Jean-Jacques Zentz, « une force de la nature »
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Jean-Jacques Zentz, « une force de la nature »
Meurthe-et-Moselle : Un vétéran des guerres de Napoléon Ier, identifié après des fouilles dignes d’un « cold case »
150 ans après son décès, l'incroyable histoire de l'identification d'un soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier en Lorraine.
Nous sommes en mai 2021. Des pelleteuses charrient de la terre, à l'emplacement de l’ancien cimetière, désaffecté en 1896, du domaine de Cons-la-Grandville, en Meurthe-et-Moselle. Sur un des squelettes, une médaille en bronze, la médaille de Sainte-Hélène.
Le début d'une grande énigme qui va mobiliser archéologues, responsables scientifiques et archéo-anthropologues : au terme d'une minutieuse enquête, le corps est identifié. Il s'agit de Jean-Jacques Zentz, ce soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier. Un véritable cold case lorrain que nous vous retraçons.
C’est grâce à elle que l’énigme a été résolue. Nous sommes en mai 2021, au château de Cons-la-Grandville, près de Longwy. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) est sollicité pour des fouilles, dans le cadre d’un projet de restauration de la partie médiévale du domaine.
« Au pied de l’église paroissiale », raconte Jean-Denis Laffite, le responsable scientifique, « la mini-pelle creuse la terre de l’ancien cimetière, désaffecté en 1896 ». L’équipe dépêchée sur place tombe alors sur un mystère. « Parmi les ossements, dans le fond d’un cercueil en bois, les restes d’un corps tenant sur sa poitrine un morceau de bronze. C’était comme un cold case : on avait quelques indices mais aucune idée de l’identité de la personne ».
Rapidement, la médaille de Sainte-Hélène est identifiée. « En réponse au souhait de Napoléon Ier », renchérit-il, « cette décoration a été frappée et décernée en 1857 pour honorer les soldats survivants, ayant combattu de 1792 à 1815 ».
Petit flashback : le diagnostic archéologique réalisé sur les terrasses du cimetière paroissial désaffecté de Cons-la-Grandville doit permettre d’évaluer la présence, ou non, de sépultures anciennes, leur état de conservation (densité et datation). Aucun monument ne marque plus les tombes depuis 1950, date de la réfection de l’église.
L'église de Cons-la-Grandville.
« Trois sondages ont permis d’explorer une dizaine de sépultures enfouies entre 1 et 1,5 m dans ce périmètre surpeuplé de la fin du XIXe siècle », souligne l’Inrap dans son rapport. « Il s’agit d’hommes et de femmes de tous âges, superposés durant plus de deux cents ans ». Une sépulture de vieillard se distingue par la présence inhabituelle d’une médaille en bronze que le mort portait encore sur sa poitrine.
« Relativement bien conservée, cette dépouille, reposant dans un cercueil en bois décomposé, a été révélée près de l’entrée de la crypte médiévale présente sous l’église ».
« Le défunt a été allongé sur le dos, les bras croisés sur la poitrine », décrit minutieusement le document de plusieurs pages. « Son crâne s’est affaissé du côté droit, ses jambes sont fléchies. Les sédiments compactés dans la tombe l’ont légèrement écrasé et scellé au fond de la sépulture, avec le temps ».
Commence alors un minutieux travail d’enquête, fait de vérifications et de recoupements. Grâce notamment aux archives de la famille de Lambertye, propriétaire du château et aux nombreux documents conservés au Service historique de la Défense de Vincennes, Jean-Denis Laffite suit alors la piste de ce soldat encore inconnu. La terre de l’inhumation a été prélevée et tamisée afin de recueillir d’éventuels mobiliers présents dans cette fosse particulière.
Mais aucun objet vestimentaire n’a été récolté, à part deux petits boutons de chemise en nacre et en porcelaine, car le mort a été mis en bière en chemise de nuit. « Selon le rite catholique, le dépouillement est de règle, seules les médailles religieuses sont admises. Or, ce défunt portait une distinction militaire, placée sous sa main gauche. Normalement conservée par les familles, la présence de cette décoration dans la sépulture indique un objet cher au disparu ».
Des grenadiers de Napoléon 1er.
Médaille qu’il n’aurait donc pas dû emporter dans sa tombe mais qui va l’identifier, après de multiples étapes, comme « Compagnon de gloire » de l’empereur. « En un mois, nous avons pu déterminer son état civil. Mais il a fallu ensuite en donner des preuves », souligne l’ingénieur en recherches. Le dossier militaire de l’intéressé, qui compte « cinquante pages avec toutes ses lettres », va les lui fournir.
Le vétéran de la Garde impériale de Napoléon Ier, découvert en mai 2021 au château de Cons-la-Grandville, est Jean-Jacques Zentz. Né à Coblence en 1787, l’ancien capitaine est décédé en 1876 à 89 ans. « C’était une force de la nature ». La formule est de Frédéric Adam, archéo-anthropologue, qui prend alors le relais à Metz.
« C’était un coriace, un solide bonhomme de 1,75 m, à une époque où la taille moyenne se situait entre 1,57 m et 1,60 m » Les examens ont également permis de détecter les traces laissées par des combats sur les os. L’analyse a également mis en évidence des indices de blessures sur le crâne ainsi que diverses fractures. En 1806, Jean Jacques Zentz, alors âgé de 19 ans, est engagé dans le corps des vélites (élève officier) chez les grenadiers à pied de la Garde, « en raison de son instruction » et « d’un physique robuste ».
Il devient ensuite capitaine de compagnie. Puis il parcourt l’Europe de l’Allemagne à l’Autriche, de la Russie à l’Espagne, suivant la Grande armée et l’Empereur, et participe à de nombreuses batailles.
Le capitaine Zentz va traverser les campagnes militaires parmi les plus meurtrières, mettant sa vie en danger lors de combats féroces soumis à la mitraille, aux corps à corps à la baïonnette, aux sabres ennemis, ou aux tirs des canons. Il n’a pas été épargné, bien entendu, comme en témoigne son squelette soumis à l’analyse.
« Plusieurs accidents osseux intéressants ont été identifiés, dont des fractures du nez, assez classique, d’une phalange de la main, ainsi qu’une entaille ossifiée au crâne pouvant provenir d’un probable coup de sabre porté sur le temporal droit », peut-on encore lire. « On sait par ailleurs, grâce à son registre d’officier qu’il a été blessé assez grièvement le 3 mars 1814 par un coup de boulet à l’abdomen, lors de la Campagne de France près de Troyes à l’affaire de Laubressel. »
« Il a été certainement jeté à terre violemment et laissé pour mort, le ventre balafré. Mais son squelette ne présente que des traces indirectes en rapport avec cet évènement traumatique, dont un déplacement vertébral marqué qui a dû le faire souffrir lors de sa vieillesse. » Néanmoins, quelques mois plus tard, toujours apte au combat grâce à sa forte constitution, il réintègrera le 90e régiment de ligne lors de la 1re Restauration.
En 1813, Jean-Jacques Zentz est fait chevalier de la Légion d’honneur. Ce qui ne l’empêchera pas de se rendre sur le front pour le dernier combat d’une vie passée à servir Napoléon Bonaparte, durant les Cent-Jours et la bataille de Waterloo.
« Il est en effet de nouveau rappelé en mai 1815 au 3e régiment de tirailleurs de la Garde pour batailler avec ses Compagnons de Gloire à Waterloo ». Après 1815, Jean-Jacques Zentz se retrouve, comme les autres soldats de la Garde impériale, en retraite anticipée, avec un traitement de « demi-solde » jusqu’en 1830.
Marié et père de trois fils, il se reconvertira pour devenir percepteur et conseiller municipal de Cons-la Grandville, à sept kilomètres de Longwy, où il a été inhumé. Dans son village, les habitants le surnommaient le « Vieux Rhénan », en référence à ses origines et à sa collection d’uniformes de la Grande armée.
« On n'a pas l'occasion de faire ce genre de découvertes tous les jours ». Nous sommes à quelques mètres de l’endroit où tout a commencé il y a maintenant presque un an et demi. La science n’empêche pas l’émotion. « Je suis tombé sur un personnage attachant, un ancien militaire et un vétéran », glisse sur le ton de la confidence Jean-Denis Laffite. « Il avait une vie exceptionnelle, je trouve, et je me suis passionné pour lui ».
Comme son enquête qui va non seulement intéresser le grand public (notamment à l’occasion des dernières journées européennes du patrimoine où une visite avait été spécialement organisée) mais aussi la communauté des historiens. Une chronique pour la Fondation Napoléon. Un article dans les Cahiers lorrains et plusieurs reportages dans les médias régionaux et nationaux. « J'ai pu également écrire une vingtaine de pages dans la revue de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine à Metz ».
Sans oublier la famille de Jean-Jacques Zentz. « Il y a moins d'un mois, j'ai en effet pu reprendre contact grâce au site Généalogie. J'ai pu remonter le fil de son histoire et je suis tombé sur certains de ses descendants qui vivent aujourd’hui dans le Vexin français, près de la Normandie. J'ai même pu leur téléphoner et échanger avec eux. Ils ont déménagé depuis la fin du XIXᵉ, début du XXᵉ siècle et ont un peu coupé les ponts avec la Lorraine. Mais ils avaient quand même gardé le souvenir d’un ancêtre héroïque ».
Quand Jean-Denis Laffite, le responsable scientifique, parle de Jean-Jacques Zentz, il y a à la fois de la science et de l’émotion. L’illustration du slogan de l’Institut national de recherches archéologiques préventives Grand Est (INRAP) : « Nous fouillons, c’est votre histoire ».
L’établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Avec 2 200 agents, répartis dans huit directions régionales et interrégionales, dont celle du Grand Est basée à Metz où le squelette de Jean-Jacques Zentz a été expertisé. « L’archéologie de la guerre est susceptible d’apporter des éclairages précis sur des conflits et permet de redonner leur identité à de nombreux soldats, vétérans, anciens combattants », revendique l’organisme « Redonner une mémoire » mais aussi « susciter des vocations ».
« L’archéologie a connu un essor assez considérable ces dernières années », reconnaît Frédéric Adam, l’archéo-anthropologue qui a certifié l’état civil de l’ancien soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier. « Je suis régulièrement sollicité par des étudiants qui veulent faire un mémoire, voire une thèse en histoire, dentisterie ou chirurgie. C’est vraiment un champ d’investigation qui s’ouvre aujourd’hui et qui intéresse énormément les futures générations de chercheurs. »
Source : L'Est Républicain du 8/1/2o23
Textes et vidéo : Paul-Marie Pernet
Photos : Frédéric Lecocq - Paul-Marie Pernet - Réné Bych - Armand Flohr - Gilles Wirtz - Philippe Neu - Archives LRL
Réalisation : Support ERV
150 ans après son décès, l'incroyable histoire de l'identification d'un soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier en Lorraine.
Nous sommes en mai 2021. Des pelleteuses charrient de la terre, à l'emplacement de l’ancien cimetière, désaffecté en 1896, du domaine de Cons-la-Grandville, en Meurthe-et-Moselle. Sur un des squelettes, une médaille en bronze, la médaille de Sainte-Hélène.
Le début d'une grande énigme qui va mobiliser archéologues, responsables scientifiques et archéo-anthropologues : au terme d'une minutieuse enquête, le corps est identifié. Il s'agit de Jean-Jacques Zentz, ce soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier. Un véritable cold case lorrain que nous vous retraçons.
C’est grâce à elle que l’énigme a été résolue. Nous sommes en mai 2021, au château de Cons-la-Grandville, près de Longwy. L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) est sollicité pour des fouilles, dans le cadre d’un projet de restauration de la partie médiévale du domaine.
« Au pied de l’église paroissiale », raconte Jean-Denis Laffite, le responsable scientifique, « la mini-pelle creuse la terre de l’ancien cimetière, désaffecté en 1896 ». L’équipe dépêchée sur place tombe alors sur un mystère. « Parmi les ossements, dans le fond d’un cercueil en bois, les restes d’un corps tenant sur sa poitrine un morceau de bronze. C’était comme un cold case : on avait quelques indices mais aucune idée de l’identité de la personne ».
Rapidement, la médaille de Sainte-Hélène est identifiée. « En réponse au souhait de Napoléon Ier », renchérit-il, « cette décoration a été frappée et décernée en 1857 pour honorer les soldats survivants, ayant combattu de 1792 à 1815 ».
Petit flashback : le diagnostic archéologique réalisé sur les terrasses du cimetière paroissial désaffecté de Cons-la-Grandville doit permettre d’évaluer la présence, ou non, de sépultures anciennes, leur état de conservation (densité et datation). Aucun monument ne marque plus les tombes depuis 1950, date de la réfection de l’église.
L'église de Cons-la-Grandville.
« Trois sondages ont permis d’explorer une dizaine de sépultures enfouies entre 1 et 1,5 m dans ce périmètre surpeuplé de la fin du XIXe siècle », souligne l’Inrap dans son rapport. « Il s’agit d’hommes et de femmes de tous âges, superposés durant plus de deux cents ans ». Une sépulture de vieillard se distingue par la présence inhabituelle d’une médaille en bronze que le mort portait encore sur sa poitrine.
« Relativement bien conservée, cette dépouille, reposant dans un cercueil en bois décomposé, a été révélée près de l’entrée de la crypte médiévale présente sous l’église ».
« Le défunt a été allongé sur le dos, les bras croisés sur la poitrine », décrit minutieusement le document de plusieurs pages. « Son crâne s’est affaissé du côté droit, ses jambes sont fléchies. Les sédiments compactés dans la tombe l’ont légèrement écrasé et scellé au fond de la sépulture, avec le temps ».
Commence alors un minutieux travail d’enquête, fait de vérifications et de recoupements. Grâce notamment aux archives de la famille de Lambertye, propriétaire du château et aux nombreux documents conservés au Service historique de la Défense de Vincennes, Jean-Denis Laffite suit alors la piste de ce soldat encore inconnu. La terre de l’inhumation a été prélevée et tamisée afin de recueillir d’éventuels mobiliers présents dans cette fosse particulière.
Mais aucun objet vestimentaire n’a été récolté, à part deux petits boutons de chemise en nacre et en porcelaine, car le mort a été mis en bière en chemise de nuit. « Selon le rite catholique, le dépouillement est de règle, seules les médailles religieuses sont admises. Or, ce défunt portait une distinction militaire, placée sous sa main gauche. Normalement conservée par les familles, la présence de cette décoration dans la sépulture indique un objet cher au disparu ».
Des grenadiers de Napoléon 1er.
Médaille qu’il n’aurait donc pas dû emporter dans sa tombe mais qui va l’identifier, après de multiples étapes, comme « Compagnon de gloire » de l’empereur. « En un mois, nous avons pu déterminer son état civil. Mais il a fallu ensuite en donner des preuves », souligne l’ingénieur en recherches. Le dossier militaire de l’intéressé, qui compte « cinquante pages avec toutes ses lettres », va les lui fournir.
Le vétéran de la Garde impériale de Napoléon Ier, découvert en mai 2021 au château de Cons-la-Grandville, est Jean-Jacques Zentz. Né à Coblence en 1787, l’ancien capitaine est décédé en 1876 à 89 ans. « C’était une force de la nature ». La formule est de Frédéric Adam, archéo-anthropologue, qui prend alors le relais à Metz.
« C’était un coriace, un solide bonhomme de 1,75 m, à une époque où la taille moyenne se situait entre 1,57 m et 1,60 m » Les examens ont également permis de détecter les traces laissées par des combats sur les os. L’analyse a également mis en évidence des indices de blessures sur le crâne ainsi que diverses fractures. En 1806, Jean Jacques Zentz, alors âgé de 19 ans, est engagé dans le corps des vélites (élève officier) chez les grenadiers à pied de la Garde, « en raison de son instruction » et « d’un physique robuste ».
Il devient ensuite capitaine de compagnie. Puis il parcourt l’Europe de l’Allemagne à l’Autriche, de la Russie à l’Espagne, suivant la Grande armée et l’Empereur, et participe à de nombreuses batailles.
Le capitaine Zentz va traverser les campagnes militaires parmi les plus meurtrières, mettant sa vie en danger lors de combats féroces soumis à la mitraille, aux corps à corps à la baïonnette, aux sabres ennemis, ou aux tirs des canons. Il n’a pas été épargné, bien entendu, comme en témoigne son squelette soumis à l’analyse.
« Plusieurs accidents osseux intéressants ont été identifiés, dont des fractures du nez, assez classique, d’une phalange de la main, ainsi qu’une entaille ossifiée au crâne pouvant provenir d’un probable coup de sabre porté sur le temporal droit », peut-on encore lire. « On sait par ailleurs, grâce à son registre d’officier qu’il a été blessé assez grièvement le 3 mars 1814 par un coup de boulet à l’abdomen, lors de la Campagne de France près de Troyes à l’affaire de Laubressel. »
« Il a été certainement jeté à terre violemment et laissé pour mort, le ventre balafré. Mais son squelette ne présente que des traces indirectes en rapport avec cet évènement traumatique, dont un déplacement vertébral marqué qui a dû le faire souffrir lors de sa vieillesse. » Néanmoins, quelques mois plus tard, toujours apte au combat grâce à sa forte constitution, il réintègrera le 90e régiment de ligne lors de la 1re Restauration.
En 1813, Jean-Jacques Zentz est fait chevalier de la Légion d’honneur. Ce qui ne l’empêchera pas de se rendre sur le front pour le dernier combat d’une vie passée à servir Napoléon Bonaparte, durant les Cent-Jours et la bataille de Waterloo.
« Il est en effet de nouveau rappelé en mai 1815 au 3e régiment de tirailleurs de la Garde pour batailler avec ses Compagnons de Gloire à Waterloo ». Après 1815, Jean-Jacques Zentz se retrouve, comme les autres soldats de la Garde impériale, en retraite anticipée, avec un traitement de « demi-solde » jusqu’en 1830.
Marié et père de trois fils, il se reconvertira pour devenir percepteur et conseiller municipal de Cons-la Grandville, à sept kilomètres de Longwy, où il a été inhumé. Dans son village, les habitants le surnommaient le « Vieux Rhénan », en référence à ses origines et à sa collection d’uniformes de la Grande armée.
« On n'a pas l'occasion de faire ce genre de découvertes tous les jours ». Nous sommes à quelques mètres de l’endroit où tout a commencé il y a maintenant presque un an et demi. La science n’empêche pas l’émotion. « Je suis tombé sur un personnage attachant, un ancien militaire et un vétéran », glisse sur le ton de la confidence Jean-Denis Laffite. « Il avait une vie exceptionnelle, je trouve, et je me suis passionné pour lui ».
Comme son enquête qui va non seulement intéresser le grand public (notamment à l’occasion des dernières journées européennes du patrimoine où une visite avait été spécialement organisée) mais aussi la communauté des historiens. Une chronique pour la Fondation Napoléon. Un article dans les Cahiers lorrains et plusieurs reportages dans les médias régionaux et nationaux. « J'ai pu également écrire une vingtaine de pages dans la revue de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine à Metz ».
Sans oublier la famille de Jean-Jacques Zentz. « Il y a moins d'un mois, j'ai en effet pu reprendre contact grâce au site Généalogie. J'ai pu remonter le fil de son histoire et je suis tombé sur certains de ses descendants qui vivent aujourd’hui dans le Vexin français, près de la Normandie. J'ai même pu leur téléphoner et échanger avec eux. Ils ont déménagé depuis la fin du XIXᵉ, début du XXᵉ siècle et ont un peu coupé les ponts avec la Lorraine. Mais ils avaient quand même gardé le souvenir d’un ancêtre héroïque ».
Quand Jean-Denis Laffite, le responsable scientifique, parle de Jean-Jacques Zentz, il y a à la fois de la science et de l’émotion. L’illustration du slogan de l’Institut national de recherches archéologiques préventives Grand Est (INRAP) : « Nous fouillons, c’est votre histoire ».
L’établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire. Avec 2 200 agents, répartis dans huit directions régionales et interrégionales, dont celle du Grand Est basée à Metz où le squelette de Jean-Jacques Zentz a été expertisé. « L’archéologie de la guerre est susceptible d’apporter des éclairages précis sur des conflits et permet de redonner leur identité à de nombreux soldats, vétérans, anciens combattants », revendique l’organisme « Redonner une mémoire » mais aussi « susciter des vocations ».
« L’archéologie a connu un essor assez considérable ces dernières années », reconnaît Frédéric Adam, l’archéo-anthropologue qui a certifié l’état civil de l’ancien soldat de la Garde impériale de Napoléon Ier. « Je suis régulièrement sollicité par des étudiants qui veulent faire un mémoire, voire une thèse en histoire, dentisterie ou chirurgie. C’est vraiment un champ d’investigation qui s’ouvre aujourd’hui et qui intéresse énormément les futures générations de chercheurs. »
Source : L'Est Républicain du 8/1/2o23
Textes et vidéo : Paul-Marie Pernet
Photos : Frédéric Lecocq - Paul-Marie Pernet - Réné Bych - Armand Flohr - Gilles Wirtz - Philippe Neu - Archives LRL
Réalisation : Support ERV
Re: Jean-Jacques Zentz, « une force de la nature »
Captivant !
De quel type de terre est constitué cet ancien cimetière ?
De quel type de terre est constitué cet ancien cimetière ?
artemus- determinatio
- Messages : 96
Date d'inscription : 18/02/2016
Age : 55
Localisation : Paris
Re: Jean-Jacques Zentz, « une force de la nature »
Bonjour, pour votre question artemus je n'en ai aucune idée, sinon une suite de documents concernant Zentz Jean-Jacques dans les...
https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/380778
Photographie de MR René BYCH |[]| Septembre 2022.
Ooouuuuuuutchhhh.. impressionnant car sur ce coup-là... ce valeureux Jean-Jacques Zentz avait dû bien morflé.
JcD
https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/380778
L'Est Républicain en date du 8/1/2o23 a écrit:
« Dixit Mr Laffite ... plusieurs accidents osseux intéressants ont été identifiés, dont des fractures du nez, assez classique,
d’une phalange de la main, ainsi qu’une entaille ossifiée au crâne pouvant provenir d’un probable coup de sabre porté...
sur le temporal droit. »
Photographie de MR René BYCH |[]| Septembre 2022.
Ooouuuuuuutchhhh.. impressionnant car sur ce coup-là... ce valeureux Jean-Jacques Zentz avait dû bien morflé.
JcD
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