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Message  Laurent Jeu 22 Mar - 18:17

Claude-Germain Serait originaire de Bougival, enrôlé à 24 ans dans le 4ème bataillon de Paris, Grenadier 3 septembre 1792, Sergent au 102ème régiment d’infanterie de ligne en 1806, passé dans les Chasseurs à pied de la Garde Impériale en 1808, resté en arrière en Russie, le 25 novembre 1812.

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Message  Laurent Mer 28 Mar - 18:33

Jean-Baptiste Poinsignon originaire de Metz, enrôlé à 15 ans dans le 5ème bataillon de Paris, 5 septembre 1792, Adjudant à la 9ème demi-brigade de ligne en 1802, Sous-lieutenant en 1804, Lieutenant en 1808, Capitaine en 1810, resté en Russie et présumé mort .

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Message  MONTFERME Jeu 29 Mar - 8:46

« Le sieur Simon Berche, mon époux, capitaine au 12e Régiment de ligne, a passé le Rhin avec son régiment pour la campagne de 1812, portée en Russie par les événement de la guerre, il fut dangereusement blessé au combat de Smolensk et néanmoins il se trouva encore à l’affaire du Pont de la Bérésina. Depuis cette époque je n’ai plus entendu parler de lui et n’ai pas reçu de ses nouvelles. J’avais toujours conservé l’espoir qu’il était tombé au pouvoir de l’ennemi et dès lors j’avais la consolation de le voir rentrer en France avec les autres prisonniers de guerre ; maintenant que tous sont rentrés de la Russie, il est difficile que je puisse me flatter de la satisfaction de le revoir, loin de là. Je dois craindre qu’il n’ait pas survécu soit à ses blessures, soit aux mauvais traitements que les français ont soufferts dans leur captivité. »
Dans une lettre de relance datée de mai, la pauvre épouse donne des détails sur le sort de son conjoint et déplore que « c’est en vain que j’ai écrit jusqu’à ce jour au conseil d’administration du 12e Régiment ; ce silence prolonge la situation déplorable dans laquelle je me trouve. Mais monseigneur, votre excellence peut seule y remédier, soit en ordonnant à ce régiment de nous certifier du sort de mon époux, soit en faisant rechercher sur les contrôles les renseignements qui peuvent exister à son égard. Je scais qu’il a été blessé dangereusement au combat de Smolensk, ayant la cuisse fracassée d’un coup de feu et qu’il est tombé au pouvoir des Russes, qu’enfin il y est mort, ainsi que me l’a assuré Mr Pienne capitaine au même régiment qui était prisonnier comme lui mais qui est rentré en France […]. »
Le conseil d’administration du 12e de ligne confirme enfin que le capitaine Berche fut fait prisonnier de guerre le 16 novembre 1812 dans la retraite de Moscou en Russie. « Cet exposé établit les présomptions les plus fortes de la mort de cet officier » et dès lors, le bureau des pensions propose au ministre de faire accorder une pension de 300 francs à la veuve Berche (août 1815).

A.D. Ain : cote 135J10 d’après le dossier Berche au S.H.A.T. : Correspondance avec le ministre de la Guerre, mars 1815 ?
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Message  Laurent Jeu 29 Mar - 10:53

ah oui ! je me souviens bien de ce document que tu m'avais montré, une pièce et une histoire intéressante ! Merci !

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Message  Laurent Jeu 29 Mar - 17:38

François Blot originaire de Tours, enrôlé à 19 ans dans le 5ème bataillon de Paris, 5 septembre 1792, passé dans les Chasseurs à pied de la Garde Impériale en 1806, blessé à Saint-Jean d’Acre, Hollabrünn et Eylau, resté en arrière en Russie, le 1er décembre 1812.

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Message  Laurent Jeu 29 Mar - 18:41

Nicolas Noblet originaire de Courbevoie, enrôlé à 20 ans dans le 5ème bataillon de Paris, Grenadier 5 septembre 1792, passé dans les Chasseurs à pied de la Garde Impériale en 1806, Chevalier de la Légion d’Honneur, blessé au siège de Saint-Jean d’Acre, resté en arrière en Russie, le 10 décembre 1812.

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Message  Laurent Mer 25 Avr - 18:06

Capitaine Huguenet commandant la 4ème compagnie du 4ème régiment d’artillerie à pied

Capitaine Lebeau commandant la 5ème compagnie du 4ème régiment d’artillerie à pied

Capitaine Mouillet commandant la 6ème compagnie du 4ème régiment d’artillerie à pied

Ils périssent tous les 3 durant la retraite selon ce qu’indique une annotation de Chuquet des mémoires de Griois.

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Message  Laurent Lun 30 Avr - 12:53

Jean-Michel Foux né en 1770 à Oderen dans le Haut-Rhin, canonnier en 1788, Caporal en 1793, Sergent en 1794, Sergent-major en 1801, Adjudant Sous-officier en 1805, Lieutenant en premier en 1807, Adjudant-major en 1809, Capitaine en second en 1810, il disparaît dans la retraite de 1812.

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Message  Laurent Ven 4 Mai - 15:20

Chuquet écrit dans une note dans les mémoires de Griois : « L’artillerie de la Garde Royale italienne avait à sa tête, lorsqu’elle entra en campagne en 1812, le chef d’escadron Clément et les capitaines Miserocchi, Conti et Mercastel, ces deux derniers disparurent pendant la retraite (Zanoli II p. 331, Martinien Tableaux p. 694) ».

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Message  Laurent Ven 4 Mai - 15:41

Etienne Bonnardel né à Annonay en 1770 dans le département de l’Ardèche, Canonnier en 1791, Brigadier-fourrier en 1796, Maréchal des Logis en 1798, Second-lieutenant en 1800, Premier-lieutenant en 1802, Capitaine de 2ème Classe en 1807, Capitaine de 1ère classe en 1809, Chef d’Escadron le 31 juillet 1812. Disparu dans la retraite de Russie. Griois écrit de lui dans ses mémoires : « le capitaine Bonnardel de mon régiment nommé Chef d’escadron pendant la campagne entra dans la maison que j’allais quitter et m’offrit un plat de bouillie que son canonnier d’ordonnance allait préparer sur le champ. Je n’eus garde de refuser, et pendant que cuisait notre repas, je m’entretins avec Bonnardel que je n’avais pas vu depuis Smolensk. Plus heureux que moi, il était encore plein de santé, et une provision de farine de seigle que son canonnier avait sur son cheval assurait sa subsistance pour plusieurs jours. Un peu réconforté par la nourriture que je pris, je me disposai à me remettre en chemin et je proposais à Bonnardel de faire route avec moi. Mais, confiant dans ses forces et la santé de son cheval, il préféra se reposer quelques instants dans la maison et me laissa partir seul. Je le quittai donc, et ce fut pour toujours. Ces courts moments de repos causèrent sa perte. Resté en arrière des colonnes qu’il cherchait à rejoindre, il fut enveloppé par un hourra de Cosaques et y perdit la vie ainsi que son canonnier. Si l’on nous avait vus déjeuner ensemble le matin, qui se serait douté que celui dont les forces éteintes et la figure pâle et cadavéreuse annonçaient une fin prochaine, survivrait aux désastres de la retraite, et qu’au contraire l’homme robuste et plein de vie qui semblait défier la mauvaise fortune succomberait dans cette journée même ? ».

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Message  Laurent Lun 7 Mai - 12:45

Théodore-Joseph-Marie La Guérinais né à Rennes en 1790, élève à l’Ecole Polytechnique en 1806, et de l’Ecole d’application en 1808, Lieutenant en second en 1808, en premier en 1811, et capitaine le 22 juillet 1812. Griois écrit à son propos : « parmi les innombrables catastrophes de la journée, je citerai la fin déplorable d’un capitaine de mon régiment, Monsieur La Guérinais. Ce jeune homme, dans toute la force de son âge, avait parfaitement supporté les fatigues de la retraite. Il avait, comme presque tous les officiers, perdu son cheval, et faisait route à pied. Arrivé sur les bords de la Bérésina, il choisit la voie la plus courte, il savait très bien nager ; il entre tout habillé dans la rivière, écarte les glaçons et gagne à la nage la rive opposée. Il aperçoit un bivouac près de là ; c’est celui d’une compagnie d’artillerie ; il s’y rend au pas de course, il est accueilli en camarade, prend part du plat de bouillie, fait sécher ses vêtements près d’un bon feu, et, enveloppé dans une couverture qu’on lui prête, dort d’un profond sommeil. Mais tout le monde ne dormait pas, son uniforme, tout brillant d’or, fut un appât pour les voleurs, et le lendemain il ne retrouva ni pantalon, ni habit, ni bottes, tout avait été raflé pendant la nuit, et il ne put se procurer d’autres vêtements. On le mit sur un des caissons que la compagnie d’artillerie avait encore, et affublé de la couverture qu’on lui laissa, il quitta le bivouac. Mais la voiture qui le portait retardée par des obstacles et mal attelée, ne put franchir un mauvais pas. Elle fut abandonnée le soir même avec le pauvre La Guérinais, dont on n’eut depuis aucune nouvelle, et qui, sans doute, aura péri dans la nuit au milieu des angoisses de la faim, du froid et du désespoir ».

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Message  Laurent Lun 7 Mai - 12:46

Michel-Ange Gaëti né à Carrare en 1775, gradué à la Faculté de Florence en 1801, mis en réquisition comme sous-aide à l’hôpital militaire de Pise et à celui de Livourne ainsi qu’à l’Armée d’Italie en 1806, commissionné au début de 1807, sous-aide au 92ème régiment d’infanterie en 1808, aide-major au 1er régiment d’artillerie à cheval en 1809, tué au passage de la Bérézina en 1812. Griois écrit de lui : « Les cosaques ne parurent pas de mon côté, et dans l’après-midi j’arrivai à Stoudianka, à 3 lieux de Borisof. Dans cette journée, j’avais rencontré Gaëti, aide-major de mon ancien régiment, touché de l’état où il me voyait, il me donna quelques morceaux de racines de gentiane et me conseilla de les mettre dans de l’eau-de-vie et d’en prendre de temps en temps quelques gouttes pour rendre un peu de ton à mon estomac et ranimer mes forces. Il me restait précisément à peu près un demi-verre d’eau-de-vie dans une petite bouteille clissée que je portais sur moi, j’y mis ma précieuse racine, et lorsque je me sentais faible ou plus souffrant qu’à l’ordinaire j’en humectais mes lèvres. Mais pour ne pas me trouver au dépourvu si ma faiblesse devenait extrême, j’en usai avec une telle économie que ma petite bouteille, que je conserve comme une relique précieuse de mon pèlerinage, était encore à demi-pleine lorsque j’arrivai à Koenigsberg. Ce pauvre Gaëti ! C’était la dernière fois que je devais le voir, lui aussi. Le lendemain, il eut la tête fracassée presque devant moi par un obus, en passant le pont de la Bérésina. Il semble que j’ai porté malheur aux anciens amis que je rencontrais dans cette journée ».

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Message  Laurent Lun 7 Mai - 13:06

Maréchal des logis chef Martel :

Xavier Girard né à Bucey-lès-Gy en Haute-Saône en 1780, Canonnier en 1799, Fourrier en 1803, Maréchal des logis en 1804, Maréchal des logis chef en 1806, Adjudant Sous-officier en 1809, Premier-lieutenant le 1er août 1812, Capitaine le 14 février 1813. Griois raconte à son propos : « vers minuit tout dormait. Le lieutenant Girard, étendu près d’un tison ardent, était dans cet état qui n’est pas encore le sommeil, mais où cependant la pensée a cessé, et où les yeux, quoique ouverts, ne distinguent qu’à peine, un moment de plus, ils se fermaient pour ne plus se rouvrir. Une clarté soudaine et éblouissante frappe sa vue, il se retourne, la grange est en feu. Par une admirable présence d’esprit, il comprend qu’il est perdu sans ressources si les hommes couchés entre lui et l’unique porte de la grange se précipitent avant lui vers cette seule issue. Un instant de retard et c’est fait de lui. Par un mouvement aussi rapide que sa pensée, il pousse son camarade Bellet qui est à ses côtés, il s’élance avec lui, et ce n’est qu’arrivé près de la porte qu’il éveille par ses cris d’effroi les habitants de la grange. Tous se jettent vers cette porte, mais quelques-uns peuvent à peine l’atteindre, et bientôt un silence effrayant succède à des hurlements de désespoir et de douleur. Cette prudence de Girard était l’effet d’un égoïsme instinctif, mais elle lui sauva la vie, à lui et à son camarade, le nombre de victimes n’aurait pas été moins considérable s’il avait jeté plus tôt le cri d’alarme, et lui-même aurait certainement péri. Plusieurs canonniers et sous-officiers du régiment succombèrent dans cette occasion, entre autres le Maréchal des logis chef Martel, qui venait d’obtenir le grade de lieutenant que j’avais demandé pour lui ».

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Message  Klein Alain Mar 8 Mai - 18:17

Voilà la texte que j'ai trouvé dans le Courrier du Bas-Rhin le samedi 21 mars 1840
« Retour d’un alsacien prisonnier en Sibérie depuis 1812.
Nous avons déjà annoncé, il y a un an, le retour en France d’un alsacien nommé Meyer, fait prisonnier dans la campagne de Russie et qui n’avait pu se soustraire que par une évasion pleine de dangers à une captivité qu’il subissait depuis vingt-six ans en Sibérie. Ce fait et la déclaration positive du sieur Meyer, qu’un grand nombre de ses compagnons d’armes gémissaient encore dans les fers au fond de cette contrée barbare, ne pouvaient laisser de doute sur l’inexécution, de la part de la Russie, des traités de 1814 et 1815, qui stipulaient formellement la mise en liberté de tous les prisonniers de guerre. Aussi pensions-nous alors qu’il suffirait de signaler de pareils faits pour appeler la sollicitude du gouvernement sur le sort de nos vieux soldats, victimes d’une infâme violation du droit des gens, et provoquer de sa part des réclamations énergiques pour obtenir le renvoi de ces malheureux dans leur patrie.
En réponse aux réclamations de la presse, le gouvernement se borna à nier les faits, et à déclarer par l’organe des journaux ministériels, que la Russie avait fidèlement exécuté, comme les autres puissances, les dispositions des traités relatives des prisonniers de guerre ; que si des militaires français avaient continué après la paix de 1815 de rester en Sibérie, ce séjour était purement volontaire et que rien ne s’opposait à leur retour en France. Nous voudrions pouvoir ajouter foi à ces déclarations, car il serait trop pénible de penser qu’on a pris plaisir à nier les faits pour se dispenser d’un devoir sacré. Malheureusement de nouveaux faits viennent donner un démenti à toutes ces dénégations. En voici encore un qui nous est signalé ; les détails que l’on nous rapporte sont assez nombreux et circonstanciés pour qu’il soit facile à l’autorité, si elle en a réellement l’intention, d’en vérifier l’authenticité.
Le 16 mars est arrivé à Colmar un vieux soldat nommé Barth, natif de Sierentz dans le canton de Landser (Haut-Rhin), qui depuis vingt-huit ans n’avait pas revu sa patrie. Barth était parti en 1811, en qualité de caporal de voltigeurs dans le 25e de ligne, qui faisait partie du troisième corps d’armée commandé par le maréchal Ney. Après de désastre et la retraite de Moscou, il fut fait prisonnier avec 1 400 hommes au passage de la Bérésina, et envoyé en Sibérie avec ses compagnons de captivité. Là le sort de ces malheureux fut celui que subirent tous les prisonniers français. Employés dans les terres d’un seigneur russe, nommé Polatowsky, qu’on leur donna pour maître, on les attelait, comme des bêtes de somme, à la charrue ; pour toute nourriture ils recevaient un peu d’orge cuite, une livre et demie de pain de seigle et quelques gouttes d’eau-de-vie.
En 1835 Barth trouva pour la première fois l’occasion de s’évader ; mais il ne tarda pas à être repris et fut condamné pour ce fait à vingt-cinq coup de knout ; en 1837 une nouvelle tentative d’évasion, aussi peu heureuse que la première, lui valut cinquante coups de knout, à la suite desquels il fut longtemps sans pouvoir marcher. Les tortures qui lui furent infligées, ne l’avaient cependant pas découragé, et bientôt après une troisième occasion s’étant offerte, Barth réussi enfin à échapper à sa longue captivité. Après avoir erré longtemps au milieu des neiges et des glaces, il parvient enfin à travers mille dangers jusque dans la Russie d’Europe, où il eut le bonheur de rencontrer un marchand polonais, nommé Saeger, qui le reçut dans sa voiture et le conduisit jusqu’à Varsovie. Arrivé dans cette ville, après un voyage de cinq cents lieues, ce généreux polonais lui donna des habillements et une somme suffisante pour son retour en France.
D’après les déclarations de Jacques Barth, la Sibérie renferme encore de nombreux débris de l’armée de Russie qui gémissent dans un esclavage dont ils ne prévoient pas le terme. Au nombre de ses compagnons de captivité qu’il a laissés chez le seigneur Polatowsky, à Schambanka, petite ville du district de Samroko, il a cité les quatre militaires dont les noms suivent : Guillaume Wolff, de Pfaffenhoffen ; Jacques Bauer, de Landau, près de Huningue ; Jacques Kura, de Neuwiller, et Joseph Weber, de Paris. »
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Message  Laurent Mer 9 Mai - 16:33

incroyable, tout simplement incroyable ce témoignage, j'étais loin de me douter d'un tel fait, c'est très émouvant comme récit

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Message  Jérôme C. Dim 22 Juil - 9:56

voici le cas d'un parisien qui n'est pas revenu de Moscou

Resté en arrière... en Russie 220048SanstitreNumrisation06

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Par définition un historien se doit d'éclairer certaines zones d'ombres du passé. Ayant de droit accès à toutes les archives ouvertes, il s'appuie sur ses recherches pour délivrer ses résultats, quitte à briser quelques clichés.

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Message  Laurent Lun 17 Oct - 8:23

Biget Henri, né le 19 avril 1780, à Metz département de la Moselle. Entra au service dans la 100ème demi-brigade de bataille (29 germinal An IV). Il fit campagne cette année-là et les deux suivantes à l'armée de Rhin et Moselle et reçut deux coups de feu, l'un à la poitrine au siège de Kehl (brumaire an V) puis l'autre en plein corps (1er floréal suivant) lors du passage du Rhin. Il servit aux armées d'Allemagne, d'Helvétie, du Danube et du Rhin, se trouvant au combat de Dissenhofen (16 vendémiaire An 8). Nommé caporal (2 floréal An 10), puis sergent (7 nivôse An 11). Il passa en qualité de simple grenadier dans la garde consulaire (7 germinal de la même année). En l'An 12, étant au camp de Boulogne, il fut compris comme membre de la Légion d'honneur dans la promotion du 25 prairial. Il servit peut-être dans un des bataillons de grenadiers de la Garde Impériale et fit avec la Grande Armée les campagnes de 1805 à 1807 en Autriche, en Prusse et en Pologne. En 1808, il suivit l'Empereur en Espagne, fit les campagnes de 1809 en Allemagne et de 1812 en Russie. Il resta en arrière pendant la retraite de Moscou le 12 décembre. Il fut indiqué qu’il ne reparu plus par la suite, porté disparu et sans doute mourut de fatigue ou de froid ou sabré par les cosaques ou les partisans.

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Message  Laurent Lun 17 Oct - 8:29

Lambinet Nicolas, né à Strasbourg le 13 mai 1772, sous-lieutenant (1793) dans le 9ème bataillon de réserve qui fut versé dans la 28ème demi-brigade de ligne. Au combat de Stradella (6 juin 1800), il fit 50 prisonniers avec l’aide de 10 grenadiers seulement, mais fut pris à Marengo au moment où il se portait à l’extrémité de la chaîne des tirailleurs. Il fut échangé et nommé lieutenant (21 juillet). A la bataille de Borghetto, s’étant trop aventuré dans une charge, il fut enveloppé par un corps autrichien avec sa troupe et grâce à son courage et son habileté, réussit à échapper à l’ennemi. Il reçut quelques temps après une grave blessure et fut nommé capitaine (1802) dans la garde des Consuls. Officier de la Légion d’Honneur (1804), il était passé au corps des chasseurs à pied de la Garde impériale et avait été proposé pour l’ordre des trois toisons d’or. Chevalier de l’Empire (1810), chef de bataillon en 1811, il mourut en 1812 pendant la retraite de Russie.

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Message  Laurent Jeu 15 Fév - 16:17

Carron Pierre-Marie, né à Thonon, en 1775, capitaine dans l’armée impériale, il mourut pendant la campagne de Russie.

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Message  Laurent Dim 4 Mar - 15:50

Bizot-Charmoy Denis-Félicité, né le 12 juin 1757, à Saint-Jean de Pontaillier-sur-Saône, en Côte d’Or, officier de l’arme du génie ayant fait plusieurs campagnes dans l’armée royale, il entra l’école du génie de Mézières (1er janvier 1780), aspirant lieutenant en second (1er janvier 1782), lieutenant en premier (4 août 1785), capitaine (1er avril 1791), il servit au siège de Thionville (1792), et à l’armée de Moselle, participant à l’expédition contre Trêves et à toutes les opérations entre la Sarre et Longwy (1792-1793). Il servit à la bataille d’Arlon (9 juin 1793). Il fut nommé commandant du génie à Thionville, puis ensuite au commandement de l’instruction du génie à l’École de Mars (5 juillet 1794). Nommé instructeur principal des fortifications de l’école (17 août). Lorsque l’école fut fermé, il fut envoyé à l’armée du Rhin, chef de bataillon sur la proposition de Merlin de Thionville (3 décembre). Il s’illustra au siège de Mayence (hiver 1794-1795), confirmé à son grade par le Comité de Salut Public (26 février). Il tomba malade, atteint de fièvres (hiver-été 1796), il reprit un poste comme commandant du génie dans la place de Bitche (26 septembre), membre de la commission chargée de l’organisation de l’école du génie de Metz (3 mai 1797), chef du service du génie à Mayence et Kastel (1799-1800), commandant en second de l’école du génie de Metz (19 avril 1800-21 janvier 1802), chef de brigade (23 juillet 1801), directeur provisoire des fortifications à Rheinsberg (26 mai 1802), directeur des fortifications à Sarrelouis (18 décembre), puis à Cologne (8 avril 1806), commandant le génie dans la place forte de Magdebourg (1er mai 1812), commandant du génie du 9e corps d’armée de la Grande Armée (4 août), il mourut pendant la retraite de Russie. Il arriva affaibli et gelé à Vilna, déjà mourant. Chasseloup-Laubat l’avait fait placer sur un fourgon de foin. Dans la déroute indescriptible, le convoi fut abandonné, incendié et Bizot-Charmoy périt dans les flammes (décembre 1812). Chuquet indique qu’il est parfois confondu avec l’un de ses trois frères à savoir Bizot-Ducoudray, Bizot-Brice et Bizot-Charmoy, tous ayant combattu dans l’armée française.

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Message  Laurent Sam 25 Aoû - 16:37

Briant Louis-Alexandre, naquit le 22 octobre 1759, à Saint-Germain-en-Laye, il s’enrôla dans le 15e régiment d’infanterie ci-devant de Béarn (1779), fourrier (1785), il obtînt son congé et rentra chez lui (1787). Il s’enrôla dans le 7e bis régiment de hussards, capitaine, il fit campagne à l’armée du Nord puis de Moselle (1792-1793), avant de passer à l’armée d’Italie (1796). Chef d’escadron, chef de brigade, commandant du 14e régiment de cavalerie (1801), qui à la réforme régimentaire devînt le 23e régiment de dragons. Il fut employé dans la 8e division militaire (1802-1803), en garnison à Lyon (1804-1805), chevalier de la Légion d’honneur puis officier de l’ordre (1804), il servit à l’armée d’Italie (1805-1807), puis d’Allemagne (1809), baron de l’Empire (15 août), chevalier de la Couronne de Fer (18 août), il fit la campagne de Russie (1812). A la toute fin de la retraite, il fut attaqué par des cosaques, se trouvant dans un traîneau, malade et agonisant. Les cosaques le jetèrent à terre dans la neige où il mourut bientôt de froid, 14 décembre 1812. , naquit le 22 octobre 1759, à Saint-Germain-en-Laye, il s’enrôla dans le 15e régiment d’infanterie ci-devant de Béarn (1779), fourrier (1785), il obtînt son congé et rentra chez lui (1787). Il s’enrôla dans le 7e bis régiment de hussards, capitaine, il fit campagne à l’armée du Nord puis de Moselle (1792-1793), avant de passer à l’armée d’Italie (1796). Chef d’escadron, chef de brigade, commandant du 14e régiment de cavalerie (1801), qui à la réforme régimentaire devînt le 23e régiment de dragons. Il fut employé dans la 8e division militaire (1802-1803), en garnison à Lyon (1804-1805), chevalier de la Légion d’honneur puis officier de l’ordre (1804), il servit à l’armée d’Italie (1805-1807), puis d’Allemagne (1809), baron de l’Empire (15 août), chevalier de la Couronne de Fer (18 août), il fit la campagne de Russie (1812). A la toute fin de la retraite, il fut attaqué par des cosaques, se trouvant dans un traîneau, malade et agonisant. Les cosaques le jetèrent à terre dans la neige où il mourut bientôt de froid, 14 décembre 1812.

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