Revue du 2e régiment suisse en 1811

Extrait d'une lettre d'un officier d'état-major du 2e régiment suisse, datée de Paris le 9 décembre 1811.

Avant-hier 7, nos deux bataillons sont entrés ici, tambours battans et enseignes déployées, ayant à leur tête M. le colonel Castella de Berlens, et accompagnés d'une foule nombreuse que la curiosité avait rassemblée. Immédiatement après notre arrivée, nous fumes passés en revue par le commandant-général de la ville de Paris.
Le jour suivant, dimanche 8, il y eut sur la place du Carrousel une grande parade, dans laquelle S.M. l'Empereur inspecta nos bataillons au milieu des différens régimens des gardes.
S.M. parcourut tous les rangs, et daigna témoigner à M. le colonel de Castella sa satisfaction sur la bonne discipline et la belle tenue de notre régiment, et particulièrement sur le beau choix de nos soldats. S.M. fit paraître sa satisfaction d'une manière aussi flatteuse pour notre régiment, lorsqu'il défila devant elle en colonne. Pendant la revue, S.M. daigna s'entretenir de la manière la plus affable avec plusieurs de nos officiers. S.A. le prince de Neuchâtel et de Wagram nous témoigna aussi prendre la plus vive part à toutes les marques de satisfaction et de bienveillance dont S.M. voulait bien honorer notre régiment. Pendant la parade et la revue, S.A.S. parut en grand uniforme rouge, en sa qualité de colonel général des Suisses. Le même jour, par ordre de S.M., les officiers de notre régiment et ceux du corps des Croates furent invités à dîner par S.Exc le maréchal Bessières ; les soldats des deux corps furent traités à l'Ecole militaire par leurs braves frères d'armes de la Garde impériale. Après qu'on eut porté dans les deux banquets plusieurs toasts à la santé de l'Empereur et de la famille impériale, la fête se termina par les embrassemens fraternels de tous ces braves militaires. S.M. n'a pas encore daigné faire connaître ses intentions ultérieures au sujet de nos deux bataillons.

(publiée dans Le Courrier de Turin du lundi 6 janvier 1812)

Très intéressant Benoit. Cet uniforme rouge, que toute la "figurinosphère" attribue à Lannes en n'étant pas certains qu'elle ait été portée se retrouve maintenant sur les épaules de Berthier avec un niveau de preuve irréfutable.
Comme illustration... une figurine....


Amicalement
Marc