CONTRE-REVOLUTION : LES ARCHIVES DE L'EMIGRATION
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SEHRI : de 1789 à 1815 - association loi 1901 :: Histoire politique, sociale et économique de 1788 à 1816 :: la Contre-Révolution en France
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CONTRE-REVOLUTION : LES ARCHIVES DE L'EMIGRATION
L’émigration, et plus particulièrement l’émigration militaire et les actions contre-révolutionnaires (soulèvements, complots, etc.) conduites entre 1789 et 1815 par des agents royalistes « résidents » ou émigrés, sont particulièrement bien « renseignées » car il s’agit avant tout du traitement de questions de défense et de sécurité ayant constitué une menace pour la première République et les régimes successifs (Directoire, Consulat, Empire). Or le régime actuel, c’est-à-dire la 5ème République, en est l’héritière et à ce titre le dépositaire de sa mémoire et des archives qui ont survécu aux différentes crises et aux conflits que notre pays a connus depuis 1870 (incendie du palais des Tuileries au cours de la Commune).
Elles complètent les actions de police et d’administration contemporaines des événements révolutionnaires visant à épurer la société d’une partie de sa composante (noblesse, religieux réfractaires, royalistes de toutes conditions) : saisie des biens, condamnation à mort, à l’exil, voire à la déportation, prononciation de divorce pour fait d’émigration du conjoint, interdiction d’exercer certaines charges pour cause d’émigration d’un parent « au degré prohibé par la loi », etc.
Elles complètent les actions de police et d’administration contemporaines des événements révolutionnaires visant à épurer la société d’une partie de sa composante (noblesse, religieux réfractaires, royalistes de toutes conditions) : saisie des biens, condamnation à mort, à l’exil, voire à la déportation, prononciation de divorce pour fait d’émigration du conjoint, interdiction d’exercer certaines charges pour cause d’émigration d’un parent « au degré prohibé par la loi », etc.
A ce titre, les sources traitant de l’émigration sont essentiellement « nationales », étant soit déposées aux Archives nationales (listes des émigrés, vente des biens nationaux, procès, demandes de radiation, rapport de police, dénonciations, etc.) soit aux archives des armées, c’est-à-dire au Service historique de la Défense (SHD), à Vincennes, pour les dossiers des personnels ayant servi en émigration. On ignore généralement que les archives départementales furent créées sous la Révolution à partir des documents saisis des anciennes institutions monarchiques, du clergé et des émigrés, et qu’elles réservent parfois bien des surprises.
Mais, considérant la part de la société surtout touchée par cet épisode historique, nombre d’archives sont longtemps demeurées au sein des familles nobles sorties du royaume, et les témoignages biographiques relevant de prêtres, de gens du tiers ou de simples artisans ou paysans ayant émigré et s’étant réfugiés ou ayant servi à l’étranger, sont presque exceptionnels tant ils sont rares. Ces pièces peuvent encore aujourd’hui se trouver entre les mains de particuliers descendants d’émigrés, être revendues par des collectionneurs de « vieux papiers » si chers au regretté Gaston Lenotre, ou encore reposer ignorées au sein de collections privées cédées aux archives départementales qu’il convient d’explorer. Enfin, si nombre de sociétés savantes ou de particuliers se firent un devoir de faire connaître jusqu’à une date très récente – cf. les Mémoires inédits de Charles-Georges CACQUERAY de VALMENIER (Angers, 2006), et l’ouvrage consacré à BLONDEL de NOUAINVILLE (Cherbourg, 2012) – les souvenirs d’émigrés qui constituent une source historique largement méconnue et donc inexploitée, quelques chercheurs ou institutions ont depuis la fin du XIXème siècle préservé ces documents et en ont assuré le classement pour les rendre accessibles au public. Si le cas le plus connu est celui des archives de l’armée de Condé, réunies, préservées et mises à la disposition du public grâce à l’action du duc d’Aumale, nous ferons bientôt découvrir ici au lecteur le fonds Grouvel qui a rejoint récemment les archives du Musée Condé, à Chantilly ; un trésor « moderne » insoupçonné. Nous verrons aussi que quelques spécialistes (Jean Pinasseau, Gilles Bodiner, etc.) ont apporté une contribution scientifique aussi pointue qu’originale en dressant, à partir des dossiers militaires personnels mais aussi d’autres sources (sociétés savantes locales, études généalogiques, héraldiques, etc.), des listes à intégrer dans un fonds onomastique général qu’il faudrait établir pour le plus grand bonheur des généalogistes.
Mais, considérant la part de la société surtout touchée par cet épisode historique, nombre d’archives sont longtemps demeurées au sein des familles nobles sorties du royaume, et les témoignages biographiques relevant de prêtres, de gens du tiers ou de simples artisans ou paysans ayant émigré et s’étant réfugiés ou ayant servi à l’étranger, sont presque exceptionnels tant ils sont rares. Ces pièces peuvent encore aujourd’hui se trouver entre les mains de particuliers descendants d’émigrés, être revendues par des collectionneurs de « vieux papiers » si chers au regretté Gaston Lenotre, ou encore reposer ignorées au sein de collections privées cédées aux archives départementales qu’il convient d’explorer. Enfin, si nombre de sociétés savantes ou de particuliers se firent un devoir de faire connaître jusqu’à une date très récente – cf. les Mémoires inédits de Charles-Georges CACQUERAY de VALMENIER (Angers, 2006), et l’ouvrage consacré à BLONDEL de NOUAINVILLE (Cherbourg, 2012) – les souvenirs d’émigrés qui constituent une source historique largement méconnue et donc inexploitée, quelques chercheurs ou institutions ont depuis la fin du XIXème siècle préservé ces documents et en ont assuré le classement pour les rendre accessibles au public. Si le cas le plus connu est celui des archives de l’armée de Condé, réunies, préservées et mises à la disposition du public grâce à l’action du duc d’Aumale, nous ferons bientôt découvrir ici au lecteur le fonds Grouvel qui a rejoint récemment les archives du Musée Condé, à Chantilly ; un trésor « moderne » insoupçonné. Nous verrons aussi que quelques spécialistes (Jean Pinasseau, Gilles Bodiner, etc.) ont apporté une contribution scientifique aussi pointue qu’originale en dressant, à partir des dossiers militaires personnels mais aussi d’autres sources (sociétés savantes locales, études généalogiques, héraldiques, etc.), des listes à intégrer dans un fonds onomastique général qu’il faudrait établir pour le plus grand bonheur des généalogistes.
Il reste en outre deux vastes domaines à exploiter, en France et à l’étranger. Le premier touche aux pièces disséminées dans nombre d’autres archives, par exemple au sein de celles du Directoire, et dépassant largement le seul cadre des années 1795-1799, ou dans les Papiers des deux derniers princes de Condé dont l’inventaire est en cours d’achèvement dans les archives du Musée Condé. Nous y reviendrons très prochainement, la SEHRI comptant parrainer un jeune chercheur qui souhaiterait s’intéresser à l’une des pépites que l’on y a découvertes, soit l’histoire des Hussards de Choiseul à reconstituer à partir des pièces du procès des « naufragés de Calais ». Jérôme CROYET, lui-même docteur en histoire et passionné de ces archives, vous en dira bientôt un peu plus. Enfin, si les dépôts intéressant à l’étranger les émigrés sont connus, ils sont souvent peu accessibles ou restent à découvrir comme celui des archives russes relatives aux Condéens servant au sein de l’armée de Paul Ier, de 1797 à 1800. On sait qu’il a été fait mention de ce fonds à l’issue de l’effondrement de l’ex-URSS et de l’ouverture de ses archives, mais à ce jour il demeure introuvable… Toutefois, nous nous efforcerons d’en dresser un état le plus précis possible.
Nos confrères et lecteurs trouveront bientôt ici le développement du « A » de notre abécédaire des sources de l’émigration (pour « Archives »), en commençant par la présentation des archives du Musée Condé puis des autres dépôts connus. Mais nous espérons que chacun aura à cœur de l’amender au gré de ses connaissances, de ses lectures ou de ses découvertes pour en faire un modèle contribuant au renom de la SEHRI comme au plaisir de tous ceux qui la font vivre.
Nos confrères et lecteurs trouveront bientôt ici le développement du « A » de notre abécédaire des sources de l’émigration (pour « Archives »), en commençant par la présentation des archives du Musée Condé puis des autres dépôts connus. Mais nous espérons que chacun aura à cœur de l’amender au gré de ses connaissances, de ses lectures ou de ses découvertes pour en faire un modèle contribuant au renom de la SEHRI comme au plaisir de tous ceux qui la font vivre.
Hughes de Bazouges- determinatio
- Messages : 92
Date d'inscription : 17/01/2013
Age : 64
Localisation : Cambremer (14)
Re: CONTRE-REVOLUTION : LES ARCHIVES DE L'EMIGRATION
merci Hugues pour cette présentation et l'ouverture de cette espage dédié aux archives
voici celles qui sont sur le site de l'association :
http://assosehri.monespace.net/royalismeetcontr/index.html
voici celles qui sont sur le site de l'association :
http://assosehri.monespace.net/royalismeetcontr/index.html
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
CONTRE-REVOLUTION : LES ARCHIVES DE L'EMIGRATION
Merci Jérôme !
Nul doute que les archives de la SEHRI seront en bonne place dans notre prochain abécédaire... A très bientôt pour la présentation des archives du Musée Condé et plus particulièrement du nouveau fonds Grouvel !
Nul doute que les archives de la SEHRI seront en bonne place dans notre prochain abécédaire... A très bientôt pour la présentation des archives du Musée Condé et plus particulièrement du nouveau fonds Grouvel !
Hughes de Bazouges- determinatio
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