répartitions des ambulance selon Napoléon décembre 1806

Varsovie, 21 décembre 1806

NOTE POUR L'INTENDANT GÉNÉRAL

État des médecins. - Que veut dire un médecin en chef par corps d'armée ? C'est un privilège donné pour ne rien faire. Il faut déterminer l'organisation par corps d'armée. Ils doivent être distribués par le médecin en chef dans le territoire. Les corps d'armée n'ont de territoire que dans les quartiers d'hiver; alors il est tout simple que le médecin principal commande dans le territoire.

Quant aux chirurgiens, ils doivent être considérés comme médecins dans les hôpitaux et comme proprement chirurgiens: comme chirurgiens dans les hôpitaux, ils n'appartiennent à aucun corps d'armée; comme chirurgiens proprement dits, ils appartiennent aux hommes, et dès lors à un corps d'armée.

Il doit y avoir quatre espèces d'ambulances : ambulances de régiment, de division, de corps d'armée, et de réserve ou grande ambulance du quartier général.

L'ambulance de régiment se compose expressément d'une portion des officiers de santé du corps; en matériel, des caissons que le corps doit avoir moyennant les avances qui lui ont été faites et les masses qu'il touche. Cette ambulance est sous les ordres du colonel et doit toujours suivre le régiment. C'est peut-être la plus importante, parce que l'esprit de corps fait que les officiers de santé s'attachent aux hommes et sont récompensés par l'estime des officiers du régiment. Le personnel des corps se compose de deux ou au plus de trois chirurgiens et d'un caisson; et, en supposant que chaque régiment eût quatre chirurgiens présents, vu les malades et les places vacantes, il resterait donc un chirurgien pour l'ambulance de la division; ce qui ferait à peu près quatre chirurgiens pour l'ambulance de la division.

L'ambulance de la division est la seconde espèce d'ambulance; il doit y avoir là des administrateurs (qui seront nommés dans une colonne), des officiers de santé, et du matériel qui consiste en deux caissons.

Il est évident que le défaut de cette organisation est qu'il faut que le chef de cette ambulance n'appartienne à aucun corps, pour qu'il soit impartial, et pour ne pas priver un corps de son chirurgien-major; il faudrait donc ne priver aucun corps de son chirurgien-major, et avoir, par division, un chirurgien-major extraordinaire.

Les ambulances des corps d'armée sont appelées ambulances légères, parce qu'elles sont à cheval. En remettre également l'état sur trois colonnes, personnel d'administrateurs, d'officiers de santé, et matériel.

Quant à la réserve du quartier général, au lieu de la partager eu un grand nombre de divisions, il faudrait la diviser en trois parties, et il faudrait que ces trois parties, administration, officiers de santé et matériel, marchassent ensemble et reçussent des ordres de marche suivant les circonstances.

Davin Didier a écrit:Varsovie, 21 décembre 1806

L'ambulance de la division est la seconde espèce d'ambulance; il doit y avoir là des administrateurs (qui seront nommés dans une colonne), des officiers de santé, et du matériel qui consiste en deux caissons.

Il est évident que le défaut de cette organisation est qu'il faut que le chef de cette ambulance n'appartienne à aucun corps, pour qu'il soit impartial, et pour ne pas priver un corps de son chirurgien-major; il faudrait donc ne priver aucun corps de son chirurgien-major, et avoir, par division, un chirurgien-major extraordinaire.

Bonjour,
Pour rebondir sur ce sujet et l'Ambulance de la Division.
Quelques années plus tard.
Octobre 1813 - Grande Armée - 14eme Corps.
Armée d'observation de la Bavière.

L'ambulance de la 44eme Division d'Infanterie.
Et le détail.

Bonjour,

Cet état est intéressant à plus d’un titre.
Il permet d’évaluer le nombre de blessés soignés dans une période donnée (une trentaine sur une douzaine de jours ?) qui semble t-il n'ont pas eu besoin d’être brancardés ni alités. Atelles, semelles sont posées avec quelques pansements en ambulatoire.
Oú se trouvait la 44e division à cette période ?

Bonjour,

Oui MONTFERME, cet inventaire est tout à fait intéressant pour son contenu.
C'est un peu de l'inédit détaillant l'inventaire d'une ambulance de division. On y découvre tout un tas d'objets et des quantités bien classés par domaines. On en imagine l'utilisation, le traitement des blessés, les amputations et tout un tas d'autres choses. On constate la pauvreté des moyens mis à disposition du blessé avant et après traitement.

Lieu du 14eme Corps d'Armée : PIRNA.
Sur l'Elbe, à une vingtaine de km de DRESDE.



Cet inventaire a été établi le 12 septembre 1813.
La bataille de DRESDE, victoire française s'est déroulée les 26 et 27 août 1813.
On y souligne des consommations durant les journées du 22 au 31 août et début septembre 1813.



Tout ce matériel bien pesé était dans 6 caissons numérotés.
De 2 caissons mentionnés en décembre 1806, on passe à 6 caissons apparemment en 1813.



Voilà un document d'une grande rareté partagé ce jour, permettant au lecteur de découvrir l'ambulance de division.
La 44eme Division d'Infanterie comprenait 7003 hommes.
Maintenant, il serait intéressant de savoir combien d'hommes armaient cette ambulance et les emplois tenus.

Bonjour et merci pour l’analyse du document.
J’aime lire la source en priorité mais celle ci mérite effectivement des explications et permet de reconstituer un instantané des soins pratiqués en ambulance.
On visualise le travail des chirurgiens et infirmiers, les outils employés, sans toutefois vivre l’enfer habituel de ces blessés qui souffrent au milieu des cris, du sang, des odeurs et de la promiscuité.
Bravo pour ce partage de connaissances.
Au vu du petit nombre de blessés, avez vous le relevé des pertes de la 44e division à cette date.?

Bonjour,
Oui l'état des pertes de la 44eme Division d'Infanterie à cette période peut-être très instructif.

Un état, le 20 juillet 1813.
Etat sommaire de la division à WURZBOURG, à cette date (à 390km de PIRNA).

Le 08 août 1813, un courrier du Mal GOUVON ST CYR adressé à l'Empereur.
Il est mentionné qu'il attend les ambulances, le train, ...



Ce courrier est accompagné d'un état (sommaire aussi) de la 44eme Division d'Infanterie, en mouvement, à AUMA à cette date (à 200 km de PIRNA).

Un autre état en date du 07 août 1813 mentionnant des effectifs arrivés à la date et d'autres devant arriver à des dates mentionnées pour le mois d'août 1813.
C'est là qu'apparait des bataillons du train devant arriver à AUMA le 20 août 1813.
Ces bataillons du train comportaient surement nos 6 caissons de l'ambulance de la division.

l'état du 25 août 1813.
La veille de la bataille de DRESDE.
Les troupes de mêlée apparaissent bien, de l'artillerie et son train également.
Tout est bien comptabilisé dont les absents aux hôpitaux.

A la date du 15 septembre 1813.



Les morts n'apparaissent pas, les hôpitaux ont beaucoup de blessés parmi les armes de mêlée.



Je ne sais pas si on peut faire parler les chiffres, les troupes en mouvement, les affectations d'un corps à un autre, les renforts arrivant.
Le nombre de blessés est conséquent. Il faut bien sur retrancher ceux étant à l'hôpital avant la bataille.
Il faut ajouter les morts.

L'étude des blessés par régiment est fort instructive. Les pertes sont sévères pour certains.
Et notre ambulance de division était-elle présente ?
A-t-elle participée de prêt ou de loin à la prise en charge de tous ces pauvres soldats ?
Vos avis sont les bienvenus.

Le 14e corps de Gouvion St Cyr défend les magasins militaires de Dresde, où il se trouve assiégé : il se peut que ses unités aient été moins exposées lors des combats de désencerlement de la fin août 1813. D’ailleurs, l’ambulance se trouve à Pirna en septembre. Avait-elle eut le temps de rejoindre la 44e division à Dresde ?

Bonjour,

Oui en relisant l'état de l'ambulance de la 44eme Division d'infanterie, il apparait clairement qu'il n'y a eu aucune consommation pour la bataille de DRESDE les 26 et 27 août 1813.
si ce n'est une consommation de tout le stock d'alcool, sous les chandelles, justifiée par le chirurgien.

     

La division a bien été engagée et a beaucoup de blessés sur la situe du 15 septembre 1813. Les morts n'apparaissent pas.
L'ambulance de la division est surement arrivée en retard.

Passionnant!

Quelqu'un aurait la composition théorique d'une infirmerie divisionnaire française?

bernard8416 a écrit:Passionnant!

Quelqu'un aurait la composition théorique d'une infirmerie divisionnaire française?

Bonsoir,

Bien sur que c'est passionnant, c'est plus que de l'inédit, un sujet totalement inabordé.
J'ai un peu cherché sur cette infirmerie de la 44eme Division d'infanterie sans rien trouver d'autre sur celle-ci.
Cela ne veux pas dire qu'il n'y aura pas de suite sur l'infirmerie de Division car j'ai relevé un document interressant sur une autre infirmerie de ce même corps d'Armée.
Actuellement je viens de régler le problème d'une petite toux due à un petit Covid saisonnier détecté hier sans aucun symptôme à part celle-ci.
je viens de descendre d'un tiers une bottle de whisky et je me porte totalement bien d'un seul coup. L'écriture l'atteste encore.
Le moral est plus qu'au beau fixe, le niveau de flotaison a baissé. L'auto médication sans abus et sans prendre le volant a encore de l'avenir.
Il faut bien en rire.