Napoléon met en boîte l'Armée Autrichienne
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Napoléon met en boîte l'Armée Autrichienne
Ingénieux outil de renseignement imaginé par Napoléon
AU MARÉCHAL BERTHIER.
Camp de Boulogne, 10 fructidor an XIII (28 août 1805).
Mon Cousin, je désire que vous fassiez faire deux boîtes portatives, à compartiments : une pour moi, et l'autre pour vous. Elles seront distribuées de telle sorte que, d'un coup d'œil, on puisse connaître, à l'aide de cartes écrites, les mouvements de toutes les troupes autrichiennes, régiment par régiment, bataillon par bataillon, et même jusqu'à ceux des détachements un peu considérables. Vous les partagerez en autant d'armées qu'il y a d'armées autrichiennes, et vous réserverez des cases pour les troupes que l'empereur d'Allemagne a en Hongrie, en Bohême, ou dans l'intérieur de ses Etats. Tous les quinze jours vous m'enverrez l'état des changements qui auront eu lieu pendant la quinzaine précédente, en vous aidant de tous les moyens que vous donneront, pour cet effet, non-seulement les gazettes allemandes et italiennes, mais encore les divers renseignements qui vous parviennent ainsi qu'à mon ministre des relations extérieures, avec lequel vous vous concerterez pour cet objet. Ce sera le même individu qui devra faire jouer les cartes dans la boîte et dresser état de situation de l'armée autrichienne chaque quinzaine.
Saint-Cloud, 20 fructidor an XIII (7 septembre 1805).
Mon Cousin, je vous prie de me faire connaître si vous avez chargé un individu sachant l'allemand de suivre la marche des régiments autrichiens et de les classer dans des cases d'une boîte que vous avez dû faire
faire exprès.
Le nom ou le numéro de chaque régiment doit être écrit sur une carte de jeu, et on les change de case selon qu'ils changent de position. Les régiments autrichiens sont répartis en Italie, dans le Tyrol, au camp de
Wels et en Bohême. Faites écrire à mes différents ministres à Vienne, à Munich, à Salzburg, à Dresde, à Ratisbonne, à Berne, et faites abonner aux gazettes allemandes de ces villes l'individu que vous chargerez de cette besogne. Tous les journaux allemands ne retentissent que du nom et de la marche des régiments autrichiens. M. Bacher, mon ministre à Ratisbonne, vous donnera d'excellents renseignements; le général Vial peut également vous en donner. Cet objet est très-important.
Je désire que vous me présentiez lundi la caisse, que je dois garder, dans laquelle la répartition des régiments sera faite exactement.
Paris, 3 mars 1806.
Mon Cousin, vous trouverez ci-joint un décret qui nomme M. de Lagrange, capitaine au 9e régiment de dragons, second secrétaire de la légation à Vienne. Vous le ferez venir et vous lui ferez connaître que mon
intention est qu'il tienne une note exacte de la force des régiments autrichiens et des lieux où ils se trouvent; qu'à cet effet il doit avoir dans son cabinet une boîte divisée par cases, dans chacune desquelles il mettra des cartes portant le nom des généraux, des régiments et des garnisons, et qu'il changera de cases selon les mouvements qu'ils subiront. Tous les mois, il vous adressera, ainsi qu'aux relations extérieures, le relevé de ces mouvements, et y ajoutera les changements que les régiments pourraient éprouver dans leur organisation. Cette mission est très-importante. Il faut que M. de Lagrange s'y livre tout entier, et qu'il ne se déplace pas un bataillon autrichien que je n'en sois instruit. Vous lui ferez connaître quelle marque de confiance je lui donne en le chargeant de cette mission.
NAPOLÉON
AU MARÉCHAL BERTHIER.
Camp de Boulogne, 10 fructidor an XIII (28 août 1805).
Mon Cousin, je désire que vous fassiez faire deux boîtes portatives, à compartiments : une pour moi, et l'autre pour vous. Elles seront distribuées de telle sorte que, d'un coup d'œil, on puisse connaître, à l'aide de cartes écrites, les mouvements de toutes les troupes autrichiennes, régiment par régiment, bataillon par bataillon, et même jusqu'à ceux des détachements un peu considérables. Vous les partagerez en autant d'armées qu'il y a d'armées autrichiennes, et vous réserverez des cases pour les troupes que l'empereur d'Allemagne a en Hongrie, en Bohême, ou dans l'intérieur de ses Etats. Tous les quinze jours vous m'enverrez l'état des changements qui auront eu lieu pendant la quinzaine précédente, en vous aidant de tous les moyens que vous donneront, pour cet effet, non-seulement les gazettes allemandes et italiennes, mais encore les divers renseignements qui vous parviennent ainsi qu'à mon ministre des relations extérieures, avec lequel vous vous concerterez pour cet objet. Ce sera le même individu qui devra faire jouer les cartes dans la boîte et dresser état de situation de l'armée autrichienne chaque quinzaine.
Saint-Cloud, 20 fructidor an XIII (7 septembre 1805).
Mon Cousin, je vous prie de me faire connaître si vous avez chargé un individu sachant l'allemand de suivre la marche des régiments autrichiens et de les classer dans des cases d'une boîte que vous avez dû faire
faire exprès.
Le nom ou le numéro de chaque régiment doit être écrit sur une carte de jeu, et on les change de case selon qu'ils changent de position. Les régiments autrichiens sont répartis en Italie, dans le Tyrol, au camp de
Wels et en Bohême. Faites écrire à mes différents ministres à Vienne, à Munich, à Salzburg, à Dresde, à Ratisbonne, à Berne, et faites abonner aux gazettes allemandes de ces villes l'individu que vous chargerez de cette besogne. Tous les journaux allemands ne retentissent que du nom et de la marche des régiments autrichiens. M. Bacher, mon ministre à Ratisbonne, vous donnera d'excellents renseignements; le général Vial peut également vous en donner. Cet objet est très-important.
Je désire que vous me présentiez lundi la caisse, que je dois garder, dans laquelle la répartition des régiments sera faite exactement.
Paris, 3 mars 1806.
Mon Cousin, vous trouverez ci-joint un décret qui nomme M. de Lagrange, capitaine au 9e régiment de dragons, second secrétaire de la légation à Vienne. Vous le ferez venir et vous lui ferez connaître que mon
intention est qu'il tienne une note exacte de la force des régiments autrichiens et des lieux où ils se trouvent; qu'à cet effet il doit avoir dans son cabinet une boîte divisée par cases, dans chacune desquelles il mettra des cartes portant le nom des généraux, des régiments et des garnisons, et qu'il changera de cases selon les mouvements qu'ils subiront. Tous les mois, il vous adressera, ainsi qu'aux relations extérieures, le relevé de ces mouvements, et y ajoutera les changements que les régiments pourraient éprouver dans leur organisation. Cette mission est très-importante. Il faut que M. de Lagrange s'y livre tout entier, et qu'il ne se déplace pas un bataillon autrichien que je n'en sois instruit. Vous lui ferez connaître quelle marque de confiance je lui donne en le chargeant de cette mission.
NAPOLÉON
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