La tombe du Chevalier Riboud

Le 18 mars dernier, la Société d'Etudes Historiques Révolutionnaires et Impériales a adressé un courrier, conjointement avec l'association Maréchal Suchet - armée des Alpes, au maire de Bourg afin de le sensibiliser sur la disparition programmée de plusieurs tombes, jusque là à perpétuitées, au cimetière de Bourg-en-Bresse dans l'Ain.
SEHRI a contacté l'association Monuments Napoléoniens, de D. Timmermans afin de les alerter.

Voici la copie de la lettre envoyée le 18 au maire de Bourg et dont nous n'avons pas encore été accusé reception ni reçu de retour.


Bourg en Bresse, le 18 mars 2010





Objet : Sépulture du Chevalier Riboud, cimetière de Bourg



Monsieur le maire,



Nous avons été récemment informé que la mairie de Bourg en Bresse a entamé, le 23 novembre 2009, une procédure de reprise de concessions perpétuelles déclarées à l’abandon parmi lesquelles figurent les sépultures du groupe V, à savoir 71, 277, 288, 296, 297, 326, 332, 337, 343, 347, 368, 376, 379, 388, 410, 411, 412, 413, 425, 433, 441, 455, 542.



Dans ce lot, deux tombes méritent au titre du patrimoine historique burgien, voire national, et du devoir de Mémoire d’être sauvegardées. Il s’agit de la tombe (296) du chevalier Riboud :



- Le Chevalier Riboud est un personnage illustre de notre ville dont voici la biographie tirée du « dictionnaire des soldats de la Révolution et de l’Empire de l’Ain » :

Riboud Philippe Magdeleine, né le mercredi 4 janvier 1792 à Bourg. Fils du Constituant Thomas Riboud et petit fils de Bernard Riboud, bâtisseur de l’actuel Hôtel de Ville de Bourg. Il entre à l'école militaire de Saint-Cyr le 4 octobre 1809. Son père dépense 1288 livres tant pour ses effets d'officiers habillement et équipement, à sa sortie de Saint-Cyr, le 18 mai 1811. Sous-lieutenant au 10e régiment d'infanterie de ligne le 18 mai 1811. Lieutenant au 105e régiment d'infanterie de ligne le 1er avril 1813. Capitaine adjudant-major au 105e régiment d'infanterie de ligne le 22 août 1813. Il est en garnison à Boulogne en 1814. Il combat à Waterloo où il est blessé d’un biscaïen au bras gauche et d'un coup de feu dans les reins. Il reste sans secours durant deux jours, durant lesquels il perd ses effets et son cheval. Il est soigné à Soissons. Il est mis en retraite anticipée, demi-solde, le 16 août 1816. Chef de bataillon des gardes nationales de l’arrondissement de Bourg en 1830. Colonel des gardes nationales de l’arrondissement de Bourg en 1848. Chevalier de la Légion d’honneur des mains de Napoléon III lors de son passage à Bourg en 1850. Il reçoit son brevet le 3 octobre 1850.



- et celle de Charles Pichat, né à Chavannes sur Suran. Fondateur de l’école d’agriculture de Bourg en Bresse, Directeur de l’Ecole impériale de la Saulsaie (une des trois écoles impériales d’agriculture), chevalier de la Légion d’Honneur et membre de la Société impériale d’Emulation de l’Ain, décédé à l’âge de 48 ans.





En pièce jointe, les photographies de la tombe du Chevalier Riboud attestent de sa bonne tenue. Elle ne présente pas de signes de danger pour le public, ne présente pas non plus de signes extérieurs nuisant au bon ordre et à la décence du cimetière (circulaire du Ministère de l’Intérieur du 16 mai 1975). Ces deux sépultures ne sont pas délabrées, ni envahies par des ronces ou autres plantes parasites.





Nous connaissons la grande attention que vous apportez à la sauvegarde du patrimoine local ainsi qu’au développement culturel de la cité et des Burgiens ; pour preuve l’admirable restauration de l’hôtel de Marron Meillonnas, au bénéfice culturel et patrimonial de la ville et de ses habitants. Alors que l’élimination du passé, donc de la culture, bat son plein aujourd’hui au nom de l’immédiateté définie comme une valeur, nous pensons qu’ il conviendrait d’assurer la sauvegarde des sépultures du chevalier Riboud mais également celle de Pichat, afin de laisser aux générations futures de burgiens des traces matérielles et tangibles du passé de la Ville, car sans passé, pas d’avenir.



Ce courrier et ses suites devraient être publiés sur le blog www.sehri.over-blog.fr qui ne manquera pas de mentionner votre bienveillante réponse.





Avec mes remerciements,



je vous prie d’agréer Monsieur le Maire, l’expression de ma considération distinguée.



Pour le bureau,



Jérôme CROYET

Docteur en histoire

Président de la S.E.H.R.I





Monsieur Jean François DEBAT

Maire de Bourg en Bresse

Hôtel de Ville

01000 BOURG EN BRESSE

Documents où le nom du chevalier Riboud apparait, dans les archives du 10e de ligne, conservées au SHD

Grace à notre action concertée avec plusieurs autres associations patrimoniales, culturelles et historiques sur le 1er Empire, la tombe du Chevalier Riboud est sauvée de la destruction.



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Hier, Jean Boyer, vice-président de l'association marécgal Suchet et un membre des APN ont été au cimetière de Bourg nettoyer la tombe du chevalier Ribous :
voici son compte-rendu :

Nous avons nettoyé les 2 dalles qui sont l'une à côté de l'autre. Il y en a une pour philippe Riboud et l'autre pour son épouse. 5 litres d'acide chlorydrique et un paquet de lessive st mars, de l'huile de coude plus d'innombrables arrosoirs d'eau et le tour est joué. Mais ce n'est pas gagné pour autant car la ballusrade qui entoure les 2 dalles serait à enlever et la murette en pierre serait à refaire. Mais vu que le fils Riboud était membre de la société d'émulation, ne pourrait-elle pas subventionner quelques sacs de ciment, ou la société de la légion d'honneur pour l'un de ses illlllustres membres ? ?

Merci à eux de l'huile de coude.

Bravo ! :cheers: