Cher volontaires
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Cher volontaires
voici la rubrique de ce département qui donna peu de volontaires à la république et qui fut en proie à des agitations royalistes, notamment lors de la Vendée Sancerroise en 1796, où s'illustre Phélippeaux camarade de classe de Bonaparte qui se trouvera son adversaire au siège de Saint-Jean d'Acre en 1799.
Dernière édition par Laurent le Sam 17 Fév - 11:19, édité 2 fois
Laurent- inceptio
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2e bataillon du Cher
Formé en Août 1792 fort laborieusement ( émeutes lors des désignations des "volontaires") , il est réuni à Bourges fort de 800hommes non armés ni équipés.
Le directoire départemental passe un marché le 20 Août pour la fourniture de 600 piques! Devant partir le 12 Septembre pour Cambrai et n' ayant toujours pas d' uniformes, on lui délivre le9 septembre les tenues du bataillon de la milice provinciale conservés à Bourges( soitde fond blanc à revers et retroussi de même,collet et paerments bleus boutons blancs); Le bataillon prend part à la défense de Bitche en Décembre 1793
Ce bataillon compttit dans ses rangs les futurs généraux Huet, Augier,Hennequin et Remond
Le directoire départemental passe un marché le 20 Août pour la fourniture de 600 piques! Devant partir le 12 Septembre pour Cambrai et n' ayant toujours pas d' uniformes, on lui délivre le9 septembre les tenues du bataillon de la milice provinciale conservés à Bourges( soitde fond blanc à revers et retroussi de même,collet et paerments bleus boutons blancs); Le bataillon prend part à la défense de Bitche en Décembre 1793
Ce bataillon compttit dans ses rangs les futurs généraux Huet, Augier,Hennequin et Remond
Davin Didier- inceptio
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Le 1er bataillon du Cher vu par M. Bruneau (1902)
M. Bruneau, Les débuts de la révolution dans les départements du Cher et de l'Indre (1789-1791), Paris, 1902, p. 280-286 (sans l'appareil de notes)
Le bataillon du Cher fut recruté avec plus d'entrain encore et de promptitude que celui de l'Indre. La municipalité de Bourges, toute impatiente de zèle, ouvrit dès le 29 juin 1791, onze jours plus tôt que celle de Châteauroux, son registre d'enrôlement. Ce jour-là même, huit volontaires vinrent se faire inscrire, parmi lesquels Delaleu qui commandait alors la garde nationale du quartier d'Auron. Cependant, le décret du 21 juin n'était pas encore connu dans la foule. 11 fallut un grand mois à la masse, dans le Cher, pour s'échauffer, pour s'ébranler à la voix des représentants du pays. Commencés le 29 juin, les engagements ne reprirent à Bourges que le 31 juillet, mais ils ne cessèrent plus d'affluer pendant les mois d'août, de septembre et d'octobre. Le 31 juillet, il se présenta 16 volontaires; il s'en présenta 22 le 16 août, 14 le 10 octobre. L'enthousiasme ne se refroidit point jusqu'au rassemblement du bataillon qui eut lieu le 12 octobre. Les enrôlements se prolongèrent plus tard, jusqu'au 26 octobre et même jusqu'au 6 novembre. La Société des Amis de la Constitution de Bourges excita et entretint l'ardeur par sa propagande et par son exemple. Que l'on compare la liste de ses membres avec les noms et la provenance des volontaires, l'on sera frappé de l'énergie et de l'efficacité de son intervention. Ces révolutionnaires intempérants manquèrent parfois de sagesse, mais qui oserait dire qu'ils aient manqué de patriotisme ? Au premier danger de la patrie, ne s'empressèrent-ils pas de lui offrir leurs enfants, comme les Goutelle, les Augier, les Gambon, les Witas ? Le premier inscrit sur le registre des volontaires de Bourges était le fils d'un jacobin, Charles Regnaud. D'autres, parmi les Amis de la Constitution, ne pouvant donner leur fils, donnèrent leurs ouvriers ; tel le tailleur Paduska, un Morave émigré d'Olmutz à Bourges : son atelier fut une officine de recrutement. La municipalité de Bourges eut la joie d'inscrire sur son registre 240 engagements. Peu s'en fallut qu'à elle seule elle n'enrôlât la moitié du bataillon réclamé au département du Cher. Le Sancerrois ne se distingua guère moins par son ardeur. Le recrutement de l'armée s'y fit « avec le plus grand succès ».
Dans quelle proportion le département du Cher concourut-il à la défense de la patrie ? Faute de documents, il n'est plus possible de le dire. Il faut se résoudre à ignorer combien de volontaires son bataillon compta le jour de sa formation. Tout ce qu'on peut affirmer, c'est que, lorsqu'il partit pour la frontière, à la fin de 1791, le premier bataillon du Cher était armé, comme celui de l’Indre. Il avait reçu les fusils des magasins de l'Etat. Une seule chose lui manquait, des habits, du moins en nombre suffisant. Il était rassemblé à Bourges depuis le 12 octobre, attendant l'arrivée d'un commissaire des guerres pour procéder le 27 ou le 28 à sa formation, et à la date du 25 il n'avait encore reçu que 237 de ses habits bleus. Ce fut à grand peine qu'il s'en procura encore 214. Un grand nombre de volontaires refusaient de payer leur habillement, et les tailleurs de Bourges, vivant de leur salaire quotidien, ne voulurent pas travailler plus longtemps sans être payés. Nombre de ces volontaires du Cher arrivèrent sans uniforme dans les cantonnements de la Champagne.
Mais ils arrivèrent, comme ceux de l'Indre, avec un excellent esprit. Les uns et les autres apportèrent dans les années de la Révolution ces habitudes de discipline et de patience que les généraux de l'ancien régime appréciaient dans les soldats du Berry. Avant leur départ pas une municipalité, pas un directoire ne les accusa de turbulence. Les volontaires de Bourges n'imitèrent point les séditions des soldats du Royal Roussillon. Ils nommèrent parmi eux un instructeur militaire, et, tant qu'ils furent dans leur département, ils passèrent leur temps à se rompre aux marches, au maniement des armes et aux évolutions. La seule pétition qu'ils aient faite fut pour demander des fusils. Ils frémissaient d'amour pour la patrie. Comme ils le disaient eux-mêmes, ils brûlaient de « partir au premier signal et de combattre jusqu'à leur dernier soupir pour empêcher l'invasion de l’étranger ». La Révolution les enflammait et les remplissait d'une généreuse ivresse. Ils méritaient leur nom de « volontaires nationaux », de « soldats de la liberté ». Leurs légions étaient des « légions citoyennes », dont la « ligue terrible » se formait pour briser « les efforts de la tyrannie ». Nombre d'entre eux étaient résolus à toutes les abnégations, à tous les renoncements. Quand un commis du directoire de l’Indre, Etienne Guymon, s'enrôla, le 11 août, il déclara, malgré sa pauvreté, « ne vouloir prendre aucune paye de la nation » ; ses collègues s'étaient chargés de pourvoir à ses besoins pendant la guerre. Les registres nous montrent enrôlés ensemble, dans la communauté d'un même et sublime élan, les compagnons d'atelier, les amis, les frères. Parfois le père et le fils partirent ensemble, comme, à Châteauroux, les Crublier de Corbilly. Il se présenta des volontaires de tout âge. La majorité avait entre dix-huit et, vingt-cinq ans, mais beaucoup avaient dépassé trente et même quarante ans. Il en vint de cinquante-trois ans, comme Crublier de la Rivière, de cinquante-six ans, comme Etienne Raguy. Il en vint, en revanche, de seize ans, en assez grand nombre, de quatorze ans même, comme le jeune Crublier de Corbilly et Guillaume Baucheron, d'Issoudun. Il n'est pas douteux que ces volontaires de 1791 furent une « élite ». C'est assurément un fait digne de remarque que, dans ce Berry où l'ignorance était si grande, la plupart d'entre eux étaient instruits. Sur les 240 volontaires qui s'enrôlèrent à Bourges, 87 seulement déclarèrent « ne savoir signer »: Sur les 93 qui s'enrôlèrent à Châteauroux, 77 signèrent leur engagement, la plupart très lisiblement. Parmi ceux qui volèrent à la frontière, sans compter d'anciens officiers, il y eut beaucoup de fils de bourgeois. Il s'enrôla des négociants comme Charles Gambon, Piécour et François AUiot, des propriétaires comme Geoffrenet, des enfants d'administrateurs de département comme Goutelle cadet, Decencière, Etienne Rochoux de la Bouïge et Dupertuis, des étudiants « en philosophie » comme Darnault, des « élèves en chirurgie » comme Labbe et Lajoye, des fils de notaires ou d'avocats comme Delletery et Cuinat, des hommes de loi comme Charles
Regnaud, Augier et Raimond ; ce dernier était avoué près le tribunal du district de Bourges. Les archives du ministère de la guerre n'ont malheureusement pas conservé le registre des contrôles du premier bataillon du Cher. Il n'est donc pas possible d'affirmer que le commandant de ce bataillon, Claude Patin, le quartier-maître trésorier La Villatte, l’adjudant-major Branger, le chirurgien-major Dugesne, le capitaine de la compagnie des grenadiers, Maulmond, les capitaines des huit compagnies de fusiliers, Boursignon, Piécour, Brunet, Gambon, Goutelle, Regnaud, Geoffrenet et Lefebvre, les neuf lieutenants et les neuf sous-lieutenants avaient servi autrefois dans les troupes de ligne. Tout ce que Ton peut dire avec certitude, c'est que, parmi les trois volontaires qui déclarèrent, à Bourges, avoir fait partie de l'ancienne armée, un seul, Lagrange, devint lieutenant de la septième compagnie de fusiliers. Il semble même qu'en élisant leurs officiers, les volontaires du Cher aient choisi, de préférence aux anciens soldats, les jeunes gens distingués par leur situation sociale et par l'ardeur de leurs convictions, dont l'expérience ne s'était formée que dans la milice bourgeoise de Bourges et dans les gardes nationales du département. Au contraire, les volontaires de l'Indre se donnèrent pour chefs surtout les anciens militaires dont ils connaissaient à la fois les services, le mérite et les opinions. Le premier commandant du bataillon, Jean-Baptiste-François Crublier de la Rivière, était un officier de la guerre de Sept Ans ; il avait combattu comme lieutenant d'artillerie en 1762 et 1763. Le premier quartier-maître trésorier, Sabardin, avait servi treize ans, de 1769 à 1782, comme sous-lieutenant et lieutenant dans le régiment de Champagne ; il avait fait quatre campagnes dans les Antilles. Sébastien Ruby, le futur général, élu capitaine le 26 octobre 1791, en
Attendant de devenir adjudant-major le 19 janvier 1792, puis chef du bataillon à la place de Crublier de la Rivière, le l**" novembre 1793, était un vétéran de l'ancienne armée ; né le 25 mars 1755, engagé le 3 février 1775, il avait fait partie pendant dix-sept ans du régiment de la Reine, douze ans comme fourrier et cinq ans comme sergent-major. Bussy, le chirurgien-major, avait été chirurgien de la marine royale de 1777 à 1786 ; il avait fait la guerre contre les Anglais. Peyrot, qui devint capitaine de la dernière compagnie de fusiliers, avait servi vingt ans soit dans le régiment de Normandie soit dans la maréchaussée comme grenadier. Dedaut, qui fut nommé sous-lieutenant, avait été soldat au régiment de Bourbonnais du 18 avril 1766 au 26 juin 1783. Jacques Boislinard, qui fut également élu sous-lieutenant, avait été soldat pendant huit ans dans les régiments de Cambrésis et de Condé. Mais, qu'ils fussent ou non de l'ancienne armée, les officiers et les sous-officiers des bataillons du Cher et de l'Indre étaient imprégnés du véritable esprit militaire. Un seul, Joseph Thoisnier, de Buzançais, eut une défaillance et fut chassé du corps, le 21 octobre 1792, par ordre de Kellermann. Les volontaires du Cher et de l'Indre se trouvèrent bien commandés et fortement encadrés. Ils eurent tout le temps nécessaire pour compléter leur instruction, car ils ne parurent pas sur les champs de bataille de 1792. Mais, en 1793 et 1794, cette « faïence bleue » avait durci et elle montra sa solidité devant le feu de l'ennemi. Mis en déroute par les Prussiens sur les hauteurs de Kederich, à l'affaire de Calsberg, près de Hombourg, dans le pays de Deux-Pons, pendant qu'il faisait partie de l’armée de la Moselle, le premier bataillon de l'Indre prit sa revanche à la fin de 1793, une fois incorporé dans l'armée du Rhin. A deux reprises il enleva à la baïonnette le village de Berkheim, devant Haguenau. Ruby, depuis peu son chef, pénétra le premier dans une redoute et prit deux pièces de canon. Le général Pichegru, « voulant récompenser » une aussi belle conduite, « accorda un sabre d'honneur au chef et une somme d'argent aux volontaires ». Ceux-ci, qui joignaient le désintéressement au courage, « ne voulurent pas l'accepter ». Quant au premier bataillon du Cher, employé d'abord dans l'armée des Ardennes, sur la ligne des avant-postes depuis Bouillon jusqu'à Montmédy, il fit partie de ces glorieuses légions qui débloquèrent Maubeuge; il « combattit avec valeur» dans les journées de Wattignies. Deux mois plus tard, passé à l'armée de la Moselle, il culbuta les Autrichiens au Geisberg, dans les lignes de Wissembourg, devant Landau. En 1794, il s'illustra à Fleurus, et, par sa charge d'Heppignies, comme le rapportent dans leur mâle simplicité les archives historiques du ministère de la guerre, il contribua « fortement au succès de cette mémorable journée ».
Le bataillon du Cher fut recruté avec plus d'entrain encore et de promptitude que celui de l'Indre. La municipalité de Bourges, toute impatiente de zèle, ouvrit dès le 29 juin 1791, onze jours plus tôt que celle de Châteauroux, son registre d'enrôlement. Ce jour-là même, huit volontaires vinrent se faire inscrire, parmi lesquels Delaleu qui commandait alors la garde nationale du quartier d'Auron. Cependant, le décret du 21 juin n'était pas encore connu dans la foule. 11 fallut un grand mois à la masse, dans le Cher, pour s'échauffer, pour s'ébranler à la voix des représentants du pays. Commencés le 29 juin, les engagements ne reprirent à Bourges que le 31 juillet, mais ils ne cessèrent plus d'affluer pendant les mois d'août, de septembre et d'octobre. Le 31 juillet, il se présenta 16 volontaires; il s'en présenta 22 le 16 août, 14 le 10 octobre. L'enthousiasme ne se refroidit point jusqu'au rassemblement du bataillon qui eut lieu le 12 octobre. Les enrôlements se prolongèrent plus tard, jusqu'au 26 octobre et même jusqu'au 6 novembre. La Société des Amis de la Constitution de Bourges excita et entretint l'ardeur par sa propagande et par son exemple. Que l'on compare la liste de ses membres avec les noms et la provenance des volontaires, l'on sera frappé de l'énergie et de l'efficacité de son intervention. Ces révolutionnaires intempérants manquèrent parfois de sagesse, mais qui oserait dire qu'ils aient manqué de patriotisme ? Au premier danger de la patrie, ne s'empressèrent-ils pas de lui offrir leurs enfants, comme les Goutelle, les Augier, les Gambon, les Witas ? Le premier inscrit sur le registre des volontaires de Bourges était le fils d'un jacobin, Charles Regnaud. D'autres, parmi les Amis de la Constitution, ne pouvant donner leur fils, donnèrent leurs ouvriers ; tel le tailleur Paduska, un Morave émigré d'Olmutz à Bourges : son atelier fut une officine de recrutement. La municipalité de Bourges eut la joie d'inscrire sur son registre 240 engagements. Peu s'en fallut qu'à elle seule elle n'enrôlât la moitié du bataillon réclamé au département du Cher. Le Sancerrois ne se distingua guère moins par son ardeur. Le recrutement de l'armée s'y fit « avec le plus grand succès ».
Dans quelle proportion le département du Cher concourut-il à la défense de la patrie ? Faute de documents, il n'est plus possible de le dire. Il faut se résoudre à ignorer combien de volontaires son bataillon compta le jour de sa formation. Tout ce qu'on peut affirmer, c'est que, lorsqu'il partit pour la frontière, à la fin de 1791, le premier bataillon du Cher était armé, comme celui de l’Indre. Il avait reçu les fusils des magasins de l'Etat. Une seule chose lui manquait, des habits, du moins en nombre suffisant. Il était rassemblé à Bourges depuis le 12 octobre, attendant l'arrivée d'un commissaire des guerres pour procéder le 27 ou le 28 à sa formation, et à la date du 25 il n'avait encore reçu que 237 de ses habits bleus. Ce fut à grand peine qu'il s'en procura encore 214. Un grand nombre de volontaires refusaient de payer leur habillement, et les tailleurs de Bourges, vivant de leur salaire quotidien, ne voulurent pas travailler plus longtemps sans être payés. Nombre de ces volontaires du Cher arrivèrent sans uniforme dans les cantonnements de la Champagne.
Mais ils arrivèrent, comme ceux de l'Indre, avec un excellent esprit. Les uns et les autres apportèrent dans les années de la Révolution ces habitudes de discipline et de patience que les généraux de l'ancien régime appréciaient dans les soldats du Berry. Avant leur départ pas une municipalité, pas un directoire ne les accusa de turbulence. Les volontaires de Bourges n'imitèrent point les séditions des soldats du Royal Roussillon. Ils nommèrent parmi eux un instructeur militaire, et, tant qu'ils furent dans leur département, ils passèrent leur temps à se rompre aux marches, au maniement des armes et aux évolutions. La seule pétition qu'ils aient faite fut pour demander des fusils. Ils frémissaient d'amour pour la patrie. Comme ils le disaient eux-mêmes, ils brûlaient de « partir au premier signal et de combattre jusqu'à leur dernier soupir pour empêcher l'invasion de l’étranger ». La Révolution les enflammait et les remplissait d'une généreuse ivresse. Ils méritaient leur nom de « volontaires nationaux », de « soldats de la liberté ». Leurs légions étaient des « légions citoyennes », dont la « ligue terrible » se formait pour briser « les efforts de la tyrannie ». Nombre d'entre eux étaient résolus à toutes les abnégations, à tous les renoncements. Quand un commis du directoire de l’Indre, Etienne Guymon, s'enrôla, le 11 août, il déclara, malgré sa pauvreté, « ne vouloir prendre aucune paye de la nation » ; ses collègues s'étaient chargés de pourvoir à ses besoins pendant la guerre. Les registres nous montrent enrôlés ensemble, dans la communauté d'un même et sublime élan, les compagnons d'atelier, les amis, les frères. Parfois le père et le fils partirent ensemble, comme, à Châteauroux, les Crublier de Corbilly. Il se présenta des volontaires de tout âge. La majorité avait entre dix-huit et, vingt-cinq ans, mais beaucoup avaient dépassé trente et même quarante ans. Il en vint de cinquante-trois ans, comme Crublier de la Rivière, de cinquante-six ans, comme Etienne Raguy. Il en vint, en revanche, de seize ans, en assez grand nombre, de quatorze ans même, comme le jeune Crublier de Corbilly et Guillaume Baucheron, d'Issoudun. Il n'est pas douteux que ces volontaires de 1791 furent une « élite ». C'est assurément un fait digne de remarque que, dans ce Berry où l'ignorance était si grande, la plupart d'entre eux étaient instruits. Sur les 240 volontaires qui s'enrôlèrent à Bourges, 87 seulement déclarèrent « ne savoir signer »: Sur les 93 qui s'enrôlèrent à Châteauroux, 77 signèrent leur engagement, la plupart très lisiblement. Parmi ceux qui volèrent à la frontière, sans compter d'anciens officiers, il y eut beaucoup de fils de bourgeois. Il s'enrôla des négociants comme Charles Gambon, Piécour et François AUiot, des propriétaires comme Geoffrenet, des enfants d'administrateurs de département comme Goutelle cadet, Decencière, Etienne Rochoux de la Bouïge et Dupertuis, des étudiants « en philosophie » comme Darnault, des « élèves en chirurgie » comme Labbe et Lajoye, des fils de notaires ou d'avocats comme Delletery et Cuinat, des hommes de loi comme Charles
Regnaud, Augier et Raimond ; ce dernier était avoué près le tribunal du district de Bourges. Les archives du ministère de la guerre n'ont malheureusement pas conservé le registre des contrôles du premier bataillon du Cher. Il n'est donc pas possible d'affirmer que le commandant de ce bataillon, Claude Patin, le quartier-maître trésorier La Villatte, l’adjudant-major Branger, le chirurgien-major Dugesne, le capitaine de la compagnie des grenadiers, Maulmond, les capitaines des huit compagnies de fusiliers, Boursignon, Piécour, Brunet, Gambon, Goutelle, Regnaud, Geoffrenet et Lefebvre, les neuf lieutenants et les neuf sous-lieutenants avaient servi autrefois dans les troupes de ligne. Tout ce que Ton peut dire avec certitude, c'est que, parmi les trois volontaires qui déclarèrent, à Bourges, avoir fait partie de l'ancienne armée, un seul, Lagrange, devint lieutenant de la septième compagnie de fusiliers. Il semble même qu'en élisant leurs officiers, les volontaires du Cher aient choisi, de préférence aux anciens soldats, les jeunes gens distingués par leur situation sociale et par l'ardeur de leurs convictions, dont l'expérience ne s'était formée que dans la milice bourgeoise de Bourges et dans les gardes nationales du département. Au contraire, les volontaires de l'Indre se donnèrent pour chefs surtout les anciens militaires dont ils connaissaient à la fois les services, le mérite et les opinions. Le premier commandant du bataillon, Jean-Baptiste-François Crublier de la Rivière, était un officier de la guerre de Sept Ans ; il avait combattu comme lieutenant d'artillerie en 1762 et 1763. Le premier quartier-maître trésorier, Sabardin, avait servi treize ans, de 1769 à 1782, comme sous-lieutenant et lieutenant dans le régiment de Champagne ; il avait fait quatre campagnes dans les Antilles. Sébastien Ruby, le futur général, élu capitaine le 26 octobre 1791, en
Attendant de devenir adjudant-major le 19 janvier 1792, puis chef du bataillon à la place de Crublier de la Rivière, le l**" novembre 1793, était un vétéran de l'ancienne armée ; né le 25 mars 1755, engagé le 3 février 1775, il avait fait partie pendant dix-sept ans du régiment de la Reine, douze ans comme fourrier et cinq ans comme sergent-major. Bussy, le chirurgien-major, avait été chirurgien de la marine royale de 1777 à 1786 ; il avait fait la guerre contre les Anglais. Peyrot, qui devint capitaine de la dernière compagnie de fusiliers, avait servi vingt ans soit dans le régiment de Normandie soit dans la maréchaussée comme grenadier. Dedaut, qui fut nommé sous-lieutenant, avait été soldat au régiment de Bourbonnais du 18 avril 1766 au 26 juin 1783. Jacques Boislinard, qui fut également élu sous-lieutenant, avait été soldat pendant huit ans dans les régiments de Cambrésis et de Condé. Mais, qu'ils fussent ou non de l'ancienne armée, les officiers et les sous-officiers des bataillons du Cher et de l'Indre étaient imprégnés du véritable esprit militaire. Un seul, Joseph Thoisnier, de Buzançais, eut une défaillance et fut chassé du corps, le 21 octobre 1792, par ordre de Kellermann. Les volontaires du Cher et de l'Indre se trouvèrent bien commandés et fortement encadrés. Ils eurent tout le temps nécessaire pour compléter leur instruction, car ils ne parurent pas sur les champs de bataille de 1792. Mais, en 1793 et 1794, cette « faïence bleue » avait durci et elle montra sa solidité devant le feu de l'ennemi. Mis en déroute par les Prussiens sur les hauteurs de Kederich, à l'affaire de Calsberg, près de Hombourg, dans le pays de Deux-Pons, pendant qu'il faisait partie de l’armée de la Moselle, le premier bataillon de l'Indre prit sa revanche à la fin de 1793, une fois incorporé dans l'armée du Rhin. A deux reprises il enleva à la baïonnette le village de Berkheim, devant Haguenau. Ruby, depuis peu son chef, pénétra le premier dans une redoute et prit deux pièces de canon. Le général Pichegru, « voulant récompenser » une aussi belle conduite, « accorda un sabre d'honneur au chef et une somme d'argent aux volontaires ». Ceux-ci, qui joignaient le désintéressement au courage, « ne voulurent pas l'accepter ». Quant au premier bataillon du Cher, employé d'abord dans l'armée des Ardennes, sur la ligne des avant-postes depuis Bouillon jusqu'à Montmédy, il fit partie de ces glorieuses légions qui débloquèrent Maubeuge; il « combattit avec valeur» dans les journées de Wattignies. Deux mois plus tard, passé à l'armée de la Moselle, il culbuta les Autrichiens au Geisberg, dans les lignes de Wissembourg, devant Landau. En 1794, il s'illustra à Fleurus, et, par sa charge d'Heppignies, comme le rapportent dans leur mâle simplicité les archives historiques du ministère de la guerre, il contribua « fortement au succès de cette mémorable journée ».
Thibaut Boulay- noviter veniens
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Re: Cher volontaires
Un grand merci je vais voir ce que je peux récupérer et insérer dans la rubrique du Cher ! (et de l'Indre)
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
La défense du fort de Bitche, commandé par Huet, la nuit du 16 au 17 novembre 1793, attaqué par plus de 6000 Prussiens, donna lieu à un éloge de la Convention qui décréta que le 2e bataillon du Cher avait "bien mérité de la Patrie" :
Bonne lecture !
Bonne lecture !
Thibaut Boulay- noviter veniens
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Davin Didier- inceptio
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La cavalerie départementale du Cher
Au début 1793, en pleine révolte fédéraliste, le Cher essaie de lever dans l'ambiguïté une force départementale. Seuls quelques cavaliers et artilleurs seront opérationnels.
Les 71 cavaliers sont par ordre de la Convention envoyé en Vendée, et à Angers sont incorporés dans le 13e bis de Chasseurs à cheval.
Leur tenue initiale est celle de la cavalerie de Ligne:
Chapeau noir passants et ganses rouge, uniforme bleu à collet, parements et retroussis rouges passepoilés de blanc, revers blancs passepoilés de rouge, boutons jaunes, gilet blanc, culotte de peau et bottes fortes noires.; Chaperons de fonte et tapis de selle bleu galonné de rouge.
Les 71 cavaliers sont par ordre de la Convention envoyé en Vendée, et à Angers sont incorporés dans le 13e bis de Chasseurs à cheval.
Leur tenue initiale est celle de la cavalerie de Ligne:
Chapeau noir passants et ganses rouge, uniforme bleu à collet, parements et retroussis rouges passepoilés de blanc, revers blancs passepoilés de rouge, boutons jaunes, gilet blanc, culotte de peau et bottes fortes noires.; Chaperons de fonte et tapis de selle bleu galonné de rouge.
Davin Didier- inceptio
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les bataillons de réquisition du Cher
Après la levée des 300.000 hommes, le département du Cher procéda à la formation d'un bataillon de réquisitionnaires par district.
Il y en eu donc sept: Bourges, Sancoins, Saint Armand, Chateaumeillant, Vierzon, Aubigny, Sancerre.
Devant la masse de soldats à équiper les hommes partirent en veste blanche à collet et parements rouge et bonnet de police, et pour armement:des piques.
Il y en eu donc sept: Bourges, Sancoins, Saint Armand, Chateaumeillant, Vierzon, Aubigny, Sancerre.
Devant la masse de soldats à équiper les hommes partirent en veste blanche à collet et parements rouge et bonnet de police, et pour armement:des piques.
Davin Didier- inceptio
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Re: Cher volontaires
Merci Didier, je vais intégrer, puisque le département du Cher est le prochain sur la liste de publication, mais pourrais-tu systématiquement me mettre les sources ? Merci à toi de ton aide toujours si grande
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
Récapitulatif des unités et bataillons levés dans le Cher :
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/cher/
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/cher/
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
rubrique du 1er bataillon du Cher :
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/1er-bataillon-du-cher/
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/1er-bataillon-du-cher/
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
rubrique du 2e bataillon du Cher :
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/2e-bataillon-du-cher/
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/2e-bataillon-du-cher/
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
rubrique du 3e bataillon du Cher :
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/3e-bataillon-du-cher/
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/3e-bataillon-du-cher/
Laurent- inceptio
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Re: Cher volontaires
rubrique du 4e bataillon du Cher :
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/4e-bataillon-du-cher/
https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/4e-bataillon-du-cher/
Laurent- inceptio
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Laurent- inceptio
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Force publique dans le Cher 1793
Tiré des Archives de la Vendée et Archives nationales AF II 268-12
Le 6 octobre 1793 le représentant du peuple en mission dans le Cher autorise la levée d'une force publique, arrêtée par le conseil du département le 12 mai et de fonds ( un million) pour l'entretien et la solde de la dite force.
Considérant que le département du Cher a envoyé, en trois fois, presque toute sa gendarmerie, soit aux frontières soit contre les brigands de la Vendée.
Le comité révolutionnaire levera une compagnie d infanterie, une compagnie de canonniers et deux compagnies de cavalerie.
Aucun citoyen de moins de 25 ans ne pourra s'y engager.
Les deux compagnies de cavalerie feront avec les brigades de gendarmerie, organisées avec les gendarmes restant, le service de gendarmerie et en auront la solde. La première compagnie restera à Bourges et la seconde sera répartie dans le département.
La compagnie d infanterie sera envoyée à Nantes.
Le 6 octobre 1793 le représentant du peuple en mission dans le Cher autorise la levée d'une force publique, arrêtée par le conseil du département le 12 mai et de fonds ( un million) pour l'entretien et la solde de la dite force.
Considérant que le département du Cher a envoyé, en trois fois, presque toute sa gendarmerie, soit aux frontières soit contre les brigands de la Vendée.
Le comité révolutionnaire levera une compagnie d infanterie, une compagnie de canonniers et deux compagnies de cavalerie.
Aucun citoyen de moins de 25 ans ne pourra s'y engager.
Les deux compagnies de cavalerie feront avec les brigades de gendarmerie, organisées avec les gendarmes restant, le service de gendarmerie et en auront la solde. La première compagnie restera à Bourges et la seconde sera répartie dans le département.
La compagnie d infanterie sera envoyée à Nantes.
Davin Didier- inceptio
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Localisation : Marseille
Re: Cher volontaires
merci Didier, j'ai modifié la rubrique des gendarmes, où tu apparais désormais comme co-auteur
Laurent- inceptio
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