les invalides au Fort St André - 84

voici une intéressante exposition à laquelle l'association participe par le prêt de documents



http://www.fort-saint-andre.fr/Actualites/Le-fort-habite

merci pour l'info Jérôme .

va falloir que je trouve le temps d'aller y faire un tour...

Fort qui jusqu'en 1791 faisait face à une frontière intérieure d'une puissance étrangère devant Avignon, l'enclave Pontificale du Comtat-Venaissin

on voit que l'illustration des uniformes ci-dessus figure plutôt des vétérans encore valides tandis que notre incontournable Patrice Courcelle a fait une belle planche ci-dessous pour cette occasion par contre ses trois invalides sont tous tarés d'infirmités, jambe de bois, bras amputé...

or sauf erreur de ma part il me semble que c'est peu être un peu trop forcer le trait du soldat des compagnies d'Invalides car les 156 Compagnies détachées d'Invalides envoyées dans les provinces aux frontières et sur les côtes, dans les forteresses sont tout de même considérées comme des compagnies de garnison, avec des soldats vétérans ayant 24 ans de service capables de rendre encore des services, ne serait-ce que tenir un fusil, donc avec un bras amputé, l'exécution du service paraît impossible, il ne s'agit pas exclusivement des infirmes de l'Hôtel des Invalides à Paris perclus de blessures de guerre invalidantes
d'autant que les Compagnies d'Invalides à l'instar des autres troupes ne semblent pas vraiment sédentaires et changent de garnison elles-aussi, j'imagine mal des personnes à mobilité réduite faire les marches d'une garnison à l'autre sinon pour être définitivement réformées

L'appellation de Compagnie d'Invalides n'implique point pour les hommes qui la composaient le qualificatif d'impotents ou de malades. Ceux qui étaient incorporés dans ces formations, dites «Compagnies détachées», étaient des hommes auxquels leur âge ou leurs blessures de peu de gravité permettaient encore un service peu fatigant à l'intérieur du royaume. Des compagnies ainsi recrutées furent détachées dans les forts et châteaux, où elles occupaient ainsi des postes sédentaires. Plus tard la loi du 16 mai 1792 en les transformant et les réorganisant, changea leur nom en celui de « Compagnies de Vétérans Nationaux », titre que prirent alors ces vieux soldats de carrière.

On change de garnison ces compagnies d'invalides presque autant que les troupes réglées. La dépense que leur marche occasionne est aussi forte pour le moins qu'une année de leur solde, et l'entretien de leur caserne est une charge de plus pour le gouvernement

Quoique l'Hôtel des Invalides soit destiné à être pour les Officiers & Soldats qui y sont reçus le terme de leurs travaux, il arrive cependant qu’un grand nombre d'entre eux, après avoir joui pendant quelques années du repos que cet établissement leur procure, sont si bien rétablis par les différents secours qu'ils y reçoivent, que, se trouvant en état de rendre de nouveaux services dans les Places, Citadelles, Forts & Châteaux du Royaume, ils demandent avec empressement d'être détachés pour aller sur la frontière donner de nouvelles preuves de leur courage. Pour répondre à ce zèle si utile à l'Etat & si honorable à la Nation, on en a formé plusieurs Compagnies pour la garde des Places, & elles ont remplacé d’autres Compagnies séparées qui y étoient auparavant employées

le Fort Saint André au XVIIIe a eu comme Compagnies d'Invalides en garnison
91e compagnie 1735-1739
21e compagnie (Capt d'Audiffret) 1739-1743
90e compagnie (Capt Borelly) 1741-1745
119e compagnie (Capt Ferrand) 1743-1745
60e compagnie 1764-1765
51e compagnie (Capt Jean-Charles de Thezan de Luc) 1765-1793






le Fort Saint André face à l'enclave Pontificale d'Avignon et du Comtat-Venaissin