Jerome Bonaparte officier de marine à l'essai.......
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Jerome Bonaparte officier de marine à l'essai.......
En mai 1805 après avoir cassé son mariage avec Elisabeth Paterson, Napoléon confie à Jérôme une petite flotille à Gènes. Entré dans la Marine en 1800, Jérôme se donne le rang de capitaine de vaisseau. Ce qui sera ratifié postérieurement. Il doit aller à Alger racheter des esclaves génois….
Milan, 18 mai 1805
Au maréchal Berthier
Mon Cousin, faites connaître à M. Jérôme qu’il étudie bien les manœuvres du canon, parce que je lui ferai commander l’exercice; qu’il sache bien le nom des différentes pièces qui composent le canon, le nom de toutes les parties de sa frégate, leurs dimensions et le détail de l’arrimage; que, tous ces détails m’étant familiers, il est probable que je l’interrogerai au milieu de ses équipages; qu’il se mette donc au courant, de tout ce qu’il doit savoir; qu’un jeune homme ne doit point rougir de demander des explications aux vieux officiers de marine; que cela, au contraire, ne fait que l’honorer. Vous m’informerez que je mets 20,000 francs à sa disposition pour l’habillement de ses canotiers et d’une bonne partie de ses équipages; que je lui accorde également 12,000 francs pour meubler sa chambre d’une manière convenable. Je désire qu’il ne perde point une heure, et qu’il m’écrive du 5 au 6 prairial qu’il est à la voile.
Comme commandant de la rade, il enverra au préfet maritime de Toulon et au ministre de la marine les détails qu’il se procurera sur les mouvements des Anglais et sur les rades où ils sont. Il y a sur cette côte beaucoup de bricks et de corsaires : s’il en prenait un, ce serait fort heureux pour lui; mais il ne doit point s’exposer contre des forces supérieures. Il y a à Gênes un assez bon corps de canonniers; il peut en demander au ministre de la marine une trentaine qui aient navigué. Vous ajouterez que, si l’Empereur est content de la manière dont il mène son commandement, il est possible qu’il le nomme commandant de sa garde maritime, mais qu’il faut qu’il lui en reconnaisse l’habileté; que cette place lui donne le privilège de mener l’Empereur en rade, et de commander les bâtiments de sonescorte, ce qui l’attache de près à sa personne; que l’Empereur ne sera pas à Gênes avant le 20 ou le 25 prairial; qu’il profite donc du temps qui lui reste pour s’instruire et se mettre au fait de tout.
Milan, 18 mai 1805
Au vice-amiral Decrès
Mon intention est que M. Jérôme Bonaparte prenne le commandement de la frégate la Pomone et des deux bricks qui se trouvent dans le port de Gênes. Il appareillera le plus tôt possible avec sa division et se rendra à Toulon, et croisera devant le port de Gênes pour y exercer ses équipages, amariner sa frégate et s’exercer soi-même aux manœuvres. Autant que possible, il ne perdra pas Gênes de vue, de manière que, lorsque j’arriverai à Gênes, cette division soit dans le meilleur état.
Il pressera tous les matelots français, corses, de l’île d’Elbe, qu’il prendra, soit dans les bâtiments de Gênes, soit dans les bâtiments qui entreront. Si, par les circonstances des vents, il était obligé de s’éloigner de Gênes et de gagner la Corse, il aurait soin de prévenir le général Morand, pour prendre à bord de sa frégate quelques matelots et conscrits. Cependant il ne s’éloignera pas de Gênes, et tout les fois qu’il serait obligé de rentrer par les mauvais temps, il sortira immédiatement après, de manière à tenir toujours les équipages en haleine.
Le ministre de la guerre fera exécuter sur-le-champ ledit ordre en en instruisant le ministre de la marine. Tant que M. Jérôme Bonaparte commandera la frégate, il y aura, indépendamment de la garnison, une compagnie de grenadiers du 102e, complétée à 60 hommes, avec tous ses officiers.
Jérôme, après sa première sortie, expédiera un brick à Bastia qui, selon les circonstances, pourra débarquer à Saint-Florent. Il sera porteur d’une lettre à Morand, de ne pas le garder plus de huit jours, d’expédier sur-le-champ à Gênes 100 bons matelots et tous les conscrits qu’il pourra se procurer. Ces matelots sont destinés aux équipages de la Pomone, qu’il commande.
Jérôme écrira également au commissaire de la marine, en Corse, d’expédier ses matelots le plus tôt possible, afin de compléter les équipages au moment où l’Empereur en passera la revue. Il faudrait, autant que possible, que les bricks fussent de retour à Gênes avant le 20 prairial.
Le ministre de la guerre, qui expédiera sur-le-champ cet ordre à Gênes, en préviendra le préfet maritime de Toulon. J’ai chargé le ministre de la guerre d’exécuter l’ordre que j’ai donné à M. Jérôme de prendre le commandement de la Pomone, qui est à Gênes; cela le remettra aux détails de la mer. Le brick qu’il aura expédié en Corse servira à ramener des matelots.
Faites-moi connaître si le second de M. Jérôme est bon; s’il ne l’était pas, faites-en partir un autre de Toulon, même de Paris. Cependant, je voudrais que cette nomination datât du temps où il commandait le brick.
Vérone, 16 juin 1805
Au vice-amiral Decrès
Monsieur Decrès,, M. Jérôme Bonaparte ne peut être capitaine de vaisseau; ce serait une innovation funeste que de lui permettre de prendre un grade lui-même. Dans ce sens, sa conduite est d’une légèreté sans exemple, et sa justification n’a pas de sens. Non seulement M. Jérôme n’a pas le droit de nommer un enseigne lieutenant mais je désavoue cette nomination : cette conduite est tout à fait ridicule. Quand il aurait eu un combat et qu’il aurait pris un vaisseau anglais, il n’aurait pas le droit de donner un grade, mais seulement de recommander ceux qui se seraient distingués.
Gênes, 5 juillet 1805
A M. Jérôme Bonaparte
Mon Frère, votre division, composée de 3 frégates et de 2 bricks, doit être approvisionnée d’au moins trois mois de vivres et de trois ou quatre mois d’eau. Vos équipages seront complétés en matelots de Gênes. Il sera mis 50 hommes en sus sur chaque frégate, afin de les rendre susceptibles d’un plus haut degré de résistance. Ces 50 hommes seront fournis par l’infanterie. A cet effet, la compagnie du 102e que vous avez à bord de la Pomone sera portée à 100 hommes. De plus, un maréchal des logis et 15 canonniers de ma Garde tiendront garnison sur la Pomone pendant cette sortie. J’ai ordonné que 100 hommes du 20e de ligne soient mis à votre disposition, pour augmenter la garnison de l’Uranie de 50 hommes et celle de l’Incorruptible de 50 hommes. Vous ferez compléter les batteries des gaillards avec de l’artillerie de bronze qui est à Gènes, et vous augmenterez l’artillerie de vos frégates de plusieurs des caronades de 15 qui se trouvent à l’arsenal de Gènes. Vous enverrez un courrier extraordinaire à Toulon, pour demander qu’on vous envoie des canonniers français pour remplacer les Génois qui sont sur votre division. Ils pourraient vous arriver à temps, parce que les vents peuvent apporter du retard à votre départ.
Du moment que votre division sera en état, vous mettrez à la voile. Vous vous présenterez devant Bastia; vous demanderez au général qui y commande 100 bons matelots, ayant au moins six ou sept ans de mer, et vous les répartirez sur votre division.
Vous recueillerez tous les renseignements que vous pourrez avoir sur la situation des Anglais aux îles de la Madeleine.
Après cela, vous naviguerez en côtoyant la Sardaigne, jusqu’aux trois quarts de la côte, de manière à ne point trop approcher de Cagliari. S’il y avait des corvettes, des bricks ou des transports anglais dans la rade de la Madeleine, vous les enlèveriez.
Vous vous rendrez de là devant Alger. Vous ferez remettre la lettre ci-jointe à mon chargé d’affaires, commissaire des relations commerciales, qui se rendra à votre bord. Le but de votre mission est de retirer tous les esclaves génois, italiens et français qui se trouvent dans les bagnes d’Alger. Si, cependant, cela éprouvait plus de difficultés que je ne pense, vous ne resterez pas plus de six jours à Alger, et vous opérerez, selon le temps, votre retour, soit sur Toulon, soit sur Gènes. Vous l’opérerez sur Gènes, si vous ramenez des esclaves génois , et vous les garderez deux jours après votre arrivée, pour les faire débarquer en pompe.
Milan, 18 mai 1805
Au maréchal Berthier
Mon Cousin, faites connaître à M. Jérôme qu’il étudie bien les manœuvres du canon, parce que je lui ferai commander l’exercice; qu’il sache bien le nom des différentes pièces qui composent le canon, le nom de toutes les parties de sa frégate, leurs dimensions et le détail de l’arrimage; que, tous ces détails m’étant familiers, il est probable que je l’interrogerai au milieu de ses équipages; qu’il se mette donc au courant, de tout ce qu’il doit savoir; qu’un jeune homme ne doit point rougir de demander des explications aux vieux officiers de marine; que cela, au contraire, ne fait que l’honorer. Vous m’informerez que je mets 20,000 francs à sa disposition pour l’habillement de ses canotiers et d’une bonne partie de ses équipages; que je lui accorde également 12,000 francs pour meubler sa chambre d’une manière convenable. Je désire qu’il ne perde point une heure, et qu’il m’écrive du 5 au 6 prairial qu’il est à la voile.
Comme commandant de la rade, il enverra au préfet maritime de Toulon et au ministre de la marine les détails qu’il se procurera sur les mouvements des Anglais et sur les rades où ils sont. Il y a sur cette côte beaucoup de bricks et de corsaires : s’il en prenait un, ce serait fort heureux pour lui; mais il ne doit point s’exposer contre des forces supérieures. Il y a à Gênes un assez bon corps de canonniers; il peut en demander au ministre de la marine une trentaine qui aient navigué. Vous ajouterez que, si l’Empereur est content de la manière dont il mène son commandement, il est possible qu’il le nomme commandant de sa garde maritime, mais qu’il faut qu’il lui en reconnaisse l’habileté; que cette place lui donne le privilège de mener l’Empereur en rade, et de commander les bâtiments de sonescorte, ce qui l’attache de près à sa personne; que l’Empereur ne sera pas à Gênes avant le 20 ou le 25 prairial; qu’il profite donc du temps qui lui reste pour s’instruire et se mettre au fait de tout.
Milan, 18 mai 1805
Au vice-amiral Decrès
Mon intention est que M. Jérôme Bonaparte prenne le commandement de la frégate la Pomone et des deux bricks qui se trouvent dans le port de Gênes. Il appareillera le plus tôt possible avec sa division et se rendra à Toulon, et croisera devant le port de Gênes pour y exercer ses équipages, amariner sa frégate et s’exercer soi-même aux manœuvres. Autant que possible, il ne perdra pas Gênes de vue, de manière que, lorsque j’arriverai à Gênes, cette division soit dans le meilleur état.
Il pressera tous les matelots français, corses, de l’île d’Elbe, qu’il prendra, soit dans les bâtiments de Gênes, soit dans les bâtiments qui entreront. Si, par les circonstances des vents, il était obligé de s’éloigner de Gênes et de gagner la Corse, il aurait soin de prévenir le général Morand, pour prendre à bord de sa frégate quelques matelots et conscrits. Cependant il ne s’éloignera pas de Gênes, et tout les fois qu’il serait obligé de rentrer par les mauvais temps, il sortira immédiatement après, de manière à tenir toujours les équipages en haleine.
Le ministre de la guerre fera exécuter sur-le-champ ledit ordre en en instruisant le ministre de la marine. Tant que M. Jérôme Bonaparte commandera la frégate, il y aura, indépendamment de la garnison, une compagnie de grenadiers du 102e, complétée à 60 hommes, avec tous ses officiers.
Jérôme, après sa première sortie, expédiera un brick à Bastia qui, selon les circonstances, pourra débarquer à Saint-Florent. Il sera porteur d’une lettre à Morand, de ne pas le garder plus de huit jours, d’expédier sur-le-champ à Gênes 100 bons matelots et tous les conscrits qu’il pourra se procurer. Ces matelots sont destinés aux équipages de la Pomone, qu’il commande.
Jérôme écrira également au commissaire de la marine, en Corse, d’expédier ses matelots le plus tôt possible, afin de compléter les équipages au moment où l’Empereur en passera la revue. Il faudrait, autant que possible, que les bricks fussent de retour à Gênes avant le 20 prairial.
Le ministre de la guerre, qui expédiera sur-le-champ cet ordre à Gênes, en préviendra le préfet maritime de Toulon. J’ai chargé le ministre de la guerre d’exécuter l’ordre que j’ai donné à M. Jérôme de prendre le commandement de la Pomone, qui est à Gênes; cela le remettra aux détails de la mer. Le brick qu’il aura expédié en Corse servira à ramener des matelots.
Faites-moi connaître si le second de M. Jérôme est bon; s’il ne l’était pas, faites-en partir un autre de Toulon, même de Paris. Cependant, je voudrais que cette nomination datât du temps où il commandait le brick.
Vérone, 16 juin 1805
Au vice-amiral Decrès
Monsieur Decrès,, M. Jérôme Bonaparte ne peut être capitaine de vaisseau; ce serait une innovation funeste que de lui permettre de prendre un grade lui-même. Dans ce sens, sa conduite est d’une légèreté sans exemple, et sa justification n’a pas de sens. Non seulement M. Jérôme n’a pas le droit de nommer un enseigne lieutenant mais je désavoue cette nomination : cette conduite est tout à fait ridicule. Quand il aurait eu un combat et qu’il aurait pris un vaisseau anglais, il n’aurait pas le droit de donner un grade, mais seulement de recommander ceux qui se seraient distingués.
Gênes, 5 juillet 1805
A M. Jérôme Bonaparte
Mon Frère, votre division, composée de 3 frégates et de 2 bricks, doit être approvisionnée d’au moins trois mois de vivres et de trois ou quatre mois d’eau. Vos équipages seront complétés en matelots de Gênes. Il sera mis 50 hommes en sus sur chaque frégate, afin de les rendre susceptibles d’un plus haut degré de résistance. Ces 50 hommes seront fournis par l’infanterie. A cet effet, la compagnie du 102e que vous avez à bord de la Pomone sera portée à 100 hommes. De plus, un maréchal des logis et 15 canonniers de ma Garde tiendront garnison sur la Pomone pendant cette sortie. J’ai ordonné que 100 hommes du 20e de ligne soient mis à votre disposition, pour augmenter la garnison de l’Uranie de 50 hommes et celle de l’Incorruptible de 50 hommes. Vous ferez compléter les batteries des gaillards avec de l’artillerie de bronze qui est à Gènes, et vous augmenterez l’artillerie de vos frégates de plusieurs des caronades de 15 qui se trouvent à l’arsenal de Gènes. Vous enverrez un courrier extraordinaire à Toulon, pour demander qu’on vous envoie des canonniers français pour remplacer les Génois qui sont sur votre division. Ils pourraient vous arriver à temps, parce que les vents peuvent apporter du retard à votre départ.
Du moment que votre division sera en état, vous mettrez à la voile. Vous vous présenterez devant Bastia; vous demanderez au général qui y commande 100 bons matelots, ayant au moins six ou sept ans de mer, et vous les répartirez sur votre division.
Vous recueillerez tous les renseignements que vous pourrez avoir sur la situation des Anglais aux îles de la Madeleine.
Après cela, vous naviguerez en côtoyant la Sardaigne, jusqu’aux trois quarts de la côte, de manière à ne point trop approcher de Cagliari. S’il y avait des corvettes, des bricks ou des transports anglais dans la rade de la Madeleine, vous les enlèveriez.
Vous vous rendrez de là devant Alger. Vous ferez remettre la lettre ci-jointe à mon chargé d’affaires, commissaire des relations commerciales, qui se rendra à votre bord. Le but de votre mission est de retirer tous les esclaves génois, italiens et français qui se trouvent dans les bagnes d’Alger. Si, cependant, cela éprouvait plus de difficultés que je ne pense, vous ne resterez pas plus de six jours à Alger, et vous opérerez, selon le temps, votre retour, soit sur Toulon, soit sur Gènes. Vous l’opérerez sur Gènes, si vous ramenez des esclaves génois , et vous les garderez deux jours après votre arrivée, pour les faire débarquer en pompe.
Davin Didier- inceptio
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Date d'inscription : 08/12/2010
Age : 66
Localisation : Marseille
Re: Jerome Bonaparte officier de marine à l'essai.......
Ces histoires d'esclaves enlevés par les "barbaresques" et retenus dans les bagnes d'Algérie en attendant que l'on paye une forte rançon ont empoisonné la vie sur les bords de la Méditerranée pendant des décennies et sont pour une grande partie à l'origine de l'expédition de 1830. C'est un aspect que l'historiographie à la mode a tendance à effacer comme beaucoup d'autres.
Amicalement
Marc
Amicalement
Marc
Marc Morillon- inceptio
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Date d'inscription : 04/05/2016
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Localisation : Draguignan
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