Le Général Valhubert

Jean-Marie-Melon Roger Valhubert né à Avranches le 23 octobre 1764, il s’apprêtait à entrer dans une école d’artillerie lorsqu’un édit royal fut promulgué exigeant de la part des candidats plusieurs quartiers de noblesse. Il s’engagea alors au régiment ci-devant Rohan-Soubise, d’où son père le fit partir au bout d’une année. Le 22 octobre 1791, il fut élu commandant en Second du 1er bataillon de la Manche qui alla servir à la division du Général De La Bourdonnaye à l’Armée du général Custine. Il se distingue à la défense de Lille en 1792, puis il est fait prisonnier le 13 septembre 1793 avec la garnison du Quesnoy. Il reste ainsi deux ans en captivité avant d’être échangé. Il se rend à Paris où il est nommé Chef de la 28ème demi-brigade de ligne, le 12 septembre 1797. Il commande cette unité jusqu’au 29 août 1803 et se rendit célèbre par son habileté, son dévouement et son héroïsme. Il était aimé à la fois de ses supérieurs et de ses subordonnés, ainsi ayant été oublié dans la première distribution d’armes d’honneur, les officiers de la 28ème de ligne, se réunirent le 7 octobre 1802, pour adresser une réclamation au 1er Consul. Un arrêté du 24 janvier 1803, décerna à Valhubert un sabre d’honneur, avec une gratification de 12 000 francs que Valhubert partagea avec sa demi-brigade. Le général Michaud disait de Valhubert en 1803 : « Officier distingué par sa conduite, sa délicatesse, ses moyens et ses connaissances, il a des mœurs très douces, une éducation soignée, du zèle, de l’activité, de la fermeté, enfin toutes les qualités qu’on peut désirer dans un chef de corps ». Il fut nommé Général de Brigade le 29 août 1803, et fait membre de la Légion d’Honneur le 11 décembre 1804, puis Commandant dans l’Ordre le 14 juin 1805. Il combattit avec sa bravoure habituelle à la bataille d’Austerlitz et se trouvait en avant du 2ème bataillon du 88ème régiment de ligne, bien en vue, à la gauche de la route de Brünn à Olmutz qu’il devait défendre et que les russes criblaient de projectiles. Son aide de camp fut renversé avec son cheval par un obus, les soldats se pressant pour le secourir, le général leur rappela fermement l’ordre de l’Empereur de ne pas quitter les rangs. A cet instant un autre obus éclate et le général a la cuisse emportée et tombe de son cheval. Il crie encore à ses hommes : « Souvenez-vous de l’ordre du jour et serrez vos rangs, si vous revenez vainqueurs, on me relèvera après la bataille, si vous revenez vaincus, je n’attache plus de prix à la vie ». Malgré ses ordres et menaces, il fut relevé par ses officiers et soldats, lui jurant de ne faire exception que pour lui, mais inflexible Valhubert exige qu’on le repose. Ses hommes ne l’écoutent pas, le placent en brancard sur des fusils pour le porter à l’ambulance. Pendant le trajet, il leur rappelle avec véhémence leur mauvaise conduite, mais son état est déjà désespéré, et à l’arrivée à l’ambulance, il dicte pour l’Empereur un dernier billet : « J’aurais voulu faire plus pour vous, je meurs dans une heure, je ne regrette pas la vie, puisque j’ai participé à une victoire qui vous assure un règne heureux, quand vous penserez aux braves qui vous étaient dévoués, pensez à ma mémoire, il me suffit de vous dire que j’ai une famille, je n’ai pas besoin de vous la recommander ». Il ne mourut pas aussi vite qu’il l’avait dit, et expira à Brünn trois jours plus tard, à la suite de cruelles souffrances. Il fut enterré sur le champ de bataille et l’Armée éleva sur sa tombe un monument de marbre noir sur lequel on grava l’inscription suivante : « Au brave général Valhubert tombé dans la bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805, nos ennemis qui savaient apprécier le courage, sauront aussi respecter après notre éloignement ce monument élevé à un de nos généraux dont le grand caractère et les talents militaires sont faits pour servir de modèle à toutes les nations ». Les autrichiens en effet rendirent honneur au général et Napoléon n’oublia pas la famille de Valhubert, il accorda une pension à sa sœur, et par un décret rendu peu de jours après la bataille, l’Empereur prescrivit que les nouvelles voies qu’on allait ouvrir à Paris aux abords du Jardin des Plantes, prendraient les noms des généraux et colonels tués à Austerlitz. Le nom de Roger Valhubert fut donné à la principale place qui se trouvait entre le Jardin des plantes et le pont d’Austerlitz. Une statue du général avait été élevée sur la principale place d’Avranches et inaugurée le 16 septembre 1832 . Ces paroles d’Emile Simond sont précisées, l’Empereur commandant en fait une statue qui devait être érigé à Paris devant le jardin des plantes, sur la place que l’Empereur voulait nommer place Valhubert. Dans les faits, la statue fut envoyée semble-t-il envoyé après la Révolution de 1830 à Avranches où elle se trouve aujourd’hui au centre du Jardin de l’Evêché. La stèle de marbre en mémoire de Valhubert se trouve toujours à Brünn (Brno) à Tyrsuv Sad, dans le jardin public aménagé à l’emplacement de l’ancien cimetière. Sur le Champ de bataille, sur la route qui longe le Santon, un monument commémoratif a été érigé à la mémoire du général, son nom figurant également sur le mur d’une petite chapelle se trouvant au sommet du Santon. Sur le chemin de terre qui monte au sommet, se trouve à Ex-Voto marquant l’endroit où le général Valhubert a été mortellement blessé.

Voici une représentation du général Valhubert :

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Source : Catalogue de la vente Binoche Giquello en octobre 2010 (ancienne collection Benoit)

Manu

Grand merci !

une belle miniature et un beau portrait !