Il constate que les fermières, en contact régulier avec le virus de la variole bovine, la vaccine (du latin ‘vacca’, vache), ne contractent jamais la variole. Se basant sur cette observation, il poursuit ses expérimentations et prouve, en 1796, que le pus de la vaccine introduit par scarification (incision superficielle de la peau) dans l’organisme humain le protège de la variole. Si la technique n’est probablement pas neuve, le principe est fondamental : Jenner énonce le principe de l’atténuation des germes par passage d’une espèce animale à une autre. La vaccination est née. Elle connaît un succès retentissant en Europe continentale avec l’organisation de grandes campagnes de vaccination, ainsi, le 4 messidor an XI, le préfet de l'Ain prend un arrêté qui ordonne aux maires des communes de Bourg, Pont-de-Vaux, Nantua, Belley, Trévoux, Montluel et Thoissey de disposer d’une salle qui sera ouverte aux familles pauvres qui désireront faire vacciner leurs enfants. Accessoirement, les militaires ne semblent pas avoir été vaccinés.

Le 11 floréal an XII, à Bourg, Ain, est créé un comité départemental de vaccine composé de 9 membres qui doivent veiller "à ce qu'il ait toujours du vaccin à sa disposition...et prendre toutes les mesures propres à répandre généralement l'usage de la vaccine". Il est établie à l'hospice de la Charité où "tous les enfants reçus dans cet hospice ou dans les autres hospices du département seront vaccinés".

http://sehriasso.chez.com/labibliothequesc/vaccination-antivariolique-au-d-but-du-xixe-si-cle-dans-l-aube.pdf

Boutillier de Saint-André raconte à propos du Vaccin : « En 1785, la découverte de l’inoculation du vaccin fit grand bruit à Nantes, et les hommes de l’art employèrent ce moyen avec succès. On jugea qu’il fallait m’inoculer la petite vérole ayant fait de grands ravages dans notre famille. On tint conseil et mon père décida pour cette légère opération, malgré l’opinion de mes grands-mères qui prétendaient qu’il n’étaient pas permis de faire un petit mal pour en éviter un grand. Je fus donc inoculé, et j’en fus quitte pour un abcès qui me vint au bras gauche, et je n’eus point d’autre mal qu’une faiblesse à l’œil qui me dura un an ».

tiré de ses mémoires, une famille vendéenne durant la grande guerre, 1793-1795

voici un extrait d'une lettre de la femme Joffrion à son frère, Piet de la Tandrerie à Niort en date du 21 novembre 1811 :

"mon pauvre fils a soufer de sa vaccine il n'en a eut qu'un bouton, mais il était gros comme le pouce et lui a donné la fièvre il est gueri maintenant mais il est très maigre".