Légion de Beon
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de Mauraige
Davin Didier
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SEHRI : de 1789 à 1815 - association loi 1901 :: Histoire politique, sociale et économique de 1788 à 1816 :: la Contre-Révolution en France :: L'émigration en armes
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Davin Didier- inceptio
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REponse Legion de Béon
Bonjour,
Il y a un article consacré à la Légion de Béon dans le Tome II (si ma mémoire est bonne) dans le GROUVEL. Consultable au SHD (Vincennes). Mais, malheureusement Grouvel n'indique pas ses sources ... (pas de bibliographie, rien, ...), alors que son travail est très fouillé.
Guilhem
Il y a un article consacré à la Légion de Béon dans le Tome II (si ma mémoire est bonne) dans le GROUVEL. Consultable au SHD (Vincennes). Mais, malheureusement Grouvel n'indique pas ses sources ... (pas de bibliographie, rien, ...), alors que son travail est très fouillé.
Guilhem
de Mauraige- noviter veniens
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de thury- lectio
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Re: Légion de Beon
superbe
merci De Thury
merci De Thury
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Legion de Beon
Grand merci de Thury pour l'infos et le document couleur !!! J'irai consulter la liste biblio dans le Tome III. Ou bien avez vous la page numérisée ??
Guilhem
Guilhem
de Mauraige- noviter veniens
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Re: Légion de Beon
non je n'ai pas les pages de références et bibiliographie de l'ouvrage de Grouvel en version numérisées, il y en a quand même 23 pages grand format !
de thury- lectio
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Re: Légion de Beon
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
CORRECTION UNIFORMES DE BEON
Bravo à tous pour vos contributions !
Cordialement
Hughes de Bazouges
Sabre de cavalerie légère anglaise Me 1788
J'essaie depuis une vingtaine d'années de me spécialiser dans l'uniformologie des émigrés et je dois dire que ce n'est pas toujours aisé... André Jouineau et moi-même préparons ainsi un prochain ouvrage de références sur l'armée de Condé, de 1792 à 1801.
Mais je peux apporter ici une correction : il y a en effet une erreur de légende entre les deux cavaliers : le personnage de gauche est la silhouette d'un hussard de Béon à la solde anglaise, de 1795 à 1796.
Comme tous les autres corps émigrés, Béon sortit des Provinces Unies en janvier 1795 pour se réfugier avec l'armée britannique au Hanovre. Le corps fut remonté et rééquipé au printemps mais au dernier moment il ne fut pas embarqué pour Quiberon. Il fut licencié quelques mois plus tard pour compléter d'autres corps déficitaires.
Le fourniment était bien noir et de type britannique, comme l'armement. Pour le sabre, on peut supposer que les cavaliers avaient adopté le sabre anglais de cavalerie légère Me 1788.
Ce sont les émigrés qui furent en fait à l'origine du modèle des hussards britanniques qui s'inspirèrent aussi des hussards prussiens (sabretache en tissu avec dents de loup, sabre Me 1796 aussi dit sabre à la Blucher, etc.).
De 1793 à 1795, Béon portait comme on le voit la couleur distinctive orange du Stathouder ; mais comme il s'agissait d'un corps d'émigrés, ses officiers ne portaient pas de ceinture de commandement orange mais un brassard de cette couleur.
Pour le shako, il s'agissait d'un modèle de type émigré très proche du modèle autrichien qui portait une visière en cuir amovible (elle pouvait être remontée le long du skhako) à l'arrière ; les hussards autrichiens retournaient simplement leur shako quand ils souhaitaient utiliser cette visière.
Mais je peux apporter ici une correction : il y a en effet une erreur de légende entre les deux cavaliers : le personnage de gauche est la silhouette d'un hussard de Béon à la solde anglaise, de 1795 à 1796.
Comme tous les autres corps émigrés, Béon sortit des Provinces Unies en janvier 1795 pour se réfugier avec l'armée britannique au Hanovre. Le corps fut remonté et rééquipé au printemps mais au dernier moment il ne fut pas embarqué pour Quiberon. Il fut licencié quelques mois plus tard pour compléter d'autres corps déficitaires.
Le fourniment était bien noir et de type britannique, comme l'armement. Pour le sabre, on peut supposer que les cavaliers avaient adopté le sabre anglais de cavalerie légère Me 1788.
Ce sont les émigrés qui furent en fait à l'origine du modèle des hussards britanniques qui s'inspirèrent aussi des hussards prussiens (sabretache en tissu avec dents de loup, sabre Me 1796 aussi dit sabre à la Blucher, etc.).
De 1793 à 1795, Béon portait comme on le voit la couleur distinctive orange du Stathouder ; mais comme il s'agissait d'un corps d'émigrés, ses officiers ne portaient pas de ceinture de commandement orange mais un brassard de cette couleur.
Pour le shako, il s'agissait d'un modèle de type émigré très proche du modèle autrichien qui portait une visière en cuir amovible (elle pouvait être remontée le long du skhako) à l'arrière ; les hussards autrichiens retournaient simplement leur shako quand ils souhaitaient utiliser cette visière.
Cordialement
Hughes de Bazouges
Sabre de cavalerie légère anglaise Me 1788
Hughes de Bazouges- determinatio
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Localisation : Cambremer (14)
Re: Légion de Beon
Bonjour à tous,
Est-il possible d'utiliser toutes vos recherches et images pour créer un embryon de rubrique sur la Légion de Béon ?
Est-il possible d'utiliser toutes vos recherches et images pour créer un embryon de rubrique sur la Légion de Béon ?
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secrétaire - adjoint de la S.E.H.R.I.
Laurent- inceptio
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Légion de Béon
Pas de souci pour moi ! Si personne n'a le texte de Grouvel, je le photographierai cet été à La Sabretache.
Cordialement
Hughes de Bazouges
Cordialement
Hughes de Bazouges
Hughes de Bazouges- determinatio
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Date d'inscription : 17/01/2013
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Texte Legion de Béon
Bonjour,
J'ai photographié il y a quelques temps au SHD le paragraphe concernant la "Légion de Béon" (sauf la bibliographie), mais j'ignore s'il est possible de mettre les images sur un site "tout public", au regard du droit d'Auteur ?
Cordialement
G.
J'ai photographié il y a quelques temps au SHD le paragraphe concernant la "Légion de Béon" (sauf la bibliographie), mais j'ignore s'il est possible de mettre les images sur un site "tout public", au regard du droit d'Auteur ?
Cordialement
G.
de Mauraige- noviter veniens
- Messages : 7
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Localisation : Île-de-France
Légion de Béon
Personnellement, j'y suis favorable puisqu'il s'agit d'un échange de sources sans but lucratif ni mercantile...
Cordialement
Hughes de Bazouges
Cordialement
Hughes de Bazouges
Hughes de Bazouges- determinatio
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Légion de Béon
J'ai 7 photos assez lourdes. Comment puis-je les installer sur le Forum ?
Si trop difficile, je peux peut-être les envoyer sur la boîte "e-mail" personnelle d'un des membres du Forum qui peut se charger de l'opération ?
Cordialement
G.
Si trop difficile, je peux peut-être les envoyer sur la boîte "e-mail" personnelle d'un des membres du Forum qui peut se charger de l'opération ?
Cordialement
G.
de Mauraige- noviter veniens
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Re: Légion de Beon
on parle des 7 pages consacrées à Béon dans le tome 1 du Grouvel ? je peux les scanner facilement et les mettre ici si vous voulez ...
de thury- lectio
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BEON - GROUVEL
Oui, mon cher Thury,nous vous en serons tous reconnaissants. Je complèterai la semaine prochaine par quelques illustrations...
Bon week-end à tous
Hughes de Bazouges
Bon week-end à tous
Hughes de Bazouges
Hughes de Bazouges- determinatio
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de thury- lectio
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Localisation : Yvelines
Uniformes de la cavalerie de Béon
Bien que n'étant pas un spécialiste de la légion de Béon (je ne pense pas d'ailleurs en connaître...), je vous propose de décrypter les éléments "du Grouvel" ou plus exactement de son ouvrage "Les Corps de troupe de l'émigration". Ayant moi-même eu accès à ses archives du vivant de son fils qui en hérita, feu le LCL François Grouvel, et ayant mené un certain nombre de recherches en parallèle qui, dans bien des cas, m'ont ramené dans les pas du maître, je dois dire qu'il faut considérer dans son oeuvre et l'auteur et l'illustrateur. Ce dernier, le baron Louis de Beaufort, possédait une réelle maîtrise de l'uniformologie de la fin du XVIIIème s. et ses dessins sont souvent d'une très grande qualité artistique mais surtout historique. Le reproche que l'on pourrait faire au vicomte Grouvel - qui consacra sa vie à l'étude de l'émigration militaire et de l'armée française du XVIIIème s. - est qu'il collationna très souvent un grand nombre d'informations sans prendre le temps de les analyser, ce qu'illustre parfaitement l'exemple de l'article traitant de la légion de Béon. Dans tous les cas, le vicomte Grouvel préparait la documentation pour Beaufort et lui adressait ses recommandations et commandes sous forme de feuille dactylographiée, en lui laissant in fine le soin de choisir l'illustration qui conviendrait le mieux.
Je dois dire que j'en ai tiré certain enseignement car toute planche réalisée pour moi par André Joiuineau fait l'objet et d'âpres discussions et d'une navette par mail jusqu'à ce que je valide le produit final dont j'assume ainsi l'entière responsabilité.
Mais revenons à nos Béon... Dans le cas de la cavalerie, aussi curieux que cela puisse a priori paraître, il nous faut donc considérer 3 uniformes. Le premier est celui des hussards de Béon à la solde hollandaise, levés quelques mois après l'infanterie. L'uniforme est celui d'un régiment type de hussards émigrés, très proche du modèle autrichien de l'époque, avec un équipage limité à une schabraque en peau de mouton festonnée de la couleur distinctive du corps. Le régiment adopte d'ailleurs les éléments distinctifs des hussards hollandais pour la sabretache, par exemple, ou les marques de grade, les couleurs des plumets, etc.
Le deuxième uniforme nous est révélé par le vicomte Grouvel lui-même dès le début de la description de l'uniforme de la cavalerie : "Le manuscrit de Zeist..." Avant même d'aborder les illustrations de ce manuscrit que l'on peut trouver aisément à la New York Public Library (NYPL, Vinkhuijzen Collection), rappelons ce témoignage de la comtesse de Valon d'Ambrugeac qui décrit elle-même cet uniforme ainsi : "Casque à la romaine, veste à la housarde bleu céleste, pantalon de même, revers orange, doublure orange, schabraque de même couleur".
Enfin, nous devons à l'auteur cette précision :"Au 1er mars [1795], l'effectif du corps est le suivant : a) Chasseurs à cheval (sic)..."
Voici maintenant les deux planches tirées de la collection Vinkhuijzen :
[url=]
http://digitalgallery.nypl.org/nypldigital/dgkeysearchdetail.cfm?trg=1&strucID=123102&imageID=99733&total=46&num=0&parent_id=120486&s=¬word=&d=&c=&f=&k=1&sScope=&sLevel=&sLabel=&lword=&lfield=&sort=&imgs=20&pos=8&snum=&e=w
Si nous en croyons donc les références historiques qui nous sont ici données, nous avons bien la confirmation qu'il exista tout d'abord un corps de hussards (1 escadron à 2 compagnies) qui est largement documenté en raison de ses états de service et de témoignages nous permettant de confirmer que l'uniforme était entièrement bleu céleste avec comme couleurs distinctives le orange et le blanc et que les volontaires nobles portaient les tresses du shako, du dolman et de la pelisse en argent au lieu du blanc.
Mais il semblerait qu'à l'issue de la désastreuse retraite de décembre 1794-janvier/février 1795, et peut-être même avant, le corps de Béon avait adopté un uniforme fait de bric et de broc, n'ayant sans doute pas les moyens de se rééquiper en dolmans et pelisses, dans lequel on aura reconnu le casque à la Tarleton britannique dans l'énigmatique "casque à la romaine". D'où l'appellation justifiée de "Chasseurs à cheval" ; le corps porte encore les couleurs de la maison d'Orange et notre second personnage est sans doute un officier subalterne, portant un brassard aux couleurs de cette maison (j'ai retrouvé un témoignage sur le sujet ; le port du brassard par les officiers émigrés avait été recommandé par le Stathouder lui-même pour les soustraire aux rigueurs des lois républicaines d'alors...) tandis que les officiers commandant de compagnie (colonel, lieutenant-colonel, major et autres capitaines commandant) portaient une écharpe orange nouée à droite.
Mais il semblerait qu'à l'issue de la désastreuse retraite de décembre 1794-janvier/février 1795, et peut-être même avant, le corps de Béon avait adopté un uniforme fait de bric et de broc, n'ayant sans doute pas les moyens de se rééquiper en dolmans et pelisses, dans lequel on aura reconnu le casque à la Tarleton britannique dans l'énigmatique "casque à la romaine". D'où l'appellation justifiée de "Chasseurs à cheval" ; le corps porte encore les couleurs de la maison d'Orange et notre second personnage est sans doute un officier subalterne, portant un brassard aux couleurs de cette maison (j'ai retrouvé un témoignage sur le sujet ; le port du brassard par les officiers émigrés avait été recommandé par le Stathouder lui-même pour les soustraire aux rigueurs des lois républicaines d'alors...) tandis que les officiers commandant de compagnie (colonel, lieutenant-colonel, major et autres capitaines commandant) portaient une écharpe orange nouée à droite.
Nous pouvons donc en conclure que bien que la capitulation du corps ait été cassée le 14 février 1795 par la république batave, la légion de Béon était toujours aux couleurs de la Maison d'Orange au 1er mars et ne fut sans doute rééquipée par les Anglais qu'à partir du mois d'avril, en vue de l'expédition de Quiberon, dans les mêmes conditions que les autres corps de cavalerie émigrée. D'où le troisième uniforme de hussards britanniques, partagé avec Choiseul ou Damas...
Les uniformes n'étaient alors donnés que pour 2 ans et les corps avaient toute latitude pour se rééquiper. Nous avons de nombreux exemples mentionnant la récupération d'effets sur les Républicains (en particulier les bottes, les chapeaux...) Grâce à d'autres exemples connus, nous savons aussi que plusieurs corps d'émigrés adoptèrent dès 1793 ce fameux casque au service britannique (y compris l'infanterie de la légion de Mirabeau-Damas en 1795-1797). Quant au corps de Béon, les chiffres parlent d'eux-mêmes : pour 130 cavaliers équipés et en état de faire campagne, plus de 100 étaient au dépôt et faisaient le service à pied en attendant leur remonte, d'où le premier personnage. Le cas n'est pas isolé car nous avons un témoignage similaire pour les Chevaliers de la Couronne, en 1794-1795...
Comme on le voit, il convient de demeurer vigilants et d'appliquer les principes suivants :
- rechercher avant tout les témoignages et documents d'époque sur les uniformes eux-mêmes
- s'appuyer sur les documents iconographiques mais en demeurant toujours critique (dessin, peinture, médaillon, portrait, gravures...)
- comparer un uniforme avec ceux de son époque, avec les influences dominantes, les modes également
- ne pas négliger la chronologie des différentes réformes propres aux corps, à leur nouvel employeur, aux marques distinctives qui leur étaient accordées de porter ou, au contraire, à la stricte obédiance aux règles militaires nationales (y compris pour le port des décorations)
- faire confiance au hasard, en espérant que de nouveaux documents viendront demain éclairer notre lanterne afin d'offrir une reconstitution toujours plus fidèle...
Hughes de Bazouges- determinatio
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Localisation : Cambremer (14)
Chasseurs à cheval de Béon
Voici une autre illustration trouvée dans le fonds général de la NYPL sur l'armée hollandaise qui, bien non annotée, peut être attribuée à la légion de Béon, à partir du précédent dessin représentant le même officier, démonté.
" />
Toutes les sources ne présentent pas le même intérêt ou la même précision comme le prouve cette silhouette tirée de la même collection Vinkhuijzen :
" />
En effet, la capitulation de la légion de Béon (qui sera entièrement copiée par le comte de Damas-Crux pour son corps) précisait initialement qu'elle compterait six compagnies d'infanterie, armées à la légère et faisant le métier de chasseurs (Béon ne réussit qu'à en lever 3) et portant l'uniforme dépeint fin 1793 par Gregorius. Or l'uniforme de la silhouette est celle d'un fusilier avec pour couleurs distinctives le rouge. On notera les nombreuses différences : chapeau à galon blanc, couleur distinctive rouge et non orange, ceinturon sur la veste, baïonnette quand les troupes légères ou Jägers ne portaient que le sabre briquet...
L'auteur est donc parti de quelques éléments qu'il possédait (couleur bleu céleste de l'uniforme et demi-guêtres de chasseur avec "culotte à la hussarde") et a interprété le reste de l'uniforme en supposant qu'il s'agissait de fusilier faisant un travail de chasseur, alors que le dessin de Gregorius démontre qu'il s'agissait bien d'un corps de Jägers dont la couleur bleu céleste était peut-être empruntée au corps des chasseurs tyroliens de l'armée autrichienne que Gregorius a peint à la même occasion, dans les mêmes circonstances, de visu.
" />
On notera le chapeau originel porté avec l'aile plus haute en arrière (coiffure alors partagée par les autres corps spéciaux : artillerie et génie) ; le fameux chapeau "à la corse" avec l'aile gauche relevée n'apparaîtra qu'en 1795 et nombre d'illustrateurs ont fait la double erreur de l'attribuer aux chasseurs de Béon et de Damas au service hollandais, puis au service anglais, alors que cette coiffure était déjà portée par les compagnies légères des régiments d'infanterie anglaise (voir les tableaux des Foot Guards en 1792-1793) et adoptée par les régiments émigrés au service britannique dès cette époque.
" />
Toutes les sources ne présentent pas le même intérêt ou la même précision comme le prouve cette silhouette tirée de la même collection Vinkhuijzen :
" />
En effet, la capitulation de la légion de Béon (qui sera entièrement copiée par le comte de Damas-Crux pour son corps) précisait initialement qu'elle compterait six compagnies d'infanterie, armées à la légère et faisant le métier de chasseurs (Béon ne réussit qu'à en lever 3) et portant l'uniforme dépeint fin 1793 par Gregorius. Or l'uniforme de la silhouette est celle d'un fusilier avec pour couleurs distinctives le rouge. On notera les nombreuses différences : chapeau à galon blanc, couleur distinctive rouge et non orange, ceinturon sur la veste, baïonnette quand les troupes légères ou Jägers ne portaient que le sabre briquet...
L'auteur est donc parti de quelques éléments qu'il possédait (couleur bleu céleste de l'uniforme et demi-guêtres de chasseur avec "culotte à la hussarde") et a interprété le reste de l'uniforme en supposant qu'il s'agissait de fusilier faisant un travail de chasseur, alors que le dessin de Gregorius démontre qu'il s'agissait bien d'un corps de Jägers dont la couleur bleu céleste était peut-être empruntée au corps des chasseurs tyroliens de l'armée autrichienne que Gregorius a peint à la même occasion, dans les mêmes circonstances, de visu.
" />
On notera le chapeau originel porté avec l'aile plus haute en arrière (coiffure alors partagée par les autres corps spéciaux : artillerie et génie) ; le fameux chapeau "à la corse" avec l'aile gauche relevée n'apparaîtra qu'en 1795 et nombre d'illustrateurs ont fait la double erreur de l'attribuer aux chasseurs de Béon et de Damas au service hollandais, puis au service anglais, alors que cette coiffure était déjà portée par les compagnies légères des régiments d'infanterie anglaise (voir les tableaux des Foot Guards en 1792-1793) et adoptée par les régiments émigrés au service britannique dès cette époque.
Hughes de Bazouges- determinatio
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Date d'inscription : 17/01/2013
Age : 64
Localisation : Cambremer (14)
Re: Légion de Beon
très intéressant
_________________
Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
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