Le passage du Col du Grand Saint-Bernard
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Le passage du Col du Grand Saint-Bernard
Le passage du Col du Grand Saint-Bernard :
Griois écrit dans ses mémoires à propos du passage : « les autorités du Valais avaient mis en réquisition pour être aux ordres de l’artillerie une partie des paysans du pays, et comme on ne les employait que l’argent ou plutôt l’or à la main, l’appât du gain les rendait très exacts, ils arrivaient en foule par tous les défilés des montagnes, il est impossible de voir une population plus hideuse que celle-là, presque tous les habitatns hommes et femmes ont des goîtres énormes dont quelques-us aussi volumineux que leur tête, et dans chaque hameau on rencontre un grand nombre de crétins, espère particulière d’idiots qui se ressemblent tous par une figure bouffie, un rire hébété, et chose remarquable, ces malheureux sont regardés dans le pays comme des êtres sanctifiés, leurs familles en sont fières… Tels étaient nos auxiliaires qui chaque matin, se rendaient à Saint-Pierre pour être à nos ordres, la première opération était de démonter les affûts, caissons et voitures au fur et à mesure de leur arrivée, de numéroter chaque pièce, et de renfermer les munitions dans des caisses préparées à l’avance, dont deux faisaient la charge d’un mulet. Une compagnie d’ouvriers d’artillerie s’occupait constamment de cette besogne. Les flasques d’affûts, les coffrets, les essieux, et les roues de toute espèce étaient chargés sur des mulets et les caissons ainsi que leurs couverts, sur les épaules des paysans, huit hommes portaient le corps du caisson, et quatre le couvert, pareil nombre suivait pour relayer en route, le trajet durait sept à huit heures, et je crois me rappeler que nous payions 6 à 7 louis par caisson complet de sorte que chaque travailleur recevait 6 ou 7 francs pour sa journée, somme considérable dans un pays aussi pauvre […] on en vînt pour les canons au moyen le plus simple, ce fut de couper des troncs de sapin plus longs que les pièces, on les creusait, on y renfermait les canons assujettis par des chevilles et des coins, on reliait le tout par des cercles en fer ou même en bois. Après quoi, on attachait à une des extrêmités un long câble auquel les hommes s’attelaient, dans quelque position qu’elle fût la pièce glissait sans beaucoup de difficulté et toutes arrivèrent sans être endommagées » .
d'après les mémoires de Griois, Paris 1909.
Griois écrit dans ses mémoires à propos du passage : « les autorités du Valais avaient mis en réquisition pour être aux ordres de l’artillerie une partie des paysans du pays, et comme on ne les employait que l’argent ou plutôt l’or à la main, l’appât du gain les rendait très exacts, ils arrivaient en foule par tous les défilés des montagnes, il est impossible de voir une population plus hideuse que celle-là, presque tous les habitatns hommes et femmes ont des goîtres énormes dont quelques-us aussi volumineux que leur tête, et dans chaque hameau on rencontre un grand nombre de crétins, espère particulière d’idiots qui se ressemblent tous par une figure bouffie, un rire hébété, et chose remarquable, ces malheureux sont regardés dans le pays comme des êtres sanctifiés, leurs familles en sont fières… Tels étaient nos auxiliaires qui chaque matin, se rendaient à Saint-Pierre pour être à nos ordres, la première opération était de démonter les affûts, caissons et voitures au fur et à mesure de leur arrivée, de numéroter chaque pièce, et de renfermer les munitions dans des caisses préparées à l’avance, dont deux faisaient la charge d’un mulet. Une compagnie d’ouvriers d’artillerie s’occupait constamment de cette besogne. Les flasques d’affûts, les coffrets, les essieux, et les roues de toute espèce étaient chargés sur des mulets et les caissons ainsi que leurs couverts, sur les épaules des paysans, huit hommes portaient le corps du caisson, et quatre le couvert, pareil nombre suivait pour relayer en route, le trajet durait sept à huit heures, et je crois me rappeler que nous payions 6 à 7 louis par caisson complet de sorte que chaque travailleur recevait 6 ou 7 francs pour sa journée, somme considérable dans un pays aussi pauvre […] on en vînt pour les canons au moyen le plus simple, ce fut de couper des troncs de sapin plus longs que les pièces, on les creusait, on y renfermait les canons assujettis par des chevilles et des coins, on reliait le tout par des cercles en fer ou même en bois. Après quoi, on attachait à une des extrêmités un long câble auquel les hommes s’attelaient, dans quelque position qu’elle fût la pièce glissait sans beaucoup de difficulté et toutes arrivèrent sans être endommagées » .
d'après les mémoires de Griois, Paris 1909.
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secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
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Re: Le passage du Col du Grand Saint-Bernard
Bonsoir,
des notations très intéressantes de Griois qui, peut être, donne le premier une description des symptôme de la carence en iode qui affligeait les populations alpines habituées à une alimentation, pauvre en cet élément, basée sur le mais, châtaignes et légumes.
Quant à l’idée des troncs de sapin creusés Marmont, dans ses mémoires attribue, le mérite à lui-même.
Gachot au contraire rapporte une note de Pavetti. Marmont éprouvait le plus grand embarras, quand Gassendi lui amena un paysan.
"Messieurs les capitaines, vos voitures n’iront pas plus loin que Proz, au delà le chemin est trop raboteux. J’ai oui dire au temps de ma prime jeunesse, à un vieux caporal qui avait fait longtemps la guerre d’Italie, que pour passer du canon dans la montagne, il fallait d’abord tout démonter. Ensuite,on prend un tronc de gros sapin de sept pieds de long, on l’arrondit aux deux bouts pour qu’il ne pique pas en terre ; on creuse dedans afin de loger la pièce ; un piquet de fer permet de fixer les cordages. Sur ces cordages, on attelle des hommes ou des mulets ; et ça vas tout seul, paraît il."
des notations très intéressantes de Griois qui, peut être, donne le premier une description des symptôme de la carence en iode qui affligeait les populations alpines habituées à une alimentation, pauvre en cet élément, basée sur le mais, châtaignes et légumes.
Quant à l’idée des troncs de sapin creusés Marmont, dans ses mémoires attribue, le mérite à lui-même.
Gachot au contraire rapporte une note de Pavetti. Marmont éprouvait le plus grand embarras, quand Gassendi lui amena un paysan.
"Messieurs les capitaines, vos voitures n’iront pas plus loin que Proz, au delà le chemin est trop raboteux. J’ai oui dire au temps de ma prime jeunesse, à un vieux caporal qui avait fait longtemps la guerre d’Italie, que pour passer du canon dans la montagne, il fallait d’abord tout démonter. Ensuite,on prend un tronc de gros sapin de sept pieds de long, on l’arrondit aux deux bouts pour qu’il ne pique pas en terre ; on creuse dedans afin de loger la pièce ; un piquet de fer permet de fixer les cordages. Sur ces cordages, on attelle des hommes ou des mulets ; et ça vas tout seul, paraît il."
Comte Fontanelli- noviter veniens
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Re: Le passage du Col du Grand Saint-Bernard
intéressantes remarques, je ne connaissais pas cette carence, et je pense que vous avez raison de signaler l'anecdote du paysan, je pense qu'il pourrait bien s'agir de la vérité, les autochtones étaient bien plus habitués à cette région et bien entendu à ces problèmes, il me paraît plausible qu'un homme du coin est inspiré cette méthode par ces conseils
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Laurent- inceptio
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