Frères ennemis, l'un à l'Angleterre, l'autre à la France

Vaux, Charles Edouard de, fils de Philippe de Vaux, curieux personnage d'une noblesse fortunée de Belgique, qui servit dans l'armée impériale, durant la Révolution hollandaise (1787), puis Brabançonne (1789), s'étant installé à Paris, il s'enrôla dans la Garde nationale (1791), devînt aide de camp de Dumouriez et lieutenant-colonel servant à l'armée du Nord, il fut arrêté porteur d'un ordre de son général, visant à mettre sous son commandement les troupes du camp de Lille (4 avril 1793), mais fut arrêté et convaincu d'avoir servi au travail de sape de Dumouriez pour retourner son armée. Arrêté par un peloton du 6e de dragons, commandé par le futur maréchal Macdonald, il fut transféré à Paris, écroué aux prisons de l'abbaye puis de la Conciergerie, condamné à mort le 22 mai, guillotiné le lendemain, après avoir demandé à être conduit à pied à l'échafaud, ce qui lui fut refusé.

Son fils Charles-Edouard avait 6 ans et demi au moment de sa mort, né en 1786, il ne devait jamais pardonner à la France révolutionnaire, il servit dans le régiment des Princes (émigrés), qui fut formé à Malte (1803), puis s'engagea dans les chasseurs britanniques, enseigne (février 1807), lieutenant (avril 1810), il fit les campagnes de Naples sous Sir James Creng, celle de Calabres sous les ordres de Stuart, celle d'Egypte sous Mackenzie Frazer (1806-1808 pour ces trois campagnes), puis fut envoyé en Espagne, armée de Wellington, combattant aux batailles de Fuentes de Onoro (1809), de Salamanque (1812), Vittoria et Pampelune (1813), ainsi que dans des affaires mineures ou des sièges, comme à la prise des lignes de Santa-Fé, affaire du Val de Morisco, d'Holmos, d'Echalar, sièges de Badajoz et Burgos, attaché à l'état-major de Wellington (1813), commandant la place de Saint-Jean-de-Luz (1814), qu'il garda pendant six mois, jusqu'au licenciement de son régiment après la bataille de Toulouse, capitaine dans la Garde royale en France sous la Première restauration (avec un effet rétroactif daté du 31 décembre 1810), il quitta l'armée (8 septembre 1816), pour faire une carrière diplomatique au service de sa majesté britannique, vice-consul d'Angleterre à Nantes, chevalier de Saint-Louis, il mourut en 1824.

Son frère, fils posthume de Philippe de Vaux, François-Gaston de Vaux, né à Nantes, le 31 août 1793, suivit exactement la carrière inverse, élève à l'Ecole spéciale militaire (1810), sous-lieutenant (1812), il servit dans les 11e, 127e et 105e de ligne, aide de camp des généraux de Villiers, Desargues, Solignac, Chatry-Lafosse, chef d'escadron, il fit la campagne de Russie (1812), puis de Saxe (1813), et de France (1814), il avait été blessé d'un coup de sabre à l'oeil gauche au siège de Wezel, puis fit encore la campagne de Belgique, servant à la bataille de Waterloo, où il fut blessé d'un coup de feu, chevalier puis officier de la Légion d'honneur, croix du Lys, il épousa Clémentine-Marie Bruneau le Gouz (1822), mais ils n'eurent pas d'enfants, mis à la retraite le 11 octobre 1851, il mourut à la Flèche, le 27 octobre 1865.