La campagne d'Italie en 1796
2 participants
SEHRI : de 1789 à 1815 - association loi 1901 :: Histoire militaire 1788 à 1816 :: Histoire militaire 1789 - 1815 :: les campagnes
Page 1 sur 1
La campagne d'Italie en 1796
La guerre en Italie.
L'échec des négociations de paix avec la Sardaigne avait ranimé les hostilités au Sud-Est. Mais, malgré la victoire de Schérer à Loano (13 novembre 1795) et l'occupation de la rivière de Gênes, l'armée d'Italie se trouvait dans une précaire situation matérielle et morale quand Bonaparte en prit le commandement, le 28 mai 1796. Ses 38.000 hommes étaient menacés par les 40.000 Autrichiens de Beaulieu et les 20.000 Piémontais de Colli, qui, heureusement pour les Français, s'entendaient peu et que séparaient d'épais massifs de montagnes.
Par des feintes dont son talent militaire est coutumier, Bonaparte aggrave encore ces causes de faiblesse. Beaulieu est battu en détail, notamment à Montenotte (12 avril), à Dego (15 avril), et doit s'éloigner vers le nord-est. Colli, déjà contenu à Millesimo (14 avril), reste seul pour supporter l'offensive de Bonaparte, qui se retourne contre lui et lui fait éprouver à Mondovi (22 avril) une sérieuse défaite. Turin est découvert; le roi de Sardaigne sollicite alors un armistice à Cherasco (28 avril), préliminaire du traité de Paris (3 juin), par lequel Nice et la Savoie seront cédés à la France, et il abandonne la coalition.
Pendant ce temps, Beaulieu s'était retiré au nord du Pô pour protéger Milan. Bonaparte l'attire vers Valence et va franchir le fleuve à Plaisance (7 mai). Le général autrichien accourt trop tard pour s'a opposer; l'Adda qu'il veut défendre est forcé à Lodi (10 mai), et il recule derrière le Mincio. Mais, avant d'entreprendre contre lui de nouvelles opérations, Bonaparte préfère organiser les territoires conquis. Il entre à Milan (15 mai), donne un gouvernement provisoire à la Lombardie, lève des contributions pour aider le Directoire aux abois et met une garnison à Livourne. Il force ensuite Beaulieu à se réfugier au Tyrol après le combat de Borghetto et, tandis qu'il fait assiéger Mantoue, il signe la convention de Brescia avec le roi de Naples, l'armistice de Bologne avec le pape, qui livre Ancône, et il négocie avec les ducs de Parme et de Modène.
Mais Wurmser, qui vient d'Allemagne avec son armée, a remplacé Beaulieu. II descend du Tyrol en deux colonnes séparées parle lac de Garde, Kasdanovitch à droite, Wurmser à gauche, pour débloquer Mantoue et couper les communications de l'armée d'Italie. Bonaparte abandonne Mantoue pour écraser d'abord Kasdanovitch à Lonato (30 juillet) et à Salo (4 août); Wurmser, qui vient au secours de son lieutenant, est complètement battu à Castiglione (5 août) et doit ramener au Tyrol les débris de son armée. Bonaparte le suit, après avoir laissé devant Mantoue un nouveau corps de siège.
Or, Wurmser a promptement réorganisé ses forces. Il croit que son lieutenant Davidovitch pourra contenir les Français tandis qu'il descen dra l'Adige pour dégager Mantoue et cerner Bonaparte dans le bassin du lac de Garde. Mais Davidovitch ne résiste pas; il est battu à Roveredo (4 septembre), Vaubois occupe Trente, et Bonaparte se lance à la poursuite de Wurmser, qu'il bouscule à Primolano, puis à Bassano (8 septembre), et qui s'enferme dans Mantoue après un nouvel échec au faubourg de Saint-Georges (15 septembre). L'armée française est alors disposée de façon à couvrir au loin le siège de la place confié à la division Sérurier.
Alvinzy vient l'attaquer. Ce général, qui a concentré une armée sur les frontières de la République de Venise, dispose en outre des troupes de Davidovitch. Il vent rassembler ses forces à Vérone, où Davidovitch doit le rejoindre. Mais Bonaparte a l'avantage de la position centrale; il fait ralentir sur la Brenta la marche d'Alvinzy et court au secours de Vaubois, déjà refoulé par Davidovitch jusque vers Rivoli. Après avoir établi son lieutenant sur de solides positions, il revient contre Alvinzy qui l'attend au plateau de Caldiero. Il échoue à l'assaut du plateau, mais par une habile manoeuvre il porte le lendemain la lutte sur un terrain plus favorable. La bataille, illustrée par l'épisode du pont d'Arcole (17 novembre), dure trois jours et se termine par la défaite d'Alvinzy, qui recule vers Vicence. Davidovitch, effrayé, renonce à forcer les positions de Vaubois et se réfugie au Tyrol. Bonaparte profite alors du répit que lui laissent les Autrichiens pour calmer l'effervescence croissante en Italie centrale. Il rend Livourne au grand-duc de Toscane, fonde la République cispadane avec les légations de Bologne et de Ferrare, réunies aux duchés de Parme et de Modène, et fait surveiller les troupes pontificales par un corps d'observation ; il marche ensuite contre Alvinzy.
Celui-ci descend du Tyrol et combine ses mouvements avec Provera, qui a concentré des troupes autour de Padoue. Il est arrêté sur le plateau de Rivoli par Joubert, qui donne à Bonaparte le temps d'accourir. Alvinzy est battu (14 janvier 1797);
son armée s'enfuit vers Trente, où Joubert la poursuit. Provera, qui est sur le point de débloquer Mantoue, est à son tour cerné à la Favorite et contraint de se rendre (16 janvier). Wurmser, désormais sans espoir de secours, capitule le 2 février. Les troupes pontificales sont battues à Castelle-Bolonese et le pape signe la traité de Tolentino (19 février).
L'Autriche confie alors le sort de la campagne à l'archiduc Charles à son meilleur général, mais celui-ci n'a pas le temps de réunir les forces éparses qui sont mises trop tard à sa disposition. Il ne peut empêcher Bonaparte de franchir le Tagliamento (16 mars); il échappe à grand-peine à l'encerclement au col de Tarvis (23 mars) et, talonné, impuissant à défendre les approches de Vienne, il s'arrête au col de Seemering, où il demande une suspension d'armes que Bonaparte accorde en échange des préliminaires de Leoben (18 avril). Tandis que se prépare le traité de Campo-Formio, le vainqueur fait payer cher à Venise sa duplicité : l'aide accordée aux troupes autrichiennes, le massacre connu sous le nom de « Pâques véronaises », sont châtiés par la destitution du Sénat et la perte de l'indépendance.
L'échec des négociations de paix avec la Sardaigne avait ranimé les hostilités au Sud-Est. Mais, malgré la victoire de Schérer à Loano (13 novembre 1795) et l'occupation de la rivière de Gênes, l'armée d'Italie se trouvait dans une précaire situation matérielle et morale quand Bonaparte en prit le commandement, le 28 mai 1796. Ses 38.000 hommes étaient menacés par les 40.000 Autrichiens de Beaulieu et les 20.000 Piémontais de Colli, qui, heureusement pour les Français, s'entendaient peu et que séparaient d'épais massifs de montagnes.
Par des feintes dont son talent militaire est coutumier, Bonaparte aggrave encore ces causes de faiblesse. Beaulieu est battu en détail, notamment à Montenotte (12 avril), à Dego (15 avril), et doit s'éloigner vers le nord-est. Colli, déjà contenu à Millesimo (14 avril), reste seul pour supporter l'offensive de Bonaparte, qui se retourne contre lui et lui fait éprouver à Mondovi (22 avril) une sérieuse défaite. Turin est découvert; le roi de Sardaigne sollicite alors un armistice à Cherasco (28 avril), préliminaire du traité de Paris (3 juin), par lequel Nice et la Savoie seront cédés à la France, et il abandonne la coalition.
Pendant ce temps, Beaulieu s'était retiré au nord du Pô pour protéger Milan. Bonaparte l'attire vers Valence et va franchir le fleuve à Plaisance (7 mai). Le général autrichien accourt trop tard pour s'a opposer; l'Adda qu'il veut défendre est forcé à Lodi (10 mai), et il recule derrière le Mincio. Mais, avant d'entreprendre contre lui de nouvelles opérations, Bonaparte préfère organiser les territoires conquis. Il entre à Milan (15 mai), donne un gouvernement provisoire à la Lombardie, lève des contributions pour aider le Directoire aux abois et met une garnison à Livourne. Il force ensuite Beaulieu à se réfugier au Tyrol après le combat de Borghetto et, tandis qu'il fait assiéger Mantoue, il signe la convention de Brescia avec le roi de Naples, l'armistice de Bologne avec le pape, qui livre Ancône, et il négocie avec les ducs de Parme et de Modène.
Mais Wurmser, qui vient d'Allemagne avec son armée, a remplacé Beaulieu. II descend du Tyrol en deux colonnes séparées parle lac de Garde, Kasdanovitch à droite, Wurmser à gauche, pour débloquer Mantoue et couper les communications de l'armée d'Italie. Bonaparte abandonne Mantoue pour écraser d'abord Kasdanovitch à Lonato (30 juillet) et à Salo (4 août); Wurmser, qui vient au secours de son lieutenant, est complètement battu à Castiglione (5 août) et doit ramener au Tyrol les débris de son armée. Bonaparte le suit, après avoir laissé devant Mantoue un nouveau corps de siège.
Or, Wurmser a promptement réorganisé ses forces. Il croit que son lieutenant Davidovitch pourra contenir les Français tandis qu'il descen dra l'Adige pour dégager Mantoue et cerner Bonaparte dans le bassin du lac de Garde. Mais Davidovitch ne résiste pas; il est battu à Roveredo (4 septembre), Vaubois occupe Trente, et Bonaparte se lance à la poursuite de Wurmser, qu'il bouscule à Primolano, puis à Bassano (8 septembre), et qui s'enferme dans Mantoue après un nouvel échec au faubourg de Saint-Georges (15 septembre). L'armée française est alors disposée de façon à couvrir au loin le siège de la place confié à la division Sérurier.
Alvinzy vient l'attaquer. Ce général, qui a concentré une armée sur les frontières de la République de Venise, dispose en outre des troupes de Davidovitch. Il vent rassembler ses forces à Vérone, où Davidovitch doit le rejoindre. Mais Bonaparte a l'avantage de la position centrale; il fait ralentir sur la Brenta la marche d'Alvinzy et court au secours de Vaubois, déjà refoulé par Davidovitch jusque vers Rivoli. Après avoir établi son lieutenant sur de solides positions, il revient contre Alvinzy qui l'attend au plateau de Caldiero. Il échoue à l'assaut du plateau, mais par une habile manoeuvre il porte le lendemain la lutte sur un terrain plus favorable. La bataille, illustrée par l'épisode du pont d'Arcole (17 novembre), dure trois jours et se termine par la défaite d'Alvinzy, qui recule vers Vicence. Davidovitch, effrayé, renonce à forcer les positions de Vaubois et se réfugie au Tyrol. Bonaparte profite alors du répit que lui laissent les Autrichiens pour calmer l'effervescence croissante en Italie centrale. Il rend Livourne au grand-duc de Toscane, fonde la République cispadane avec les légations de Bologne et de Ferrare, réunies aux duchés de Parme et de Modène, et fait surveiller les troupes pontificales par un corps d'observation ; il marche ensuite contre Alvinzy.
Celui-ci descend du Tyrol et combine ses mouvements avec Provera, qui a concentré des troupes autour de Padoue. Il est arrêté sur le plateau de Rivoli par Joubert, qui donne à Bonaparte le temps d'accourir. Alvinzy est battu (14 janvier 1797);
son armée s'enfuit vers Trente, où Joubert la poursuit. Provera, qui est sur le point de débloquer Mantoue, est à son tour cerné à la Favorite et contraint de se rendre (16 janvier). Wurmser, désormais sans espoir de secours, capitule le 2 février. Les troupes pontificales sont battues à Castelle-Bolonese et le pape signe la traité de Tolentino (19 février).
L'Autriche confie alors le sort de la campagne à l'archiduc Charles à son meilleur général, mais celui-ci n'a pas le temps de réunir les forces éparses qui sont mises trop tard à sa disposition. Il ne peut empêcher Bonaparte de franchir le Tagliamento (16 mars); il échappe à grand-peine à l'encerclement au col de Tarvis (23 mars) et, talonné, impuissant à défendre les approches de Vienne, il s'arrête au col de Seemering, où il demande une suspension d'armes que Bonaparte accorde en échange des préliminaires de Leoben (18 avril). Tandis que se prépare le traité de Campo-Formio, le vainqueur fait payer cher à Venise sa duplicité : l'aide accordée aux troupes autrichiennes, le massacre connu sous le nom de « Pâques véronaises », sont châtiés par la destitution du Sénat et la perte de l'indépendance.
Dernière édition par Admin le Ven 7 Mai - 8:17, édité 1 fois
Re: La campagne d'Italie en 1796
Le 17 novembre 1796 Bonaparte, commandant en chef de l'armée d'Italie, vainc les Autrichiens commandés par le maréchal Alvinczy à Arcole (Italie). Après deux jours de combats indécis, Bonaparte entraîne ses troupes et franchit le pont d'Arcole sous une grêle de balles. La campagne d'Italie s'achèvera avec la capitulation de l'armée autrichienne à Mantoue (2 février 1797) et le traité de Campoformio entre la France et l'Autriche (18 octobre 1797).
Re: La campagne d'Italie en 1796
voici les dessins de Keith Rocco sur la campagne d'italie de 1796 :
http://www.keithrocco.com/inventory/nfic1796.php?categoryid=11&seriesid=4
Un régal à tout point de vue, notamment des postures
http://www.keithrocco.com/inventory/nfic1796.php?categoryid=11&seriesid=4
Un régal à tout point de vue, notamment des postures
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Lodi 1796
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: La campagne d'Italie en 1796
http://french.ruvr.ru/2012_05_10/Histoire-bataille-Napoleon-Bonaparte/
un article sans prétention sur le Pont de Lodi
un article sans prétention sur le Pont de Lodi
_________________
secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
- Messages : 4989
Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 52
Localisation : Moscou
Re: La campagne d'Italie en 1796
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: La campagne d'Italie en 1796
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: La campagne d'Italie en 1796
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Re: La campagne d'Italie en 1796
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Sujets similaires
» La campagne de 1796 - 1797
» La légion irlandaise
» Gendarmerie en Corse 1796
» Etat Pontifical 1796-1798
» sabre de cavaelrie légère anglais 1796
» La légion irlandaise
» Gendarmerie en Corse 1796
» Etat Pontifical 1796-1798
» sabre de cavaelrie légère anglais 1796
SEHRI : de 1789 à 1815 - association loi 1901 :: Histoire militaire 1788 à 1816 :: Histoire militaire 1789 - 1815 :: les campagnes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum