Grenadier et Tirailleur

Bonjour,

Juste un petit point de détail que j'aimerais éclaircir tout de même.

Jean-Joseph Dufréchou, caporal au 5è Rgt d'infanterie de ligne depuis le 1er avril 1812, est versé dans la Garde Impériale au 2ème bataillon des grenadiers à pied, 4ème compagnie, [/b]le 8 mai 1813[/b].

A la lecture de sa fiche matricule, je vois qu'il est passé le 15 mai 1813, soit juste une semaine après, au 10è Rgt des tirailleurs-grenadiers de la Jeune garde, en tant que Caporal.

Ce passage éclair dans le 2è bataillon des Grenadiers, me parait assez précipité.
Ne pensez-vous pas qu'il puisse s'agir d'une erreur de date, le 15 mai au lieu du 15 aout, date à laquelle l'armée dans son ensemble a fait l'objet d'une réorganisation ?

Merci pour vos réponses.

bonjour.

tout d'abord, une précision : JJ Dufréchou est passé en 1813 du 5e de ligne au 2e régiment de grenadiers à pied de la GI (et pas 2e bataillon). et au sein du 2e rgt de grenadiers à pied, il a été affecté dans la 4e compagnie du 2e bataillon de ce 2e rgt.

il y a une concordance entre le registre troupe ( archives du SHD) du 2e grenadiers à pied et celui des tirailleurs. tous deux évoquent une admission le 8 mai 1813 au sein du 2e rgt de grenadiers à pied et un détachement le 14 mai au 10e tirailleurs. donc a priori pas d'erreur de date ?

le passage au 10e tirailleurs est visiblement une promotion : il est nommé caporal au sein de ce régiment alors qu'il n'était que simple soldat au sein du 2e grenadiers à pied.

le 10e tirailleurs a d'ailleurs à cette époque très fortement besoin de cadres : il a été créé le 3 avril 1813, donc il est en pleine organisation.
d'où l'intérêt de piocher dans le vivier des régiments de grenadiers à pied, constitués de soldats valeureux ayant déjà faits plusieurs campagnes, afin de donner aux tirailleurs (jeunes recrues inexpérimentées) des sous-officiers aguerris... d'autant que JJD était déjà caporal au 5e de ligne, et connait donc le job !

Bonjour
Effectivement j'ai été assez approximatif concernant JJD.
Donc si je comprends bien, un caporal de ligne qui passait chez les bonnets d'oursin revenait simple grenadier ? Correct ?

Merci pour votre réponse en tout cas.

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Gillesd a écrit:Donc si je comprends bien, un caporal de ligne qui passait chez les bonnets d'oursin revenait simple grenadier ? Correct ?

correct !

et si je ne m'abuse, c'est aussi valable pour un sergent de la ligne, qui entre dans la GI comme simple grenadier.

cela vient de l'équivalence de grade GI / ligne : un grenadier à pied de la GI a rang de sergent dans la ligne (décret du 20/09/1805 qui règle le rang des militaires de la GI dans l'armée).

Bonjour,

Je dépoussière le sujet, juste pour un point de détail.
Sait-on concrètement comment les affectations, d'un régiment à un autre se déroulaient habituellement ?
Je prends exemple sur mon aïeul qui quitte son 5ème de ligne alors en Catalogne pour être versé au 2è Rgt des Grenadiers à pied. Il y arrive le 8 mai 1813. J'écris son histoire et j'aimerais bien retracer ce point de parcours.
J'imagine que les soldats ne ralliaient pas leur nouvelle unité directement, alors qu'elle se trouvait en campagne, mais devaient obligatoirement passer par le dépôt non ?

En l'occurrence mon caporal de ligne, serait monté direct à Courbevoie (je crois que c'était là le dépôt du 2è grenadiers) ne serait-ce que pour percevoir son nouvel équipement propre à la Garde et autres formalités administratives peut être...
Où étant, on le réquisitionne quelques jours après pour servir de cadre dans le 10è Tirailleurs.
Cela semble-t-il correct ?
Autre question, ce type de mouvement de personnel peut-il se retrouver dans quelconques registres régimentaires au SHAT ?
Qu'en pensez vous ?

Merci pour vos retours toujours intéressants.

Gillesd a écrit:J'imagine que les soldats ne ralliaient pas leur nouvelle unité directement, alors qu'elle se trouvait en campagne, mais devaient obligatoirement passer par le dépôt non ?

En l'occurrence mon caporal de ligne, serait monté direct à Courbevoie (je crois que c'était là le dépôt du 2è grenadiers) ne serait-ce que pour percevoir son nouvel équipement propre à la Garde et autres formalités administratives peut être...
Où étant, on le réquisitionne quelques jours après pour servir de cadre dans le 10è Tirailleurs.
Cela semble-t-il correct ?

ce raisonnement me semble correct car assez logique, à savoir passer par le dépôt pour y percevoir le nouvel équipement, être inscrit sur les registres du corps, etc.

Gillesd a écrit:Autre question, ce type de mouvement de personnel peut-il se retrouver dans quelconques registres régimentaires au SHAT ?

à part les registres de troupes de la série 20Yc (pour ce qui concerne la Garde) que vous avez déjà consultés si je ne m'abuse, je ne vois pour ma part pas d'autre source pour trouver ce type de mutations.

Merci pour le retour.

En effet, je les ai déjà consultés mais je pensais aux archives administratives des corps. Ca je ne connais pas, j'ignore ce qu'ils peuvent renfermer précisément et j'attends désespérément d'avoir l'opportunité d'aller les consulter "in personam" au SHAT un des ces jours.

Gillesd a écrit:(...) je pensais aux archives administratives des corps. Ca je ne connais pas, j'ignore ce qu'ils peuvent renfermer précisément et j'attends désespérément d'avoir l'opportunité d'aller les consulter "in personam" au SHAT un des ces jours.

mon expérience est surtout celle des archives administratives de régiments de cavalerie, mais pour ce qui touche à l'infanterie ça devrait être assez semblable...
ainsi, n'attendez pas grand chose en ce qui concerne les mutations de simples soldats ou sous-officiers dans les cartons des archives administratives. c'est plutôt pour les officiers que vous trouverez ce genre de renseignements.