les campagnes de l'an II
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les campagnes de l'an II
Campagne de 1794
Quoique contenus pendant les campagne précédentes, les coalisés sont toujours menaçants, surtout en Belgique où ils ont leurs effectifs les plus considérables. Mais les réformes militaires de la Convention produisent déjà leurs effets, et les armées françaises, mieux commandées, sont plus disciplinées et plus solides.
La guerre en Belgique et en Allemagne.
Se conformant aux principes de l'époque, Cobourg ne veut pas envahir la France sans avoir d'abord pris Landrecies, qui gênerait ses communications. Dès le printemps, il assiège cette place, que Pichegru, chef de l'armée du Nord, veut secourir par une attaque de front combinée avec une manoeuvre enveloppante de sa gauche, que commande Moreau. Celui-ci, malgré quelques succès de détail, ne peut passer l'Escaut, défendu par Cobourg, et Pichegru échoue devant la Sambre; Landrecies capitule le 30 avril.
Carnot fait alors contenir les Anglo-Hollandais par l'armée du Nord et organise avec Jourdan l'armée de Sambre-et-Meuse, qui réussit à franchir la Sambre (18 juin), prend Charleroi et bat Cobourg à Fleurus (26 juin), où pour la première fois les ballons sont utilisés par les Français pour l'observation. Les Autrichiens, suivis de près par Jourdan, sont désormais séparés des Anglo- Hollandais. Clerfayt, le successeur de Cobourg, recule jusqu'à la Roër, qui est forcée à AIdenhoven (2 octobre), et les Autrichiens traversent le Rhin à Coblentz (23 octobre). Maëstricht assiégé par Kléber capitule peu après, et Jourdan fait prendre les quartiers d'hiver dans les provinces conquises.
Pendant ce temps, les Anglo-Hollandais, refoulés par Pichegru au delà du Wahal, abandonnent presque sans résistance l'île de Walcheren et les ports de la côte belge. Les troupes françaises cantonnent au bord du Wahal, prêtes à pénétrer en Hollande aussitôt que gel, couvrant de glace les étangs, les canaux et les cours d'eau, privé le pays de sa meilleure défense.
Les généraux prussiens Kalkreuth et Mollendorf avaient reculé sans résister, devant Moreau dans le bassin de la Moselle, devant Michaud dans la vallée du Rhin. A la fin d'octobre, Moreau faisait sa liaison sur le fleuve avec l'armée de Sambre-et-Meuse; Michaud réoccupait sur la rive gauche toutes les villes, sauf Mayence, conquises et abandonnées l'année précédente.
La guerre sur les Alpes et les Pyrénées.
Sur les Alpes, le général Dumas reprenait aux Sardes les cols du Petit-Saint-Bernard et du Mont-Cenis. Dans les Pyrénées, Dugommier refoulait les Espagnols par les victoires du Camp du Boulou (1er mai) et de la Montagne-Noire (17 novembre), et son armée occupait la Catalogne septentrionale.
L'armée des Pyrénées occidentales avait, elle aussi, franchi la frontière, et elle se maintenait à Fontarabie, à Saint-Sébastien, à Tolosa pendant tout l'hiver.
Quoique contenus pendant les campagne précédentes, les coalisés sont toujours menaçants, surtout en Belgique où ils ont leurs effectifs les plus considérables. Mais les réformes militaires de la Convention produisent déjà leurs effets, et les armées françaises, mieux commandées, sont plus disciplinées et plus solides.
La guerre en Belgique et en Allemagne.
Se conformant aux principes de l'époque, Cobourg ne veut pas envahir la France sans avoir d'abord pris Landrecies, qui gênerait ses communications. Dès le printemps, il assiège cette place, que Pichegru, chef de l'armée du Nord, veut secourir par une attaque de front combinée avec une manoeuvre enveloppante de sa gauche, que commande Moreau. Celui-ci, malgré quelques succès de détail, ne peut passer l'Escaut, défendu par Cobourg, et Pichegru échoue devant la Sambre; Landrecies capitule le 30 avril.
Carnot fait alors contenir les Anglo-Hollandais par l'armée du Nord et organise avec Jourdan l'armée de Sambre-et-Meuse, qui réussit à franchir la Sambre (18 juin), prend Charleroi et bat Cobourg à Fleurus (26 juin), où pour la première fois les ballons sont utilisés par les Français pour l'observation. Les Autrichiens, suivis de près par Jourdan, sont désormais séparés des Anglo- Hollandais. Clerfayt, le successeur de Cobourg, recule jusqu'à la Roër, qui est forcée à AIdenhoven (2 octobre), et les Autrichiens traversent le Rhin à Coblentz (23 octobre). Maëstricht assiégé par Kléber capitule peu après, et Jourdan fait prendre les quartiers d'hiver dans les provinces conquises.
Pendant ce temps, les Anglo-Hollandais, refoulés par Pichegru au delà du Wahal, abandonnent presque sans résistance l'île de Walcheren et les ports de la côte belge. Les troupes françaises cantonnent au bord du Wahal, prêtes à pénétrer en Hollande aussitôt que gel, couvrant de glace les étangs, les canaux et les cours d'eau, privé le pays de sa meilleure défense.
Les généraux prussiens Kalkreuth et Mollendorf avaient reculé sans résister, devant Moreau dans le bassin de la Moselle, devant Michaud dans la vallée du Rhin. A la fin d'octobre, Moreau faisait sa liaison sur le fleuve avec l'armée de Sambre-et-Meuse; Michaud réoccupait sur la rive gauche toutes les villes, sauf Mayence, conquises et abandonnées l'année précédente.
La guerre sur les Alpes et les Pyrénées.
Sur les Alpes, le général Dumas reprenait aux Sardes les cols du Petit-Saint-Bernard et du Mont-Cenis. Dans les Pyrénées, Dugommier refoulait les Espagnols par les victoires du Camp du Boulou (1er mai) et de la Montagne-Noire (17 novembre), et son armée occupait la Catalogne septentrionale.
L'armée des Pyrénées occidentales avait, elle aussi, franchi la frontière, et elle se maintenait à Fontarabie, à Saint-Sébastien, à Tolosa pendant tout l'hiver.
lettre de Ledru des Essarts à son frère 12 mai 1794
Passionnant récit d'une affaire près de l'abbaye de Vicogne, les 7 et 8 mai.
Capitaine d'un détachement de 100 hommes, il s'enfonça dans la forêt pour harceler l'ennemi, surprendre ses postes avancés et le faire sortir de ses retranchements. "Je marchai plus d'une heure sans rien rencontrer, que quelques chasseurs Tiroliens, à la fin mes tirailleurs s'engagerent avec ceux des autrichiens, je les poussai en avant & si près d'une de leurs redoutes que deux coups de mitraille qu'ils me lacherent me blesserent trois hommes. […] Ma ligne s'etendoit beaucoup. […] Au moment ou nous commencions a bien faire, le général fit retirer tous les flanqueurs. […] La retraite se fit trop vite & l'ennemi s'avança à grands pas. J'etois resté avec une dixaine d'hommes a soutenir le feu de plus de 50 Tiroliens. Tout à coup quelqu'un me crie ; capitaine fuyons nos camarades sont partis, l'ennemi nous entoure ; je sors de notre petite embuscade ; ma petite troupe fuit excepté un seul, je veux inutilement les retenir pour proteger notre retraite à coups de fusil. Je commençois a les suivre quand j'entends crier derriere moi, courage, allons" : et de découvrir qu'un peloton de grenadiers prussiens les avait entourés ! "Je m'élance comme un cerf sur ma gauche & trouvant heureusement un large fossé plein d'eau je le franchis legerement. Ce fut là mon salut …"
Il regagna son bataillon où les neuf fuyards l'avaient déjà donné pour pris ou mortLe lendemain tout son bataillon repoussa les tirailleurs ennemis jusque dans leurs retranchements de l'abbaye. "Tout à coup nous voyons s'avancer vers nous une colonne ennemie forte de plus de deux mille cinq cents h.
C'etoit le regiment entier des gardes angloises, troupe superbe & richement habillée, avec le même uniforme que portoit cy devant notre beau regiment des gardes suisses. […] nous commandons alors le feu. Nos fusils (car je tirois aussi) appuyés sur le fossé et bien ajustés portoient presque tous des coups mortels […] Le combat n'a pas duré plus de cinq minutes". Il chiffre les morts, les blessés et les prisonniers. "Nous sommes fort mal & très mal commandés, nous manquons de généraux habiles & republicains. [...] J'ai toujours bon espoir, mais la victoire nous coutera cher".
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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.
Président de la S.E.H.R.I.
Pandore1968 aime ce message
Re: les campagnes de l'an II
Très beau et très intéressant document en effet, cela donne l'envie de lire la suite et d'en savoir plus sur le narrateur !
Laurent- inceptio
- Messages : 4989
Date d'inscription : 06/07/2010
Age : 52
Localisation : Moscou
Re: les campagnes de l'an II
désolé, mais je n'ai que cela.
Par contre il y a un recueil de lettres de Ledru des Essarts qui a été publiés il y a quelques années, suite à leurs découvertes dans une poubelle.
Par contre il y a un recueil de lettres de Ledru des Essarts qui a été publiés il y a quelques années, suite à leurs découvertes dans une poubelle.
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Président de la S.E.H.R.I.
Armée du Nord 1794
Aujourd'hui huit Thermidor 2ème Année républicaine , Moi Commissaire des Guerres chargé de la Police du parc d'Artillerie de Siège à la réquisition du Citoyen Maréchal , Conducteur en Chef d'une Brigade de chevaux de réquisition , me suit transporté au dit parc accompagné du Citoyen Devé , Artiste vétérinaire , à l'effet de constater la mort d'une jument hors d'âge fait 4 pieds dix pouces appartenant à la Citoyenne veuve Kickers .La ditte jument estimée sur la lettre de voiture à neuf cent cinquante livres est morte de vertige , ce que nous attestons pour service et faire valoir et valoir ce que de raison
Fait au dit parc dans Niewport le jour et an que dessus
Fait au dit parc dans Niewport le jour et an que dessus
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Re: les campagnes de l'an II
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