Service de Santé

A l' occasion du courrier de Mr Hourman qui recherche un pharmacien du service de santé mort en Russie....Pourrait t 'on comme pour l' Artillerie ou le Génie ouvrir une rubrique dans le Forum sur le Service de Santé militaire de 1789 à 1815 ?...il y a tant de choses à dire.... Merci

Pour amorcer le thême

Generalités sur le service de Santé miitaire de la Ligne 1804-1815

Souvent délaissé par l' Empereur, hormi pour de vagues projets dans les moments où le nombre phénoménal de blessés( Eylau, Essling...)faisait ressortir ses cruels manques de moyens, le service de Santé sous l' Empire fut la conjugaison du dévouement sans bornes de ses personnels ( récompensé par des Légion d' Honneur) parfois novices et sans beaucoup de formations car recrutés à la hâte,et l' incurie voire la malhonneteté des services administratifs sensés les soutenir:commissaires des guerres et leurs employés, traficants notoires sur les fournitures de l'Armée.
Malheureux était le blessé grave, s' il ne se trouvait pas à proximité des chirugiens débrouillards improvisant un hopital de campagne dans une grange, recupérant des " infirmiers " avec des éclopés ou des civils, organisant des évacuations dans des charettes voire des brouettes...

Heureusement il y avait le service de Santé de la Garde du grand Larrey et ses hommes qui pouvait suppléer un peu au manque de moyens .

Pour ce qui est du service de Santé de la Ligne en dehors du fait qu' il y en a eu plusieurs organisations entre le début et la fin de l' Empire, on peut très rapidement distinguer:

1° ) un service "de l' Avant" avec des chirurgiens régimentaires principaux, aides et sous aides, des chirurgiens et du personnel attaché aux "ambulances volantes" mises au point par Larrey sur une idée de Percy dès 1793 à l' Armée du Rhin qui vont chercher les blessés sur le terrain.
Les infirmiers "de l' Avant "ou de terrain apparaissent assez tardivement en Espagne en 1808 avec Percy.

2° ) un service de l' Arrière avec des hopitaux de différentes classes, c' est à dire de différentes importances, organisés et étagés tout au long des voies de pénétration des armées en campagne avec des chirurgiens des médecins ,des pharmaciens et des infirmiers .Rappelons quand même qu' il y a eu infiniment plus de pertes par maladies en campagne ( typhus, dysenterie, malaria et fiévres diverses,et ne parlons pas des maladies vénériennes..) que par blessures au combat durant les guerres de la Révolution et de l' Empire

Tout ce petit monde a ses propres uniformes.
Les trois grandes" spécialités " du Service de Santé se distinguent par une couleur particulière qui est le cramoisi pour les chirugiens, le noir pour les médecins et le Vert pour les pharmaciens.

Rappelons aussi que les "officiers de Santé" (c' est leur titre) n' ont pas le droit de porter des épaulettes mais distinguent leurs grades par un systeme complexe de broderies dorées au collet parements , revers, poches suivant le cas . ( à suivre)

Devant un hopital militaire: un medecin de 1ere classe à cheval et un pharmacien de 1ere classe à pied. Les tenues sont de fond bleu barbeau.

suite au magnifique travail de Didier une rubrique qui regroupe tous les articles à vue le jour pour ce qui concerne la Révolution :

http://volontaires.99k.org/servicedesante/index.html


Merci Didier de ce travail !

Bonjour

une série de planches que je voulais partager

à l'origine le support n'est autre que de petits calendriers offerts dans les pharmacies dans les années 80 je n'ai jamais su combien d'images comptait cette série



Salutations
Loïc

Une de plus

Et en voici deux autres   

formidable
incroyable, si j'avais su je les aurais partagé plus tôt, ces calendriers datent de 1984 et 1989  
les «despotats» des compagnies d'infirmiers

Affiche vu dans la salle d'attente de mon généraliste et qui me fait sourire lorsque je passe le voir

bonjour
d'autres représentations du Service de Santé sur la page de l'office du Tourisme de Fleurus dont une planche de Florent Vincent

La planche de F Vincent est très intéressante pour les uniformes. En revanche elle donne une idée fausse de ce que pouvait être le ramassage et la traitement des blessés.
Présence d'une ambulance volante (qui était rare et n'existait pratiquement que dans la Garde).
Abondance de médecins (velours noirs) qui étaient rares et encore plus sur la champ de bataille.
Abondance des despotats et de leurs brancards (qui ont été plus un projet de Percy qu'une réalité sur le terrain)
Marc

deux Ambulances sous la Révolution
un détail du tableau de Hippolyte Lecomte
Ambulance de troupes françaises établie à l'entrée d'un village de la frontière, après un combat contre les Autrichiens en 1792


Ambulance à la chapelle Sainte Anne, Alsace 14 septembre 1793 par Fréderic Regamey


pharmacien et médecin militaires en 1804 par Léo Schnug

Les médecins militaires (revers, parements et collet noir sur uniforme gris) de la Révolution, (comme de l' Empire) auraient bien aimé porter des épaulettes. Ce qu' on ne leur avait jamais accordé. Hippolyte Lecomte n'était pas au courant..
Regamey est plus juste dans son dessin.
Merci Loic pour ces illustrations...

Peut être est-ce une fois de plus l'occasion de rappeler que les médecins étaient une "denrée rare" sur le champ de bataille et qu'étant chargés de soigner les "maladies internes" on ne les voyait pas aux soins des plaies, fractures des membres etc... qui étaient des "maladies externes" du ressort des chirurgiens.
L'Empereur lui même avait émis une opinion quelque peu tranchée: « Un médecin major dans un corps d’armée est un être absurde et inutile. Tous les médecins quitteront les corps et les divisions auxquels ils sont attachés et resteront soit dans les hôpitaux soit au Grand Quartier Général. Le chirurgien major doit aussi faire à l’armée le service du médecin. Il n’y aura à l’armée que des chirurgiens. » 1806.
Les effectifs en 1813 sont parlants:
Chirurgiens: 824 Pharmaciens: 363 Médecins: 113

Amicalement
Marc